•t ( S i LÉ Z A R D S LACERTIENS OU AUTOSAUMS.
région préanalo offre un plus ou moins grand nombre de
petites plaques anguleuses, jnxta-posées, presque égales
entre elles. Le dessous de chaque cuisse est percé d'une
longue série de petits pores. Les écailles qui garnissent la
queue s'y trouvent disposées par verticilles. Elles sont
quadrilatères , oblongues, et pour la plupart carénées.
Les Sauvegardes appartiennent aux contrées chaudes de
Nouveau-Monde ; ce sont ceux des Lacertiens qui atteignent
la plus gi-ande taille, c'est-à-dire de quatre à cinq pieds de
longueur. Les lieux qu'ils habitent ordinairement sont les
champs et la lisière des bois, quoique pourtant ils ne
grimpent jamais sur les arbres ; mais ils fréquentent aussi,
à ce qu'il parait, les endroits sablonneux et par conséquent
arides, où ces Lacertiens, dit-on , se creusent des terriers
dans lesquels i!s se retirent pendant l'hiver. Suivant d'Azara
, observateur habile et véridique , les Sauvegardes ,
quand ils sont poursuivis, et qu'ils rencontrent soit un
l a c , un étang ou une rivière, s'y jettent pour échapper
au danger qui ¡es menace, et n'en sortent que lorsque tout
motif de.crainte leur semble avoir disparu. Ces espèces n'ont
cependant pas, il est vrai, les pattes palmées ; mais leur longue
queue, un tant soit peu comprimée, devient sans doute
flans cette circonstance une sorte de rame dont elles se servient
avec avantage. Le même savant voyageur que nous
venons de citer rapporte que ces Lacertiens se nourrissent
de fruits et d'insectes, qu'ils mangent aussi des serpents,
des crapauds, des poussins et des oeufs. Il prétend même
qu'ils recherchent le miel, et que pour s'en procurer, sans
avoir rien à redouter de la part des abeilles, ils exécutent
im certain manège, qui consiste à venir à plusieurs reprises,
en s'enfuyant chaque fois, donner un coup de queue contre
la ruche, jusqu'à ce qu'ils soient parvenus à chasser les laborieuses
habitantes de ce petit domaine.
Nous ne pouvons pas assurer que les Sauvegardes soient
frugivores; mais nous sommes certains qu'ils font la
chasse aux insectes, car nous en avons trouvé dans l'esto-
P L É O r O N T E S STRONGYLURES. G. iADTEGARDE. 83
mac de tous les individus que nous avons ouverts. Une
seule fois, à des débris de Coléoptères, à des restes de
C h e n i l l e s tout ratatinés, nous avons vu mêlés des lambeaux
de peau et des portions d'os qui avaient certainement ap-
• partenuà un Améiva commun.
Le genre Sauvegarde est un démembrement de celui des
Tupinambis de Daudin , dans lequel se trouvaient réunis
des Saïuiens assez semblables, il est vrai, par l'ensemble de
leurs formes extérieures, mais que des différences importantes
dans certains points de leur organisation interne,
devaient nécessairement faire séparer. C'est d'après ces considérations
que l'illustre auteur du Règne animal distribua
les diverses espèces de Tupinambis de Daudin dans
deux groupes particuliers, désignant l'un, qui correspond
à nos Varans, par le nom de Monitors proprement dits,
et l'autre , qui est justement le genre qui nous occupe
en ce moment, par le nom de Sauvegarde, que nous
avons nous - mêmes adopté. Mais nous avons cru devoir
employer la dénomination latine de .S'a/mior de préférence à
celle de Monitor, comme l'ont fait Fitzinger et quelques au
très, afin d eviter désormais toute équivoque résultant naturellement
des diverses applications qu'on a faites de ce
nom de Monitor, qui a servi à désigner tantôt des Varans ,
tantôt des Sauvegardes.
Dans la classification des Reptiles proposée par Merrem,
les Sauvegardes, ou mieux, la seule espèce qu'on connût
alors, fait partie du genre Tejus , qui comprend les Améivas,
les Cnémidophores, les Thorictes et lesCrocodilures des
nouveaux classificateurs.
Wagler, en adoptant la division des Sauvegardes de Cuvier,
ou, ce qui est la même chose, le genre Monitor de Fitzinger,
lui a appliqué un nom nouveau, celui de Podinema;
puis, sous la dénomination de Ctcnodon, il a créé
un autre genre d'après ce caractère, que l'unique espèce
qu'il y rapporte aurait eu, contrairement à ce qu'il avait
pbservé chez les Podinèmes, les dents incisives pectinées.
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