foibles comme dansla spatule, où l’extrémité s’élargit
et mérite ce nom à l ’oiseau ; ils ne servent qu’à palper
dans la vase ou dans l’eau de très-petits objets.
Les becs plus ou moins applatis des canards,
ceux plus coniques des oies et des cygnes, et celui
du flamand dont la mandibule inférieure est ployée
en longueur et la supérieure en travers, ont tous
des lames transversales rangées le long de leurs
bords, qui, lorsque l’oiseau a saisi quelque chose
dans l’eau, laissent écouler l’eau superflue. Aussi
tous ces oiseaux sont-ils aquatiques. Dans les
hcirles, genre d’ailleurs voisin des canards , ces
lames se changent en petites dents coniques, qui
\servent très-bien à retenir les poissons dont les
harles détruisent beaucoup.
D’une toute autre nature sont les becs longs v
minces, foibles et tendres par le bout, des oiseaux
qui sondent la vase et les bords des eaux dormantes.
Les bécasses les ont droits , les courlis
recourbés vers le bas , les avocettes et quelques
barges vers le haut. Des oiseaux voisins, les pluviers
et les vanneaux, font un usage à peu près
pareil, mais dans la terre seulement, d’un bec
droit, court, ferme et renflé par le bout.
Les becs des toucans et des calaos sont remarquables
par leur excessive grandeur, qui égale
quelquefois celle de l’oiseau. La substance osseuse
de ces becs n’est qu’une cellulosité extrêmement
légère, sans quoi ils auroient détruit tout équilibre
dans le vol. La corne qui les reyét est elle-même
si mince qu’elle se denlèle irrégulièrement sur
ses bords par l’usage que l’oiseau en fait. Les
calaos ont encore, sur leur énorme bec, des^proé-
minences de même substance et de formes variées
dont l’utilité est inconnue. Le plus remarquable à
cet égard est le calao rhinocéros qui semble avoir
deux énormes becs l’un sur l’autre. Les courou-
cous, les touracos , les musopliages, les barbus ,
les tamatias, les barbicans ,, tiennent une sorte de
milieu entre le grand et foible bec des toucans ,
et le bec renflé , dur et gros des perroquets ; celui-
ci est très robuste, et ils s’en servent pour grimper
comme d’un troisième pied.
D’autres grimpeurs, les p ic s , ont un bec pris-
jnatique, long, fort, et terminé par une compression
, qui leur sert à fendre et à percer les écorces
des arbres. Celui des martins-pêcheurs est presque
pareils, mais beaucoup plus long proportionnellement
à l’oiseau , il ne pourroit servir au même
usage : la langue , qui: est fort importante pour
déterminer l’emploi du bec, est. d’ailleurs toute
différente.
Le bec court , conique et voûté des gallinacés
ne leur sert qu’à avaler le grain, si «rapidement
que beaucoup de petits cailloux passent avec.
Ces oiseaux, dans leur état libre , se nourrissent
autant d’insectes que de grains ; les petits même ne
mangent que des insectes, dans plusieurs espèces,
pendant les premiers jours de leur vie.
Les petits oiseaux, nommés en général passe-
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