5 5 8 LÉZARDS SCINCOÏDIENS OU SAURIENS lÉPIDOSAUKES.
L'oreille est grande , ovalaii-e, tout à fait découverte, sans tubercules
ni dentelures à son bord antérieur. Les tempes sont revêtues
d'écaillés de même forme que celles des autres parties du
corps, c'est-à-dire en losange, mais elles ne sont pas carénées.
Sur les parties latérales, du tronc, les écailles sont disposées par
lignes obliques dont on compte sept ou huit ; sur le dos , où elles
sont parallèles à la ligne médiane du dos, on en compte à peu
près autant. Le dessus de la queue est parcouru par quatre petites
crêtes.
L'écaillure des régions inférieures, chez les jeunes sujets, est
aussi fortement carénée que celle des parties supérieures, mais
avec l'âge , elle devient parfaitement lisse. La lèvre du cloaque
porte deux grandes squames préanales.
COLORATION. Le dessus du corps est d'un brun fauve ou olivâtre,
ofl'rantsur le cou et le dos des bandes d'un brun beaucoup plus
foncé, disposées de manière à représenter de grands ^ placés
l'un à la suite de l'autre. Des taches plus ou moins élargies,
également d'un brnn foncé , se voient sur la queue , tandis qu'il
existe une série de points blanchâtres le long de la région inférieure
des flancs. Toutes les parties inférieures sont blanches.
DIMENSIONS. Longueur iolalc. I8". Téte. Long. 2" 2"'. Ccu.
Long. 1" 4"'. Tronc. Long. 5'. Memh. antêr. Long. 2" 5"'. Memb,
poslér. Long. 3" 3"'. Queue. Long. 9" 5"'.
PATBIE. Cette espèce a été envoyée de la Cochinchine au Muséum
d'histoire naturelle par M. Diard ; nous en possédons trois
individus d'âges différents.
OBSERVATIONS. G. Cuvier a bien connu ces trois individus appartenant
à notre collection, où , chose fort singulière , nous les
avons trouvés rangés , deux, les plus grands, avec les Scincoïdiens
, et le troisième, ou le plus petit, parmi les Iguanieus , auprès
des Tropidolépides, étiqueté Tropidosaure de Boié. En effet,
G. Cuvier, ainsi que cela est consigné dans une note relative au
genre Leposoma Spix (Ti-opidosaurus Boié) (Règne anim., 2" édit.,
tom. 2, pag. 38), a regardé l'un de nos Tropidophores de la Cochinchine
comme étant le sujet même d'après lequel Boié aurait
établi sou genre Tropidosaure, genre que, d'un autre côté, l'auteur
du Règne animal croyait identique avec celui appelé Leposoma
par Spix : il existe à cet égard deux erreurs qu'il est important
de relever. D'abord il est certain que Boié n'a pas établi le
genre Tropidosaure d'après un des Tropidophores du Musée de
SAUROPHTHALMES. G. SCINQUE. 66 9
Paris, mais d'après un Lacertien recueilli par lui à Java, le Tropidosaura
montana que nous avons décrit à la page 172 du présent
volume ; ensuite , il n'est pas moins sûr que le type du genre
Leposoma de Spix n'a pas la moindre ressemblance générique ni
avec le Tropidosaura montana ni avec le Tropidophorus Cocincinensis
, attendu que c'est une espèce de Saurien de la famille des
Chalcidiens, fort voisine de notre Ecpléope de Gaudichaud.
II. GENRE SCINQUE. — SCINCUS (l) Fitzinger.
CARACTÈRES, Narines latérales s'ouvrant entre deux
plaques, la nasale et la supéro-nasale antérieure.
Langue échancrée, squameuse. Dents coniques, simples,
obtuses, mousses au sommet. Palais denté, à rainure
longitudinale. Des ouvertures auriculaires operculées.
Museau cunéiforme , tranchant, tronqué. Quatre
pattes terminées chacune par cinq doigts presque
égaux , aplatis, abords en scie. Flancs anguleux à leur
région inférieure. Queue conique , pointue.
Entre les divers caractères propres à faire reconnaître ce
genre, il en est un , celui d'avoir les doigts fortement aplatis,
à peu près égaux et dentelés sur les bords, qui lui est tout
i fait particulier dans la grande famille des Scincoïdiens,
caractère qui ne se représente d'ailleurs que chez un seul
autre genre dans l'ordre entier des Sauriens, c'est-à-dire
chez les Scapteires, Lacertiens du groupe des Coelodontes
pristidactyles. Les dents maxillaires des Scinques sont coniques
, à pointe obtuse, simple et peut-être un peu courbée
en dedans; ils en ont aussi de ptérygoïdiennes petites,
(i) ZK-'yys et miyxcs, mot grec que les Latins ont adopté pour
indiquer ce Lézard. Ce nom avait été appliqué d'abord par Dioscolide
à une espèce de Lézard ou de Serpent.
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