6 2 2 LÉZARDS SCINCOÏDIENS OU SAURIENS LÉPIDOSAURES.
Gaimard. On pretend qu'il a été v u dans le midi de la France ,
mais nous n'en avons pas la certitude.
Cette espèce vit dans les endroits secs et u n peu élevés ; elle se
cache dans le sable ou sous les pierres ; elle se nourri t de petits
insectes qu'elle saisit à la manière des Lézards ; elle se laisse
prendre assez facilement sans se défendre, cherchant plutôt k
s'échapper qu'à faire une morsure qui ne saurait être nuisible.
Ses mouvements, sans avoir la prestesse de ceux des Lézards,
n e sont pourtant pas aussi lourds qu'on pourrait le présumer
d'après sa forme générale.
Observations. 11 semble qu'au milieu des rapsodies que J.-B.
Porta a accumulées avec tant de peine et d'érudition dans sa Phytognomonique,
ce singulier auteur ait signalé le premier l'espèce
d u présent article , en la confondant toutefois sous le nom de
Scincus avec le Scincoïdien employé dans les pharmacies. En effet,
après avoir dit, lib. iv, cap. vi, p. 1G4, probablement d'aprè^
Belonet Gesner : Scincus toenias albas, fuscas, latiusculas, vel
alhis punctis depicias, collum fuscum, caput et cauda albicat », il
a j o u t e , presque en opposition avec cette description du mode de
coloration du Scinque des pharmacies, et comme s'il avait eu uu
individu du Gongyle ocellé sous les yeux : « Scinco color niger
doj'so et lateribus sunt muUapuncta alba et minuta, sunt et inter
latera etverdrem , aliisque partihus supinis rcliquumque corpus , et
ipsum nigrum est, et eum coloribus etiam punctis exasperatur ad
eadem volet. » ( Lib. v, cap. xvi , p. 218. ) On ne peut guère présumer
que cette dernière description , qui rappelle assez bien le
système de coloration de notre espèce, s'applique ici à ces Scinques
prétendus que les apothicaires italiens substituaient plus ou
moins sciemment au vrai Scinque , ainsi que Belon , Gesner et
Rondelet nous l 'apprennent, c'est-à-dirc à des Tritons , car Porta
dit un peu plus loin (lib. v, cap. xvii, p. 220) : « Scinco totapars
corporis supina pectus et venter squamarum serie nilet. » Ce qui ne
peut certainement s'appliquer aux Tritons.
On trouve une indication presque imperceptible de ce Scincoïdien
dans Ferrante Imperato , sous le nom sicilien de Thyro.
Cupani, dans son Panphj-tum siculum, paraît en avoir donné une
description plus circonstanciée. Petiver, bien qu'en dise Daudin, a
repi-ésenté cette espèce d'une manière assez correcte dansl a description
de son muséum ; il semblait croire qu'elle était la même que le
Lacerta cj,-pria scincoides de Gharleton ; mais il n'en est r ien, at-
SAUROPIITHALMES. G. GONGYLE. S.-G. GONGYLE. I. 623
tendu que Gharleton n'a fait mention de son Lacerta cypria scincoides
que d'après Aldrovande , qui , sous le nom de Scincus cyprins,
a donné la figure d'un Scincoïdien tout à fait différent,
Scincoïdien que nous appellerons Plestiodon Aldrovandi.
Forskaël, dans sa Description des animaux de l'Arabie et de
l'Egypte , a décrit assez bien , sous le nom de Lacerta ocellata, la
variété A de notre Gongyle ocellé; c'est d'après cette indication
qu'il en a été fait mention par Gmelin , dans la treizième édition
du Sfstemanaturoe.
Getti a décrit avec détails, sous le nom de TiUgugu , les proportions
et les principaux caractères d'un Scincoïdien qu'il a observé
en Sardaigne ; il a indiqué avec assez de soin les circonstances
qui le différencient du Scinque officinal ; et bien qu'il n'en
ait pas fait connaître le mode de coloration d'une manière précise,
on doit pourtant croii'e que ce Scincoïdien est de l'espèce de
notre Gongyl e ocellé ; car nul voyageur, depuis Getti, n'a rapporté
de Sardaigne au des îles voisines aucune autre espèce de Scinque
que celle-là : nous-même , qui avons exploré la Sicile pendant
plus d'un an, n'y avons jamai s rencontré qu'une seule espèce qui
pilt être rapportée au TiUgugu de Getti, c'est-à-dire le Gongyle
ocellé.
Lacépède a décrit et représenté notre espèce d'après un individu
de la troisième variété ou de la variété C; mais il a mêlé à son
histoire celle d'une espèce dont DutertreetRochcfort ont fait mention
sous le nom de Mahouya. C'est donc à tort que Cuvier, dans
la seconde édition du Règne animal , cite la figure du Maboufa
de Lacépède comme étant celle d'un Scinque des Antilles, que
nous désignerons dans cet ouvrage par le nom d'Eumeces mabouj-a.
Schneider a décrit d'une manière assez précise la variété C de
notre Gongyle, sous le nom de Scincus variegatus; mais c'est par
erreur qu'il y a rappor té, comme en étant une variété , le Scincus
lateralis de Thunberg. Schneider reconnut bien dans le Lacerta
ocellatade Forskaël les caractères d'un Scinque, mais distrait par
l'absence des bandes latérales, il ne vit entre ce Lacerta ocellata et
son Scincus variegatus d'autre rapprochement que celui de la
beauté des couleurs. « Ocellatam Yori\.&e\ faunoe arabicoe , p. i3,
n°4, publicavit cum nomine arabico sehlie.... nec dubito ad Scincorum
genus pertinere laceriam , pulchritudine Scinco variegato
parcm. »
Daudin a décrit, d'une manière plus exacte qu'on ne l'avait
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