L ’ordre des orthoptères j outre les quatre palpes
articulés ordinaires , en a deux maxillaires non
articulés, que l’on a nommés galea ou galète,
et dont on a voulu faire le caractère de cet ordre,
par rapport aux organes de la manducation; mais
il y a quelque chose de très-semblable dans quelques
coléoptères/Comme les inèloè, les chrysomèees, etc.
La famille des odonates, parmi les névroptères ,
n’a point d’articulations à ses palpes , ni aux maxillaires,
ni aux labiaux.
Le genre ju le , de l ’ordre des gnathoptèfespesî
peut-être le seul d’insectes à mâchoires^ qui n’ait
point de palpes du tout, et le genre scolopendre
du même ordre , le seul où il y ait des palpes au-
dessous des mâchoires, sans être attachés à ces
organes.
Après ces observations générales , nous allons
passer à la considération particulière des circonstances
propres à chaque ordre, et autant qu’il sera
possible à chaque famille.
I. Examen particulier des mâchoires des
crustacés,
A. Des mâchoires elles-mêmes.
La plupart des genres démembrés de celui des
écrevisses, ont à leur bouche cinq ou six paires
d’organes, qui, se mouvant latéralement dans un
plan horizontal, doivent passer ,pour des mâ.
choires ; ils se recouvrent tons les uns les autres,
ét le plus extérieur a été nommé lèvre par quelques
naturalistes, mais à tort, car il n’est point
impair, et les deux parties dont il se compose se
meuvent latéralement comme les autres.
Ces mâchoires sont toutes articulées sous le thorax,
en avant des pieds, dont elles semblent continuer
la série en avant, et portent chacune , sur le coté
intérieur de leur racine , une lame membraneuse
qui, se glissant sous le rebord latéral du tliofax,
entre les branchies antérieures, sert à séparer les
lobes de celles-ci et à les comprimer dans l’acte
de la respiration. Les pieds ont aussi de pareilles
lames pour les branchies postérieures, mais elles
manquent dans les espèces qui ont les branchies sous
la queue, comme les mantes- de-mer (squilla. Fab.)
Ces mâchoires sont en outre , excepté peut être
une ou deux paires les plus intérieures , formées
de deux divisions ; l’une qu’on peut appeler proprement
la mâchoire , et l’autre son palpe dorsale
Celle-ci est plus alongée , et se termine par un
filet articulé et pointu ; l’autre porte aussi, mais
dans les deux premières paires seulement, à son
extrémité , un palpe terminal , qui ne finit pas
en soie pointue comme l’autre. Ce que je viens
de dire est commun aux crabes, aux écrevisses,
aux pagures, et en général aux crustacés décapodes
de Latreilje. Dans les premiers ou dans les
écrevisses à courte queue repliée, la mâchoire la
plus extérieure est applatie, se joint si bien à sa
correspondante et à son palpe dorsal, que les