x x vj Lettre à M. de la Cèpède.
règne animal, enfin la définition particulière
de la petite classe des vers à sang rouge , sont
des bases désormais inébranlables, qui attesteront
à jamais l ’importance des considérations
anatomiques $ et le bonheur d’y avoir attaché
mon nom , me paroît une récompense plus que
suffisante des peines qu’elles m’ont coûté depuis
quinze ans.
Je jouis d’un bonheur non moins rare ; celui
de les voir adoptées généralement par mes compatriotes
, de les voir employées par les plus
habiles naturalistes comme fondement de leurs
travaux sur ces animaux.
Notre respectable confrère, M. de Lamarck,
a établi en grande partie sur elles son système
des animaux sans vertèbres ; feu Dra-
parnaud a écrit , sous le titre de mollusques ,
l’histoiré particulière des espèces de cette classe
qui se trouvent en France. M. de Roissy l ’emploie
également dans sa continuation deBujfon.
Quelques-uns ont fait même à mes divisions le
plus grand honneur que puissent recevoir des
découvertes nouvelles, car ils les ont traitées
comme déjà vulgaires, comme si connues et
si répandues, qu’il devenoit inutile d’en rappeler
l’auteur.
Quelques étrangers , e t, ce qui est plus singulier
, des anatomistes , n’aÿant peut-être pas
eu d’occasions suffisantes d’étudier ces animaux,
ont encore conservé cette classe générale des
^ers dans des ouvrages tout récens j mais les
embarras où ils se sont jetés suffiront pour les
rafnener bientôt à la véritable méthode , ou
du moins pour détourner les autres de suivre
fa leur. Ils n’ont rien pu dire de général qui ne soit
faux , ni rien de particulier à certains genres
■ qui ne soit opposé à ce qu’ils ont eu à dire
;<les genres différens. Autant eût valu ne point
faire de classes du tout.
t Tout s’accorde d on c , et les raisonnemens
■ généraux, et les exemples des divisions anciennement
établies, et ceux des divisions nouvelles
, pour montrer qu’il est impossible d’ob-
ftenir une bonne méthode dans l’histoire naturelle
des animaux , sans consulter , sans étudier
profondément leur structure intérieure.
Pardonnez-moi, mon cher et illustre confrère,
d’avoir insisté si long-temps sur une doctrine v
Iqui devroit paroître si évidente $ mais il faut
bien qu’elle ait encore besoin d’être rappelée,
puisqu’elle est si peu suivie dans les ouvrâte
s qui paroissent encore dans certaines
parties de l ’Europe 5 et comment pourrois-je
■ lieux la soutenir, qu’en l’appuyant de votre
autori téet en vous montrant pour ainsi dire
in tête de ceux qui en défendent les principes
?
I Je me trouve heureux d’ailleurs que vous