pour donner la forme, lier les deux autres ensemble
, et conduire à la papillaire les vaisseaux
de tout ordre. La musculaire a pour office de
contracter le canal, et de lui imprimer son mouvement
vermiforme. C’est la papillaire qui est la
tunique intestinale et digestive par excellence
puisque c’est elle qui donne ses sucs, et qui absorbe
ceux que les alimens fournissent.
ï*our juger de ses différentes actions dans les
diverses régions du canal et dans les divers animaux
, il faudroit connoîlre les différences de tissu
intime de ses papilles ; et nous sommes bien loin
de l a , puisque nous en avons à peine quelques
notions generales. A ce defaut, nous devons nous
contenter d etudier leur ligure extérieure.
On ve rra, par ce qui suit, à quel point elles
varient. Tantôt on les aperçoit à peine, et la surface
interne de l ’intestin semble entièrement lisse ;
d autres fois elles sont eparses 3 et en forme de
petits grains arrondis , ou de filaijiens coniques
plus ou moins aigus ; ou bien elles grossissent par
Je bout , et deviennent semblables à de petites
massues ; d autres fois, avec ces diverses formes ,
elles sont serrées comme les poils du velours.
L 'homme les a comme de petites écailles transversales
, comprimées et tranchantes.
Le rhinocéros les a si grandes qu’on n’ose plus
leur donner le nom de papilles.
Il y a des animaux où, au lieu de particules
ainsi saillantes , la face interne de l’intestin est
A rt. I. Tuniques intestinales. 561
éreusée d’une infinité de petites fossettes ; c’est le
cas de Y esturgeon et de certaines tortues. Il y en,
a d’autres où l’on voit seulement des lignes ou
sillons légèrement creux, et serpentant de différentes
manières ; tels sont le crocodile, la grenouille.
On trouvera à ce sujet tous les détails
nécessaires dans les articles suivans.
On y trouvera également les prodigieuses différences
de la tunique charnue, tantôt réduite à
une simple membrane dont les fibres sont à peine
visibles , et tantôt formant des muscles très-épais ,
aussi rouges, et pourvus de tendons aussi fermes
et aussi brillans que ceux du mouvement volontaire
j tel est le gésier des oiseaux granivores.
On observe dans les animaux toutes les nuances
intermédiaires entre ces deux états extrêmes , et
chacune de ces nuances correspond à un certain
degré de force compressive et mécanique , employée
dans l’acte général de la digestion ; ainsi
cette force mécanique entre pour beaucoup dans
la digestion stomacale du co q , du canard, etc.;
elle leur permet de réduire en poudre dans leur
estomac les corps les plus durs , etc. , tandis qu’elle
n entre presque pour rien dans celle de Yhomme
et des autres animaux a estomac membraneux.
L ’autre élément de la force digestive, l’action
dissolvante des liqueurs, est beaucoup plus general
; il a toujours lieu , et ses degrés sont en
rapport avec l’action secrétoire du canal. Celle-ci
peut, dans bien des cas, se juger par l’abondance