5 ^ 4 LÉZARDS SCINCOÏDIENS OU SAURIENS LÉPIDOSAURES.
dit effectivement, ce qui est une erreur, que les écailles de cet
animal sont dirigées de la queue à la tête.
Olaus Worms , en i G55, décrivit assez bien le Scinque des boutiques
, sous le nom de Scincus seu Crocodilus terrestris.
Jonston , en iGSy, en publia deux figures fort médiocres, mais
néanmoins reconnaissablcs. En iGGG , Adam Olearius le figura
d'une manière plus correcle qu'on ne l'avait fait avant lui ; il
l'appelle Scincus JEgj^ptiacus terrains et montanus, l'indiquant
comme une variété du ï/tr/'/oç de Dioscoride. Ferrante Imperato
dans son Isioria nalurale di plante e animali, publiée en 1672, a
confondu ce Scinque des boutiques avec celui qu'il nomme Thj-ro
ou le Gonsj-lus ocellatui. Ruspolo , en 1709 , a publié, sous le
simple nom de Scincus, une figure, excellente pour l'époque, du
Scinque oiBcinal, dans les descriptions du muséum de Kircher.
11 en existe une non moins bonne dans celle du cabinet de Bossier,
publiée en 171G par Lochner ; mais Lochner a confondu son
Scincus major, car c'est ainsi qu'il nomme l'espèce en question,
avec le brochet de terre de Rochefort et le Thyro d'Imperato ,
attribuant aux paysans d'Afrique le nom que l'auteur italien avait
au contraire emprunté aux paysans de Sicile. Lochner a assez
bien décrit la démarche du Scinque des boutiques, sa coloration
fondamentale ; mais il a été la cause d'une erreur qui s'est conservée
assez longtemps dans l'histoire de ce Scincoïdien, en avançant
qu'il n'avait pas d'ongles. On revoit la figure de cette espèce
dans le frontispice de la continuation de la collection de Bessler.
Le Saurien que Lochner appelle Scincus minor ne semble pas être
un Scincoïdien. Ruisch , en 1718, a donné la copie des deux
figures qui représentent notre espèce dans l'ouvrage de Jonston.
On trouve aussi une assez bonne figure du Scincoïdien dont nous
parlons, dans la Physique sacrée de Scheuchzer ; elle est, nous
croyons, copiée de Lochner.
Prosper Alpin, dont les voyages et les travaux remontent à la
fin dn seizième siècle, vint confirmer les renseignements que
l'on possédait sur cette espèce ; il rappela le système do coloration
déjà indiqué par Selon et Gesner, et fit positivement connaître
les contrées où elle se trouve et les localités dans lesquelles
on la rencontre. Les figures qu'il ajouta à sa description sont
d'une exécution fort médiocre ; mais les proportions des diverses
parties et le système de coloration y sont assez fidèlement représentées,
SAUEOPHTHALMES. G. SCINQUE. I. 5^ 5
Hasselquist, dans les Actes d'Upsal pour ij5o, pag. 3o, décrivit
le Scinque officinal plus en détail qu'on ne l'avait encore fait
jusque-là: il signala le premier la disposition du caní/iuí rostralis,
la forme de la mâchoire supérieure, celle du corps, des
doigts, etc.; il releva l'erreur encore assez commune parmi les
naturalistes que le Scinque était un poisson, ce qui le faisait appeler
Scinque marin. Mais il perpétua une autre erreur introduite
par Lochner, en disant que l'extrémité des doigts offre un
très-petit espace nu, un peu obtus, légèrement convexe en
dessus, concave en dessous, lequel tient lieu d'ongle. « Jpex
digitorum spalio minimo nudus, obtusiusculus, suprà parum convexus,
suhlus concavus, qui unguium loco inservit. » Hasselquist est
d'autant plus blâmable d'avoir accepté l'erreur de Lochner, que
trois ans auparavant, en i 747, Balk, dans une disserlation insérée
dans les Aménités académiques, avait décrit d'une manière précise
les ongles du Scinque officinal : « Ungues hujus sunt plani,
ohlongi et paululùm. suhlus incurvi. »
Gronovius, dans son Histoire des Amphibies , qui fait partie
de son muséum ichthyologique, publié en 1764, a reproduit, au
sujet du Scinque qui nous occupe , la description d'Hasselquist,
avec ses qualités et ses défauts; il a accru la synonymie de quelques
citations, parmi lesquelles il en est une qui est complètement
fausse, c'est celle du Laceria marítima sive Crocodilus ex
Arabia de Séba , qui n'appartient pas au Scinque officinal, mais
au Scincoïdien que nous appelons i'Euprepes Sebee ou le Scincus
rufescens de Cuvier. Mais on doit à Gronovius d'avoir indiqué
d'une manière plus précise la proportion relative des doigts des
pieds antérieurs et postérieurs , et la disposition des écailles souscaudales,
dilatées en lamelles transversales. Neuf ans plus tard,
le même auteur a réimprimé dans son Zoophflacium la phrase
caractéristique du Scincus, du Museum Ichlhj-ologicum , en ajoutant
quelques citations à celles qu'il avait précédemment données;
mais l'une d'elles, ou celle du Lacerias Cj-prius, Scincoides ,
d'Aldrovandi , doit être retranchée , attendu que le Scincoïdien
qu'elle désigne est une espèce tout à fait différente du Scincus
officinalis , c'est-à-dire notre Plesliodon Jldrovandi. Linné , dans
la dixième et la douzième édition àuSistema naiuroe, refuse aussi
des ongles, comme plusieurs des auteurs précédents, à son Laceria
Siincus, auquel il donne pour synonyme dans ces deux éditions
le Lacerta marítima de Séba, que nous avons déjà dit
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