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5 6 8 LÉZAKDS SCTNCOÏDIENS OU SAURIENS LÉPIDOSAURES.
nombre des plaques labiales supérieures est de huit ou neuf; la
première est triangulaire , la seconde un peu plus grande, trapézoïde
, et la troisième quadrilatère , plus haut e que large , ainsi
que toutes celles qui la suivent. Outre la mentonnière, qui est
petite, la lèvre inférieure est revêtue de sept paires de plaques
rhomboïdales, augmentant graduellement de grandeur depuis
la première jusqu'à la dernière. Le dessous de la tête, immédiatement
derrière la mentonnière et entre les labiales inférieures,
offre d'abord une petite plaque après laquelle il en vient une plus
grande ; ensuite il y en a quatre encore plus développées qui forment
un carré au centre duquel on en remarque une très-petite.
Toutes les écailles du corps , si l'on en excepte celles des doigts
et quelques-unes de celles de la queue, sont dilatées en travers , et
offrent six angles dont deux, l'un à droite, l'autre à gauche , sont
aigus , et les quatre autres , deux devant, deux derrière , obtus
et un peu arrondis : la plupart de ces écailles sont faiblement
creusées de deux à quatre sillons longi tudinaux. L'opercule anal
est recouvert de deux grandes squames en quart de cercle. La
partie moyenne de la région inférieure de la queue présente à
une certaine distance de l'anus des scutelles hexagones élargies,
en nombre variable , analogues à celles qu'on observe chez les
Ophidiens.
COLOBATION. Cette espèce offre trois variétés bien distinctes
sous le rapport du mode de coloration de ses parties supérieures
seulement; car toujours les régions inférieures et les latérales ,
c'est-à-dire les joues, les côtés du cou, ceux de la queue, ainsi
que les ilancs, et fort souvent même les membres sont d'un blanc
argenté plus ou moins pur.
V•tritlé A. La couleur générale du cou , du dos et de la queue
est d'un jaune ou d'un gris clair argenté, mêlé de brun ou de
noirâtre , qui forme de grandes taches dilatées transversalement,
affectant le plus souvent une disposition en bandes transversales,
dont le nombr e est communément de sept ou huit.
V'iriélé B. Une teinte fauve est répandue sur la surface du
crfine. Le cou , le dos et une grande partie de la queue sont d'un
brun châtain , semé de très-petites taches blanchâtres , fort peu
apparentes , au nombre de deux ou trois sur chaque écaille. Il
existe en travers du dos cinq ou six larges bandes blanches ayant
k chacune de leurs extrémitts une tache noire assez irrcgulière-'
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S A U R O P H T H A L M E S . G. SCINQUE. I. SB P
ment dilatée : ces taches ne se trouvent pas situées sui- le dos ,
mais à la partie la plus élevée des régions latérales du tronc.
Vanéié C. Toutes les écailles du cou , du dos et de la première
moitié de la face supérieure de la queue sont d'un gris argenté ,
largement radié de blanc, avec une ou deux taches brunes sur
leur bord postérieur.
DIMENSION. Longueur totale. sS" i'". Téte. Long. 2"
Long. 2" 5"'. Tronc. Long. 7" 8"'. Membr. antér. Long. 3" 5"'.
Memhr. poster. Long. 4". Queue. Long. 10". Ces mesures ont été
prises sur u n individu envoyé du Sénégal par M. Heudelot, individu
qui appartient à la seconde variété ou à la variété B.
PATRIE ET MCEUBS. Le Scinque des boutiques paraît propre à l'Afrique,
dont il habite les parties occidentale et septentrionale ,
mais surtout la dernière. Nous avons la certitude qu'il se trouve
au Sénégal par un fort bel exemplaire que M. Heudelot vient
d'adresser de ce pays au Muséum d'histoire naturelle. Bruce a
rencontré cette espèce en Syrie, en Abyssinie ; M. Rilppel l'a aussi
observée dans cette dernière contrée, et beaucoup de voyageurs
l'ont vue en Egypte, d'où proviennent en grande partie les
échantillons répandus dans les collections. Aujourd'hui elle est
assez commune dans la haute et la moyenne Egypte ; on voit par
ce que rapporte Belon et Rondelet , qu'elle s'y trouvait aussi assez
abondamment dans le cours du seizième siècle, époque à laquelle
on en faisait encore un objet d'industrie et de commerce d'un
certain intérêt. Effectivement ce Scincoïdien a été anciennement
et pendant longtemps regardé comme un remède efficace
contre toutes sortes de maladies ; suivant Pline, on l'aurait aussi
considéré comme propre à guérir les plaies faites avec des flèches
empoisonnées ; mais une des principales propriétés qu'on lui attribuait
était de forcer la nature à rendre aux vieillards et aux
personnes que l'abus de certains plaisirs avait affaiblies avant l'âge,
les moyens de s'y livrer de nouveau.
M. Alexandre Lefebvre qui a recueilli u n certain nombr e d'individus
du Scinque des boutiques, pendant une excursion faite
en 1828 , aux Oasis de Barhrieh , nous a communiqué sur les
habitudes de cette espèce plusieurs observations que nous ne
devons pas omettre de rapporter ici : selon ce zélé entomologiste
, cette espèce se rencont r e sur les monticules de sable iin et
léger que le vent du midi accumule aux pieds des haies qui bor-
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