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il 1 0 6 LÉZARDS lACERTIENS OU AUTOSADRES.
présent article ; le Lézard dont parle cet auteur , sous le nom
Amava , n'appartient pas même au genre qui nous occupe en
ce moment ; c'est très-probablement, comme le pense Ciivier, un
Polychre marbré que ce voyageur a voulu désigner ainsi ; e t , en
effet, Margrav dit bien positivement que son Taraguira, auquel
ressemble son Améiva , moins la bifurcation de sa queue , a le
corps entièrement couvert d'écaillés triangulaires (et par cela ou
doit entendre des écailles rhomboïdales carénées ) , ce qui ne peut
s'appliquer à aucun Améiva, ni à aucun Gnémidophore, mais qui
convient très-bien au Polychre marbré, et peut-être mieux encore
à l'Ecphymote à collier, espèce très-répandue au Brésil.
Il existe dans l'ouvrage de Séba plusieurs figures , qui , sans être
parfaites, ne permettent cependant pas de douter que les individus
d'après lesquels elles ont été peintes appartenaient évidemment
à l'espèce de l'Améiva vulg.iire : de ce nombre sont celles
qui, sous les noms de Lucerla Surinamensis major, Lacerla iigrina
cej-lonica, Lucerla strumosa, Laccrta Surinamensis dorso dilule coeruleo,
Lacerla Americana, Lacerla Americana suhrufa, représent
e n t , les trois premières , le sexe mâle, les trois dernières des sujets
femelles de VAméiva vulgaris.
Quelque attention que l'on apporte à la lecture de l'article de
Lacepède relatif à l'Améiva , il est difficile de se faire une idée
bien juste de l'espèce qu'il a eu l'intention de faire connaître, espèce
dont u n individu lui avait été envoyé de Cayenne par M. Léchevin
, et que nous n'avons malheureusement pas pu retrouver
dans nos collections. D'après sa description, il semblerait qu'il a
voulu parler du Gnémidophore murin , et la figure qui l'accompagne
nous paraît au contraire représenter u n Améiva ordinaire.
11 se peut fort bien (et cela est probable) que Lacepède ait eu sous
les yeux deux sujets différents qu'il aura considérés comme appartenant
à une seule. Quant à sa synonymie, la confusion qui y
règne est encore plus grande que dans celle de Linné, dont nous
avons parl é plus haut.
Daudin, dont l'histoire des Reptiles suivit de près la publication
des quadrupèdes ovipares du continuateur des oeuvres de Buffon,
a fait trois espèces différentes de l'Améiva ordinaire.
La première est son Lézard à traits noirs, auquel, par une erreur
difficile à expliquer, il donne l'Allemagne pour patrie ; parmi les
figures de Séba qu'il y rapporte, il en est deux qui appartiennent
à des Lacertiens bien différents, c'est-à-diie à des Aporoinères .• ce
PI.ÉODONTES STUONGYLUUES. G. AMÉIVA. 1. IO7
sont celles qui sont placées sous les n''^ 4 et 5 de la Pl. 110 du
tom. I du Trésor de la nature.
La seconde , ou le Lézard graphique est décrit de manière à
ne pas faire douter de son identité avec notre Améiva vulgaire ,
quand bien même nous n'en n'aurions pas une preuve plus positive
dans l'individu déposé dans notre musée , qui lui a servi de
type : il a encore cité à l'article de celui-ci deux figures de Séba
(2 et 4 de la Pl. 85 dulom. i),qui représentent non pas des Améivas
, mais de jeunes Varans du Bengale.
La troisième, appelée Lézard vert à points rouges, a, quoi qu'd
en dise, été établi plutôt d'après les deux figures qu'il cite de
l'ouvrage de Séba, que d'après un échantillon de la collection du
Muséum , où il n'existe aucun Améiva coloré de cette manière.
Parmi les ouvrages d'une époque plus récente, il en est deux ,
ceux de Spix et du prince Maximilien de Vied , qui offrent des
portraits assez habilement faits de l'Améiva commun. Le recueil
de planches coloriées d'animaux du Brésil en renferme un,
d'après un individu mâle; et dans le livre de Spix, sur les espèces
nouvelles de Lézards recueillies dans cette même partie de
l'Amérique méridionale, sont représentés un autre individu
mâle sous le nom de Tejus Améiva , et deux femelles appelées
l'une Tey"'^ Icterisiriga, l'autre Tejus Iriloenialus.
Enfin , nous ferons remarquer que M. Gray, dans son dernier
Synopsis Beptilium , a mentionné l'Améiva vulgaire sous quatre
noms différents, et qu'il a réuni à l'une de ces prétendues espèces
diverses , un Lacertien qui ne pouvait pas être laissé dans le
même genre ; nous voulons parler du Tejus ocellifer de Spix, qui
est le jeune âge du Cnemidophorus murinus.
2. L'AMÉIVA DE SLOANE. Améiva Sloanei. Nobis.
Garactèiîes. Ecailles gulaires légèrement convexes, presque
aussi petites que celles qui garnissent l'espace compris entre les
branches sous-maxillaircs et celles du dessous du cou. Pli antéropectoral
offrant des écailles beaucoup plus grandes que les gulaires.
Région humérale offrant en dessus de petites scutelles
cyclo-hcxagones , u n peu bombées , à peine imbriquées, formant
une assez longue série , et deux ou trois autres très-courtes , en
dedans de cellc-ci. Bord postérieur de la région hmnéralc granuleux.
Dessous du coude revêtu de quatre ou cinq scutelles hexa-
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