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l 6 6 LÉZARDS lACERTIENS OU AUTOSAURES.
Des écaillés rhomboïdnles, carénées, imbriquées, pointues
en arrière et fort grandes comparativement à celles de
nos Lézards ordinaires, ré\êtent tout le dessus du corps , y
compris les membres et la queue. Elles composent une écaillure
supérieure tout à fait semblable à celle des Tropidolcpides
et des Proctotrèles, genres de la famille des Iguaniens,
écaillure qui se montre également chez quelques espèces de
Lézards proprement dits, tels que le Moréotique et celui de
Fitzinger, ainsi que dans le genre Psammodrome.
Les Tropidosaures sont remarquables en ce qu'ils se trouvent
être à peu près les seuls, parmi les Lacertiens, dont les
parties inlërieures, c'est-à-dire la gorge , le cou, ia poitrine,
le ventre et le dessous des membres, soient protégés par des
écailles absolument semblables à celles qui revêtent les
mimes régions dans ia plupart des espèces de Seincoïdiens.
es granules extrêmement serrés les uns contre les autres
garnissent la peau de la face postérieure des cuisses.
Il existe une série de pores tout le long du dessous de la
cuisse.
Les scutelles sous-digitales sont lisses, parfois assez
épaisses. Elles ne forment qu'un seul rang, elles sont disposées
à la manière des tuiles d'un toit.
Les ongles sont médiocrement longs , comprimés , arqués
et pointus.
En appelant le genre du présent article Tropidosaure , et
non Algire comme Guvier, ouPsammuros (i) comme Wagler,
nous lui restituons son véritable nom , celui sous lequel il
a été créé par Boié, dans son Erpétologie de Java, sur un
petit Lacertien léiodactyle de ce pays, et publié pour la première
fois par Fitzinger dans sa nouvelle classification des
Reptiles 5 car l'ouvrage de Boié, que néanmoins il a été
loisible à plusieurs erpétologistes de consulter, est malheureusement,
jusqu'ici, demeuré manusci-it. La dénomi-
(i) Des mots grecs sable, et de ovfnç, gardien; ciistos
arenoe.
COELODONTES LÉIODACTVLES. O. TROI-IOOSAXiRE. 167
nation d'Al^ire donnée par Guvier au genre qui nous occupe
en ce^Boment provient d'une erreur que ce savant
naturaliste a commise en refusant de croire avec Fitzuiger,
que le Lacer¿a Algira de Linné n'était que spéciiiquement
diilérent du type du genre Tropidosaure de Boié , genre
qui, au contraire, suivant l'auteur du Règne animal aurait
été établi d'après une petite espèce de Sauricn de la Cochuichine
existant dans notre musée, laquelle est eil'ectivement
très-éloignée du Lézard Algire de Linné.
Grâces à l'aimable obligeance de notre ami, M. Scblegel,
qui a bien voulu nous envoyer de Leyde, en communication,
l'exemplaire même d'après lequel Boié a élabh son
genre Tropidosaure, nous pouvons aujourd'hui conbrmer
cecpiiaétédit par Fitzinger en 1826, que ce Tropidosaura
montana de Boié et le LaceHa Algira de Linné sont
génériquement semblables.
Quant au petit Saurien de la Cocbinchine, considéré à
tort par G u v i e r comme étant le type du genre Tropidosaure,
c'est une espèce de la famille des Seincoïdiens (notre Tropidophorus
Cocincinus ), par conséquent fort différente des
Léposomes de Spix , qui s o n t des Iguaniens Pleurodontes,
espèce à laquelle Guvier avait pourtant réuni , comnie ne
devant pas former un autre genre , son prétendu Tropidosaure
de la Gochincliine.
Voici un tableau synoptique dans lequel sont indiquées les
principales différences que présentent les trois espèces qui
appartiennent au genre Tropidosaure. Le docteur Smith en
possède une quatrième qu'il fera connaître proeliainement
dans sa Faune du Cap, sous le nom de Tropidosaura
Diimerilii.