6 LÉZARDS LACEFITIENS
imaginés pour incliquer Ja grande analogie qui se retrouve
, dans un assez grand nombre de genres , avec
les espèces de celui auquel on a conservé la dénomination
de Lézard, eu latin Zace/ta et Lacerlus; car
il est évident que le nom de Lézard en est dérivé.
La plupart des étymologistes anciens font provenir le
nom latin de la forme, de la disposition et de la force
de membres de l'animal, qui ont été comparés à ceux
des hommes vigoureux. On désignait en eiïet sous le
nom de Lacertus, ce qu a Paris les gens de cuisine
appellent la Souris. C'était la portion la plus charnue
du bras en avant, comme le prouvent les deux passages
suivants; tirés, l'un de Virgile : ÉNEÏDE , \iv. 5,
vers 140 ; « Adductis spmnant fréta versa lacertis. »
L'autre de Cicéron de Senectute : Milo ex lacertis
suis nobilitatus. Delà aussi l'épithète de lacertosiis,
qui signifie bien musclé , qui a des muscles forts et
puissants. Quant à l'application du nom par les Latins, '
dans le sens où les naturalistes l'emploient encore aujourd'hui
, il ne peut exister le moindre doute. Virgile,
dans sa seconde églogue, fait dire par Corydon : « JYimc
virides etiani occultant spineta lacertos ; et Cicéron
dans le livre second des Lettres à Atticus^ emploie ce
nom au féminin : « I^am ad lacertas capiendas tem~
pestâtes non sunt idoneoe.
Afin de suivre la marche que nous nous sommes
tracée , nous allons faire connaître l'ordre dans lequel
les auteurs ont successivement distingué les espèces
de ce groupe , en les réunissant d'abord en genres c[ui
ont été ensuite rapprochés pour en former une famille ,
ou pour les répartir en une ou plusieurs tribus.
C'est LINNÉ qui a le premier établi le genre Lacerta,
dans la description du musée du prince Adolphe-Fré-
OU SAURIENS AUÏOSAURES. 7
déric, dans le premier volume des Aménités académiques
, et enfin dans le Systema naturoe ; mais, à
l'exception du genre Dragon , il y avait inscrit toutes
les espèces de Sauriens connues de son temps , les
Crocodiles, les Caméléons , etc., et même les Salamandres.
LAURENTI qui, dès l'année 1768, dans son tableau
synoptique des Reptiles avait si bien distingué, dans
l'ordre qu'il nomme les marcheurs , la plupart des
genres qui s'y trouvent indiqués pour la première fois,
avait cependant laissé nos Lézards dans un groupe peu
naturel, auquel il avait donné le nom de SEPS. C'est
le dernier des genres qu'il a distingué , et dans lequel
il a laissé toutes les espèces qu'il n'avait pu faire entrer
dans ceux qu'il avait formés sous les noms de Fouettequeues
, Geckos , Caméléons, Iguanes , Basilic , Dragons
, Cordyles ou Agames, Crocodiles , Scinques ,
Stellions, qui ont été depuis adoptés par la plupart des
auteurs , sauf quelques petits changements.
LACEPÈDE , SCHNEIDER , LATREILLE , DAUDIN , n'ont pas
apporté de vues nouvelles dans l'étude du groupe des
Sauriens qui fait l'objet de ce chapitre , quoique le
dernier de ces auteurs ait en général très-bien distingué
les espèces de Lézards qu'il a partagées en plusieurs
sections ; mais plutôt d'après l'apparence et la
distribution des taches et des couleurs , que par leur
organisation, comme on en jugera par les titres qu'il
a employés pour désigner les sections des Lézards
améivas , verts, rubanés , tachetés , gris, dracénoïdes ,
striés , et en établissant le genre Tachydrome.
OPPEL est le premier Erpétologiste systématique qui,
( i ) Voyez tome pf du présent ouvrage , à la page 238.