Lorsque la trompe est alongép, ses muscles rétracteurs
, en n’agissant pas tous à la fois, servent
a la fléchir de côté et d’autre, se servant réciproquement
d’antagonistes pour cet office.
Cette description peut servir aussi pour le murex
tritonis. Seulement la trompe y est beaucoup
plus courte à proportion.
Dans ces mollusques à trompe , l’oesophage est
très-long, et se replie en ondulations pour pouvoir
Suivre tous les déplacemens de la trompe,
dans laquelle il forme lui-même un troisième cylindre
concentrique aux deux autres.
Aucun céphalopode, ni ptéropode ni acéphale
n a de trompe. Ce qu’on a nommé ainsi dans les
cirrhopodes ou anatifes et balanes, n’est que
leur rectum j la prétendue trompe que quelques
auteurs ont cru voir dans beaucoup de coquillages
bivalves , est le canal par ou l ’eau arrive dans
leur coquille , mais qui est situé à l’opposite de la
véritable bouche. C’est un organe de respiration
et non de déglutition.
B. Langue.
La langue des céphalopodes et des gastéropodes
est un organe' très-singulier, et qui n’a point de
pareil dans le reste du règne animal.
C’est une membrane revêtue d’épines ou de
côtes saillantes, dirigées en arrière j cette membrane
est disposée de manière à exercer une sorte
de mouvement péristaltique qui alternativement
redresse ses épines, ou les recourbe en arrière,
et qui pousse insensiblement les masses alimentaires
dans l ’oesophage.
Les céphalopodes ont leur langue entre les deux
mandibules de leur bèc ; ceux des gastéropodes qui
ont des mâchoires, ont la langue derrière elles. Cela
est sur-tout sensible dans la tritonie, où la langue
reçoit sur-le-champ ce qui traverse le tranchant
des mâchoires. Les autres l’ont tout près de l’ouverture
de la bouche, et ceux qui ont une trompe
ont leur langue à l’extrémité antérieure de cet organe.
Elle sert alors jusqu’à un certain point d’organe
de mastication ; car, en l’appliquant aux corps,
l’animal peut les entamer plus ou moins, au moyen
des crochets dont elle est armée.
Cette langue varie singulièrement pour la longueur,
et il y a des espèces où l’on ne conçoit pas
à quoi peut servir son extension.
Dans Y oreille de mer, par exemple , elle égale
la moitié de la longueur du corps j dans la patelle ,
dans le turbo p ic a , elle l’égale presque tout entier,
et se replie comme les intestins j et ce qui est
remarquable, ces genres n’ont pas de trompe. Dans
ceux qui en ont, la langue est courte. Il est impossible
, par l’arrangement même de l ’organe, que
l ’animal se* serve d’autre chose que de la partie
antérieure ; mais il est probable qu’il en est comme
des dents ordinaires, et que la partie postérieure
doit succéder à l’autre ét la remplacer à mesure
qu’elle se détruit par l’usage. Cette conjecture se