32 LEZARDS LACERTIENS
3° Des organes de la nutrition.
Tout ce que nous avons dit sur la structure et la
pliysiologie des organes de la digestion des Reptiles
sauriens (tome 11, page 636) , peut se rapporter aux
Lacertiens; aussi n'entrerons-nous que dans peu de
détails à ce sujet. M. Dugès (1) en a présenté qui
sont assez intéressants sur la manière dont s'opère la
déglutition chez les Lézards. C'est en lapant, à la manière
de« chiens, qu'ils boivent l'eau et avalent les
liquides pour éviter qu'ils ne pénètrent dans la glotte ,
qui n'est pas recouverte d'un cartilage en soupape mobile.
C'est ainsi qu'on les voit tremper rapidement et
relever leur langue mobile lorsqu'ils lapent la glaire
et le jaune des oeufs, dont ils sont très-friands. Les aliments
qu'ils préfèrent sont les insectes , les petits mollusques
terrestres, les lombrics. Leur bouche est moins
largement fendue qu'elle ne le paraît au premier abord,
parce que les muscles avancent dans la commissure.
Cependant les mâchoires sont fortes, et les muscles qui
les rapprochent, surtout le masseter et les ptérjgoïdiens
, très léveloppés. Ils agissent si puissamment et
avec tant d'énergie et de constance, que nous avons pu
transporter à de grandes distances, suspendu à l'extrémité
d'un bâton qu'il avait mordu , un très-gros Lézard
qui le ten t si fortement serré entre les dents ,
que leur empreinte y resta comme gravée.
Ces dents varient pour le nombre, la forme et les
proportions C'est à tort, comme nous l'avons dit, que
(I) Annates des sciences natureUes . tome XII, page SSg , 1827,
et tome XVI, page 36o , 1829.
OU SAURIENS AUTOSAURES. 33
Wagler a indiqué quelques genres comme étant Aerodoutes
; tous, ainsi que nous avons pu le constater,
sont réellement Pleurodontes. Dans quelques espèces,
les dents molaires, dont les couronnes étaient d'abord
cuspidées, prennent la forme arrondie et tout à fait tuberculeuse.
C'est le cas delà Dragonne et de quelques
autres genres. Nous avons vérifié le fait, que les dents
palatines n'existent pas chez tous les individus de la
même espèce , et qu'elles disparaissent chez plusieurs,
lorsqu'ils sont plus avancés en âge.
Le tube intestinal et les viscères abdominaux n'offrent
, à ce qu'il paraît, aucune particularité remarquable.
Nous avons fait connaître leur disposition , en
traitant de l'organisation des Sauriens en général. Il
en est de même des organes de la circulation et de la
respiration , et des sécrétions.
h.° Des organes de la génération.
Les Lacertiens ne diflèrent guère des autres Sauriens
sous ce rapport. Les mâles sont plus petits, plus
sveUes et mieux colorés que les femelles. Souvent, à
l'époque où l'acte de la reproduction doit s'accomplir,
les nuances des couleurs sont plus vives. Chez
les mâles, on remarque que la base de la queue est
comme élargie et déprimée, taudis que dans les femelles
elle est comparativement plus étroite , ce qui
dépend des gaînes qui reçoivent les deux pénis que l'on
fait aisément saiUir , dans l'état frais, par la moindre
pression exercée latéralement sur cette partie.
Chez quelques-uns même , on voit à la base de la
queue, en dehors de l'aine, un ou deux tubercules
! cornés , sortes d'éperons qui paraissent destinés à exci-
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