5 6 2 LÉZARDS SCINCOÏDIENS OU SAURIENS LÉPIDOSAURES.
du cloaque chez les Crocodiles dont le genre, dans la classification
de Laurenti, précède celui des Scinques. En 1801,
Schneider prit aussi pour type de son genre Scincus l'espèce
nommée Officinalis par Laurenti, à laquelle il réunit toutes
celles alors connues qui s'en rapprochaient le plus par l'ensemble
des formes et le mode d'écaillure; c'est-à-dire les
Sauriens dont le corps , à peu près de même grosseur dans
la plus grande partie de son étendue, était couvert d'écaillés
uniformes, imbriquées et pourvu de quatre pattes courtes,
épaisses , terminées par des doigts courts aussi et presque
égaux (Histor. Amphib. Fasc. 11, pag, 171). Toutes ces
espèces se trouvaient être de véritables Scincoïdiens, si ce
n'est pourtant celles dites Scincus sepifonnis et Scincus
niloticus, qui durent être reportées , l'une parmi les Gerrliosaures
, l'autre avec les Varans ; mais Schneider n'aurait
certainement pas ftiit un Scinque de la seconde espèce , s'il
l'eût connue autrement que d'après la description publiée par
Hasselquist, dans la relation de son Voyage en Egypte.
Le genre Scincus de Schneider fut adopté par Daudin qui,
aux caractères qu'en avait donnés l'auteur de l'histoire des
Amphibies, ajouta les suivants : « La tête est couverte de
plaques , la langue courte, échancrée au bout , et il existe
un trou auditif plus ou moins apparent au dehors. » Ni le
Scincus sepiforniis, ni le Scincus niloticus de Schneider
ne furent admis parmi les Scinques de Daudin , qui en fit
connaître plusieurs espèces nouvelles, auxquelles il joignit
toutefois deux Sauriens qui n'appartiennent pas à la famille
des Scincoïdiens, mais à celle des Lacertiens : l'une est le
Lacerta cruenta de Pallas, l'autre le Lacerta algira de
Linné ou notre Tropidosaure algire. C'est ainsi ou à peu
près ainsi constitué que le genre Scinque prit place dans la
classification proposée par OppelenlSll [Die Ordnungen,
Familien und Galtungen der Reptilien), et dans celle que
Cuvier publia en 1817, dans la 1''® édition du Règne
animal ; mais en 1820 , Merrem, le savant auteur du Tentamen
systematis Ainphibiorum, fit subir une première
SAUROPHTUALMES. G, SCINQUE. 56 3
modification au genre Scinque des trois erpétologistes que
nous venons de citer, en foi'mant à ses dépens, sous le nom
de Gymnophthalmus, un groupe particulier d'une espèce
qui se distinguait aisément de toutes les autres par ses yeux
privés de paupières, et par un moindre nombre de doigts
aux pattes antérieures, c'est-à-dire quatre au lieu de cinq :
cette espèce est le Lacerta quadrilineata de Linné ou le
Scincus quadrilineatus de Daudin. En i825 (1), ce môme
genre Scinque de Daudin, d'Oppel et de Cuvier, moins
l'espèce que Mei-rem en avait éloignée pour en faire un Gymnophthalme,
fut partagé par M. Gray en espèces dont le
palais est armé de dents et en espèces qui en manquent à
cette partie de la bouche ; les premières, en tête desquelles
se trouve le Scincus officinalis, conservèi'ent le nom générique
de Scincus et les secondes reçurent celui de Tiliqua.
Enfin en 1826, M. Fitzinger, prenant en considération
la conformation toute particulière que présentent les
doigts du Scincus ojjicinalis, éloigna de cette espèce, pour
en former le genre Mahouia , toutes celles que M. Gray y
avait encore laissées réunies, ce qui réduisit ce genre Scinque
à des proportions encore moindres que celles qu'il oftrait
lorsqu'il fut créé par Laurenti, puisque celui-ci y rangeait
deux espèces, tandis que tel que nous le présentons ici, d'après
Fitzinger, il n'en comprend plus qu'une seule dont on
va trouver l'histoire détaillée dans l'article suivant- Wagler,
M. Wiegmann et M. Gray, dans son nouveau Synopsis^
n'admettent non plus dans le genre Scinque que l'espèce
unique appelée Officinale ou des boutiques.
(1) Voyez Gniy, Synopsis of the genera of Reptiles and Amplii
bia, with a description of some new species {Annals of Philosophy,
vol X,pag. 193).
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