8o6 LliZAKnS SCINCOÏniENS ou SAURIENS LÉl'inOSAURES.
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X X V P GENRE. ABLÉPHARE. — ABLEPHAR
U S { i ) . Fitzinger.
{Ablephanis et Cryptohlepharus , W i e g m a m i ; Allépharis
et Cryptohlepharis , Coc t e au . )
CARACTÈRES. Un rudiment de paupière. Narines latérales
, s'ouvrant chacune dans une seule plaque , la
nasale ; pas de supéro-nasales. Liingue plate, en fer
de flèche, squameuse, échancrée à sa pointe. Dents
coniques, simples. Palais non denté, à échancrure
t r i a n g u l a i r e peu profonde. Des trous auriculaires.
Quatre pattes terminées chacune par cinq doigts inégaux
, onguiculés , sub-cylindriques ou un peu comprimés.
Cercle paljjébral plus ou moins complet, plus
ou jBoins mobile. Ecaillure lisse. Pas de pores fémoraux
ni de préanaux.
Les Abléphares sont ti ès-faciles à reconnaître, en ce qu'ils
sont les seuls parmi les Ophiophthalmes lacerliformes pourvus
de quatre pattes , chez lesquels elles soient divisées chacune
en cinq doigts. Les Gymnophthalmes, qui sont ceux
qui s'en rapprochent le plus ^ n'en ont que quatre aux piads
de devant. La langue des Abléphares n'a lien de particulier
dans sa conformation, c'est-à-dire que, comme chez le commun
des Scincoïdiens, c'est un organe aplati, fourchu en arrière,
tandis qu'en avant il forme au contraire une pointe faiblement
incisée à son extrémité. Lepalais de ces Sauriensn'est
ni denté ni creusé d'une rainure longitudinale, son bord
postérieur seul offre une échancrure peu profonde ; le bord
( i ) A , sine palpelris, yeux sans paupières.
OPHIOPIfTHALMES. G. AIÎLÉPH ARE. 807
latéral interne des palatins et des ptérygoïdiens de gauche
est recouvert par le bord correspondant des mêmes os du
côté droit. C'est à tort que nous avions cru reconnaître la
présence des dents palatines signalées par M. Fitzinger et
Wagler chez l'espèce appelée Kitaibelii par Cocteau, lorsque
nous l'avons décrite dans le grand ouvrage de l'expédition
scientifique en Moréc ; car ayant depuis examiné avec plus
de soin les deux individus de cette espèce que renferme
notre musée , nous sommes demeurés convaincus qu'elle est
privée de dents palatines, comme ses quatre congénères.
C'est à peu près au milieu de la plaque nasale que vient
s'ouvrir la narine , qui est plutôt ovalaire qu'arrondie. Il
existe un rudiment de paupière, qui forme un demi-cercle
ou un cercle entier fort étroit autour du globe de l'oeil ;
quelquefois ce cercle palpébral est susceptible d'une certaine
mobilité en avant, dans toute ou dans une partie seulement
de sa circonférence, mais cela n'a lieu que lorsque ce vestige
de paupière fait un petit repli qui s'enfonce entre le
globe de l'oeil et le bord orbitaire.
Les quatre espèces d'Abléphares que nous connaissons
présentent entre elles, à peu de chose près, le même ensemble
de formes, ou celui qu'on oliserve chez la plupart
des Scincoïdiens ; une seule s'éloigne peut-être un peu de ce
type en ce que ses membres sont plus courts, et son tronc
et sa queue moins distincts l'un de l'autre. Les lamelles
sous-digitalessont lisses. Le genre. Ablepharus a été établi par
M. Fitzinger d'après l'espèce qui se rencontre en Hongrie ,
VAblephanis Pannonicus de cet auteur ou VAblepharus
Kitaibelii de Cocteau ; nous y réunissons le genre Crjrptoblepharus
que M. Wiegmann a cru devoir créer pour des
espèces semblables à l'Abléphare de Kitaibel, mais chez
lesquelles le vestige de paupière dont nous parlions tout à
l'heure n'est pas tout à fait aussi court.
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