•54 X V Ie L eçon, Des mâchoires.
dyles alongés transversalement, arrondis , presque
dans une même ligne ; mais la fosse glénoïde, au lieu
d’être plane, est creuse et enfoncée. En arrière, elle
-est bornée par une apophyse particulière, semblable
à celle que nous avons indiquée dans l’alouate, et par
une autre en devant qui devient plus saillante dans
certaines espèces que dans d’autres. Dans le blaireau
, par exemple, ces deux éminences antérieure
et postérieure embrassent tellement le condyle,
que , même dans le squelette, il est. retenu dans la
fosse glénoïde , et qu’il ne peut en sortir.
Il résulte de ces conformations que les animaux
qui ont le condyle reçu dans une fossette
glénoïde moins profonde , ont les mouvemens de
protraction, de rétraction et de latéralité un peu
plus faciles que ceux dans lesquels cette fosse est
très-enfoncée , et que le blaireau est celui dé tous
les carnassiers qui peut le moins porter en avant la
mâchoire inférieure ; elle est serrée dans son articulation
de manière à ne se mouvoir que dans un
seul sens, comme deux lames de ciseaux, par exemple
; et c’est-Ià , de toutes les dispositions , la plus
propre ppur couper, seule façon de diviser que
la chair admette.
Les rongeurs ont une forme de condyle toute
Opposée et qui leur est particulière $ son grand diamètre
est en longueur au lieu d’être en travers ; le
plus ordinairement il est ovale. Leur fosse glénoïde
est éloignée du conduit auditif, elle est située au-
dessus et au-devant sur lafiase de l’apophyse zygotnatique
; elle est plus large que le condyle. Sa plus
grande longueur est de devant en arrière , et rien
ne la borne dans ce sens. On voit, d’après cette disposition
, que le condyle de la mâchoire des rongeurs
doit avoir un mouvement opposé à celui des carnassiers.
Sa plus grande étendue étant de devant en arrière
, il a aussi une grande facilité à se mouvoir
dans le sens de la longueur de la tête, de manière
que les dents inférieures avancent et reculent alternativement
sur celles de devant. Nous verrons par
la suite, en traitant des dpnts, que c’étoit-là le mouvement
nécessaire pour limer et user, au moyen
de leurs incisives, les substances plus ou moins
dures qui font leurs principaux aîimens.
Les fourmiliers ont pour condyle une facette
plane articulaire, située à l’extrémité de chacune
des branches. Us n’ont pas de fosse glénoïde , mais
seulement une facette correspondante sur l’origine
du tubercule zygomatique. Dans Voryctérope et
les tatous, le condyle est une apophyse distincte ,
plane à sa portion supérieure , qui est reçue sur
une facette correspondante de la base de l’apophyse
zygomatique, et qui tient lieu de la fosse glénoïde.
Dans les tardigrades\ le condyle est aussi fort
que dans les carnassiers. Son grand diamètre est en
travers ; il est reçu dans une fosse creusée au-devant
de I9. base des tubercules zygomatiques. Cette foss®
est oblique, elle n’est bornée qu’en arrière.
U éléphant a un condyle arrondi, court, convexe
4 qui a quelque analogie ayee celui des ron-
C 2