5 8 a LÉZARDS SCINCOÏPIENS o u SAURIENS liÉPIDOSAURES.
Long. 8"'. Tronc. Long. 6" 6"'. Memh. avtêr.hong. (¡".Mernb.
poster. Long. 7" 5"' . Queue. Long. 7" 5"'.
PATRIE ET MOEURS. Cette espèce est très-répandue en Egypte,
s e u l e contrée de l'Afrique o ù nous sachions qu'on l'ait encore
t r o u v é e jusqu'ici. Nos collections eu r enf e rment u n certain nomb
r e d'individus qui ont été donnés, quelques-uns par M. Riippel,
e t tous les aut res par M. A. Lefebvre. Nous savons p a r ce dernier
q u e le Sphénops bridé est très-commun dans l'oasis d e Bahrieh,
à Zabou, à Qasr, à Bahoiieit. 11 e n a rappor t é plus de cent individ
u s qu' i l a p r i s lui m ême sur les pet i tes crêtes des rizières, au pied
des haies qui bordent les habi tat ions, o u sur les bords des ornières
des chemins fangeux des villages. Ses notes, qu'il nous avait
c o m m u n i q u é e s , ainsi qu'à Cocteau, portaient que ce pet i t animal
se ter r e peu profondément , car l e mo i n d r e éboulement prod
u i t par les pieds des passants met sa ret rai t e à découvert ; que
ses m o u v eme n t s sont très-vifs , et qu' i l se laisse p r e n d r e avec facil
i t é et sans chercher à se défendre. M. A. Lefebvr e a aussi rapp
o r t é d'Egypte u n individu embaumé , a p p a r t e n a n t à l'espèce de
c e Scincoïdien. Cocteau, auquel il avait été donné par ce zélé
e n t o m o l o g i s t e , e n a fait l e sujet d ' u n e dissertation que nous ext
r a y o n s , pour la rappor te r ici , de l'article relatif à l'histoire du
S p h é n o p s br idé que not r e ma lheur eux ami se disposait à publier
l o r s q u e la m o r t est v e n u e le f r a p p e r (i).
( i ) « Dans les collections d'objets d'histoire naturelle recueillis
e n Egypt e |)ar M. A. Lefebvre, j'ai observé un individu antique,
conservé à l 'état de momie simple, dans une sorte de cénotaphe
en bois , qui avait été trouvé dans une fouille récent e faite aux
e n v i r o n s de Thèbes. Bien que M. Lefebvre n'ai t pas pris lui-même
o u vu prendre sous ses yeux ce petit monument , l'état particul
i e r dans lequel l'animal se t rouve et celui du bois qui le renferme
n e permettent guère de soupçonner que cette momie ait été fab
r i q u é e par les Arabes modernes qui habi tent Thèbes et Kournac,
s i n g u l i è r e m e n t adroits, il faut l'avouer, dans l'imitation des momies
antiques. Le musée national égyptien du Louvre paraît d'aill
e u r s renfermer une momie de cette même espèce, conservée à
p e u près de la même manière que l'individu rapporté par M. Lef
e b v r e (s.ille de Joseph , armoire n ° 3 , no 469)-
« Le cercueil dans lequel l'individu rapporté par M. Lefebvre
est renfermé, est d'un bois tendre, de couleur fauve claire, assez
s e m b l a b l e à celui des caisses de la plupart des momies humaines
SAUROPHTHALMES. G. SPHÉNOPS. I. 58 3
OusERViTioNS. Les natural istes n'ont p u prendr e une idée bien
exacte de cette espèce que depuis la publication des excellentes
figures qui e n ont été publiées dans l'ouvrage d 'Egypte, sous la dir
e c t i o n de M. Savigny ; car le portrai t qu'en avait donné Séba
longtemps auparavant ( tom. 2, Pl . 13, fig. 6) représentai t bien,
il est v r a i , l'ensemble des formes de notre Scincoïdien ; mais il
laissait tout à d é s i r e r quant aux détai l s : aussi cet t e figure de Séba
d e i n e u r a - t - e l l e longtemps sans qu'on pût dire positivement quel
était l'animal qui en avait été le modèle. Lacépède la rapporta,
avec dout e toutefois, à son Lézard doré, qui est not r e Plestiodon
Jldrovandi, à l'histoire duquel il a mêl é celle de deux ou trois
autres espèces différentes. L'opinion de Schneider, à ce qu'il
semble, resta flottante au sujet de la d é t e rmina t ion de cet t e même
figure de Séba; car on le voit dans u n endroit de son livre (Hist,
a m p h i b . ) , a p p r o u v e r Lacépède de l'avoir rapportée a u Scinque
de l'ancienne Egypte, peut-être de sycomore; sa forme est celle
d'un parallélipipède grossièrement équarri, de seize centimètres
de long sur cinq de large et trois de hauteur. Sur le côté supérieur
est rust iquemeut sculptée la forme fusoïde de la tête, du tronc et
de la queue de l'animal, avec leurs proportions assez exactes ; les
pattes , les doigts et les écailles sont figurés avec de l'encre. Sur
l ' un des côtés de ce cercuei l est p rat iquée une excavation de forme à
peu près quadrilatère allongée ou parallélipipède , ^dans laquelle
l'animal était étendu complètement entier , parfaitement desséché,
mais presque entièrement décoloré. Il était facilement reconnaissable
encore aux proportions des diverses parties du corps ,
à la disposition des plaques et des écailles, et même aux vestiges
des raies longi tudinales noirâtres qui parcourent le dessus du corps
et de la queue. L'animal était recouvert de d€ux petits morceaux
de toile de lin grossière, de cette couleur j aune b runât r e que prennent
les enveloppes de toutes les momies égyptiennes. Ces morceaux
de toile étaient s implement appliqués sur le côt é du cadavre
qui regarde l'ouverture de l 'excavation ; cet t e ouverture elle-même
était close par un morceau de bois adapté à peu près à sa forme.
Malheureusement l'animal est tombé en débris lorsque j'ai voulu
l ' e x t r a i r e de son cercueil pour l'examiner. Dans le cercueil du
Musée égyptien , q u i , si j e ne me t rompe , doi t renfermer aussi uu
i n d i v i d u de cette espèce, c'est même forme générale du morceau
de bois , même figure sculptée sur le dessus , terminée de même
à l'encre; mais , comme aux momies humaines , le dessus est formé
d'une sorte de couvercle détaché, retenu fixe à la caisse, qui ellemême
est d'ailleurs d'un seul morceau et creusée à p lei n bois, par
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