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LÉZARDS LACERTIENS
ter ou à favoriser le rapprochement. Quelques lamelles
sont ovovivipares ou conservent leurs oeufs clans
les oviductes , dont les petits sortent tout vivants. On
a fait de ces espèces le genre Zootoca ou Lézards vivipares.
Nous avons déjà dit, en parlant delà peau,
que les petits Lacertiens conservaient pendant quelque
temps une sorte de livrée, ou des taches le plus
souvent disposées par bandes longitudinales qui dispai
aissaient par la suite.
En traitant de la reproduction des Reptiles en
général (tom. I , pag. 222), nous avons dit aussi qu'on
avait observé parmi ces animaux plusieurs exemples
d'oeufs doubles , ou qui renfermaient, dans une
même coque, les germes de deux individus vivifiés,
et qu'il était résulté du développement de ces
germes , des êtres plus ou moins réunis , des sortes de
monstruosités, par excès de parties. Rédi, Aldrovandi,
et même avant eux Aristote , avaient parlé de
serpents à deux têtes. Nous en avons de semblables
dans nos collections. Plusieurs Sauriens ont été observés
avec des membres surnuméraires. Il existe au Muséum
un jeune Lézard conservé dans l'alcool , qui
porte deux têtes bien distinctes sur un cou également
double. M. Beltrami a présenté à l'Institut, en 1831,
un autre individu, sur lequel on a fait des observations
curieuses pendant qu'il vivait. On le tenait en captivité,
et on l'a nourri pendant plus de quatre mois : les
deux têtes mangeaient à la fois, si l'appât était fourni
toutes les deux ; mais si on n'en donnait qu'à l'une
d'elles , l'autre s'eiïbrçait de le lui arracher. L'animal
avait cinq pattes; la patte surnuméraire était monstrueuse,
située dans la partie moyenne, entre les deux
cous : elle présentait neuf doigts inégaux en longueur.
o u SAURIENS AUTOSAURES. 35
Nous avons vu le petit animal après sa mort. M. Isidore
Geoffroy, dans le tome III de son Traité de tératologie,
a parlé de ce fait. Il le range parmi les monstruosités
doubles dans le groupe fj[u'il nomme les Synsomiens,
et dans le genre des Dérodymes ou jumeaux
par le cou.
2. Distribution géographique.
Nous devons d'abord faire observer comme une circonstance
fort remarquable , que tous les Autosaures
Pléodontes sont propres au Nouveau-Monde , tandis
que les Goelodontes appartiennent , sans exception ,
aux anciens continents , car aucun vrai Lacertien n'a
jusqu'ici été rapporté ni de la Nouvelle-Hollande , ni
de la Polynésie.
Sur les dix-neuf espèces de Pléodontes , deux seulement,
le Cnémidophore Lacertoïde et celui à six raies,
se trouvent dans la partie septentrionale de l'Amérique
, le midi de cette partie du monde produisant
toutes les autres.
Parmi les Goelodontes , nous avons pour l'Europe
des représentants dans les genres Tropidosaure , Lézard
, Acanthodactyle et Psammodrome, c'est-à-dire
les Lézards Moréotique, de Fitzinger, agile, vivipare,
montagnard, vert, _ ocellé, Péloponésien , des murailles,
oxycéphale , et le Psammodrome d'Edw^ards.
Le Midi produit le Tropidosaure Algire qui se trouve
aussi dans le nord de l'Afrique ; le Lézard Moréotique,
et le Péloponésien, c[ui ne se ^ont encore rencontrés
qu'en Grèce ; l'ocellé qui vient aussi de l'Algérie ;
l'oxycéphale, et celui des murailles, c[ui est, pour ainsi
dire, répanda sur toute l'Europe. Après le Lézard des
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