584 LÉZARDS SCINCOÏDIENS OU SAURIENS LÉMDOSAUEES.
doré ; et dans un autre , il paraît croire qu'elle représente l'espèce
qu'il désigne par le nom de Scincus puncialus, qui est pour
nous u n Eumcces. Mais ni l'une ni l'autre de ces propositions n'était
vraie, ce que fait, au reste , judicieusement remarquer Daud
i n , sans pourtant pouvoir dire positivement, ainsi qu'il l'avoue
lui-môme, quel est leSaurien qu'elle représente. C'est Wagler qui,
Je premier, reconnut que la figure AnLacerta africana de Séba représentait
l'espèce type de son genre Sphénops, à laquelle il conserva
la dénomination de capislratus qui lui avait été donnée, à ce
qu'il paraît, par M. Schreibers dans le musée devienne. Ce Scincus
capistralus devint plus tard le Mabùuia capistraia dans le Catalogue
des Reptiles de ce même musée, publié en iSuG , par
M. Fitzinger, à la suite de sa nouvelle classification de cette classe
d'animaux. 11 a été très-bien décrit par M. Reuss dans ses Mélanges
zoologiques {Museum senckenhergianum) sous le nom de Scincus
quatre chevilles enfoncées obliquement vers les angles du couvercle.
Je ne puis dire si cette espèce était aussi commune dans
l'antique Egypte qu'elle l'est aujourd'hui dans l'Afrique septentrionale
; mais je ne l'ai pas rencontrée dans les paquets de Reptiles
momifiés que j'ai pu examiner. 11 est aussi à remarquer que
c'est jusqu'ici le seul Reptile saurien que l'on ail rencontré, comme
le Crocodile, à l'état de momification et dans des cercueils isolés
plus ou moins ornés. Si l'on se demande quel fut le but d'un
pareil mode de conservation, on trouve difficilement une solution
satisfaisante de la question. Les auteurs ne font pas mention d'un
culte de Sauriens autre que celui du Crocodile ; serait-ce un voeu ,
une offrande ? Mais alors à quelle déité pouvait s'adresser un don
de cette nature , si mesquin , s'il n'était pas le tribut et l'hommage
d'un malheureux ? Si ce mode de conservation était un moyen de
préserver le pays de l'efl'et nuisible des émanations putrides résultant
de la décompo.sition de l'animal à l'air libre , pourquoi tant
de soins pour le cadavre d'un Reptile si petit, et dont la dessiccation
à l'air devait se faire si promptement sous le climat brûlant
de l'Egypte et dans un sol aussi sablonneux? Pourquoi d'ailleurs
ce luxe superflu de sculpture? K'aurait-ce donc été qu'un simple
objet de curiosité ou d'ornement? Mais pourquoi, dans cette supposition,
cette disposition qui rappelle un appareil funéraire, ce
dépôt en terre au milieu des restes humains? Pourquoi d'ailleurs
cette préférence et cette prédilection marquées pour cette espèce
sur les congénères du même ordre et sur les Ophidiens que l'on
rencontre ordinairement momifiés en masse dans l'asphalte et
revêtus de simples enveloppes de toile ? »
SAUROPHTHALMES. G. I1IPLOGL0SSE. 585
sepsoidcs qui lui avait élé donné par M. Audouin dans l'ouvrage
sur l'Iîgypte.
M. Gray, qui, dans son Sj-nopsis reptilium de Y animal Kingdom
de Griffith, avait eu le double tort de placer notre Scincoïdien
dans un genre dont un des caractères était d'avoir le museau arrondi,
et de lui rapporter comme synonyme le Scincus hrachy-pus
de Schneider, vient encore de commet tr e , à son égard (catalogue
des Sauriens à langue étroite), une nouvelle erreur en lui refusant
des trous auriculaires , quand au contraire il en possède réellement,
ainsi que nous l'avons fait connaître dans la description
qui précédé. En résumé, il n'est aucun auteur qui ait traité de
celte espèce avec autant de détails que Th. Cocteau, qui en a donné
l'histoire on ne peut plus complète dans le second et d e rni e r cahier
de ses études sur les Scincoïdes.
W GENRE. DIPLOGLOSSE. — DIPLOGLOSSÜS
(1). Wiegmann.
{Celestiis, part., Tiliqua, part. , Gray.)
CARACTÈRES. Narines latérales, s'ouvrant chacune
dans une seule plaque, la nasale; des supéro-nasales.
Langue échancrée, à papilles squamiformes en avant,
filiformes en arrière. Dents coniques. Palais non denté,
à rainure longitudinale. Des ouvertures auriculaires.
Museau obtus. Quatre pattes terminées chacune par
cinq doigts inégaux , onguiculés , comprimés , sans
dentelures latérales. Paumes et plantes des pattes tuberculeuses.
Flancs arrondis. Queue conique ou légèrement
comprimée , pointue. Écailles striées.
Il suffit de lire la présente diagnose, pour s'apercevoir
de suite qu'au caractère tout particulier d'avoir deux sortes
(le papilles linguales, des squamiformes en avant et des
(I) Al7r^íoc, d'iplus, de deux sortes, et de yMa-a-a, langue de deux
apparences.
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