^fíf
¡•f H.
A O 8 LÉ Z A R D S LACERTIESS OU AUTOSAURES.
» une raie noire , et de chaque côté une série de points noirs qui,
» quelquefois, se réunissent en une strie, et qui ordinairement vont
» se joindre à une ligne grise. La gorge est bleuâtre, passant à une
X teinte rosée; l'abdomen et le dessous des membres sont d'un
» brnn-vert avec un grand nombre de points noirs.
» La femelle a le dos et le sommet de la tête d'un brun-rouge :
» chez elle les points et les stries noirs sont moins distincts. 11 n'y
» a pas de ligne grisâtre : le dessus est plus foncé ; tout le des-
» sous du corps est d'un brun-jaune, souvent safran, et rougeâtre
» sur ses parties marginales. Une teinte lilas avec un reflet jaune
» et rose se montre sur la gorge. Tantôt ce sont les stries blanches
» qui sont le mieux marquées ; tantôt ce sont les brunes , ce qui
» produit un grand nombre de nuances dans le mode de colora-
» tion de ces animaux. Les jeunes ne se distinguent des adultes
qu'en ce que leurs couleurs ne sont pas aussi prononcées. »
DIMENSIOKS. Longueur totale, 19" 4"' . Tête. Long. 1" 2"'. Cou.
Long. 8"'. Tronc. Long. 3" i'". 3Iemb. antér. Long, i" 7"'. Memh.
poster. Long. 2 ' 3"'. Queue. Long. 11" 3"'.
PATRIE ET MOEURS. Le Lézard vivipare se trouve en France, en
Italie , en Suisse , en Allemagne, en Ecosse , en Irlande et aussi
en Russie: car M. Eversmann a publié , sous les noms de Lacerta
crocea etpraticola , des figures faites d'après des individus appartenant
bien évidemment à cette espèce : individus qu'il avait
trouvés dans quelques parties du Caucase, dans le gouvernei»ient
de Kasan et dans celui d'Odembourg. Notre musée renferme des
exemplaires du Lézard vivipare , recueillis dans les Pyrénées françaises,
par M. Rambure ; au Mont-d'Or, par M. Isid. GeofFroy ; dans
iaforêt d'Eu, par M. Guérin ; en Italie, par M.Bailly ; d'autres nous
ont été donnés en Angleterre par M, Bell , et nous en possédions
plusieurs depuis longtemps qui avaient été envoyés de Vienne par
M. Schreibers ; ceux-là même d'après lesquels M. Milne Edwards
a établi sa Lacerta Schreibersiana. Le Lézard vivipare vit rarement
ailleurs que dans les montagnes. M. Tschudi nous apprend
qu'en Suisse il fréquente de préférence les bois de sapins secs, où
il se creuse des trous sous les feuilles tombées, pour s'y réfugier
à l'approche du danger. Cependant on le rencontre quelquefois
dans les forêts sombres et humides. Dans ce pays il n'est pas aussi
commun que le Lézard des souches. En Angleterre , c'est le contraire.
Sa nourriture consiste en insectes de divers ordres ; mais
il recherche plus particulièrement les Diptères.
C O Ë L O D O N T E S LÉIODACTYLES. G. LÉZARD. 5. 20 9
OBSERVATIONS. La femelle de cette espéce de Lézard fait, vers le
mois de juin, cinq à sept oeufs, d'où quelques minutes après qu'ils
ont été pondus, les petits sortent parfaitement développés. Ce
f a i t , observé pour la première fois par Jacquin, a été vérifié depuis
par Leuckart et Cocteau. Ce dernier, en particulier, a écrit
sur ce sujet une excellente dissertation consignée dans le Magaa
sin de zoologie de Guérin.
Comme voilà le premier exemple d'un Reptile, qui donne en
apparence naissance à des petits vivants, nous croyons devoir
présenter quelques réflexions sur cette circonstance. Ce fait, en
lui-même , n'exige pas de modifications notables dans l'organisation.
Souvent, dans un même genre , on observe certaines espèces
qui pondent des oeufs, tandis que d'auti-es sont vivipares. Tels
sont quelques diptères parmi les Insectes , plusieurs Mollusques ,
un grand nombre de Poissons cartilagineux et quelques osseux ;
et dans la classe des Reptiles en particulier, les Orvets, genre de
Sauriens ; les Vipères, et quelques autres Serpents ; enfin les
Salamandres parmi les Batraciens. Dans tous ces cas, il y a eu nécessairement
fécondation pi'éalable de l'oeuf à l'intérieur ; le germe
qu'il renfermait, une fois vivifié , s'est développé dans l'oviducte ,
il y est resté le temps nécessaire pour qu'il ait pu être déposé par
la mère dans les circonstances qu'elle a jugé les plus convenables
au genre de vie du jeune individu.
Les Lacerta crocea àe^^dii, pyrrlwgaster de Merrem, icAreihersiana
de Milne Edwards , praticola d'Eversman, ainsi que le
Lézard Guérin de Cocteau, sont autant d'espèces nominales qu'il
faut toutes rapporter au Lézard vivipare de Jacquin. Nous croyons
devoir y réunir également la Laceria montana de Mikan , dont la
figure semble bien évidemment avoir eu pour modèle un de ces
individus du Lézard vivipare, dont les côtés du dos et les flancs
sont ponctués de noir et de blanc.
M. Tschudi prétend, au contraire, que cette Lacerta montana
de Mikan est une espèce distincte que lui-même a observée en
Suisse. 11 se peut effectivement, et nous sommes disposés à croire,
que l'espèce inscrite par M. Tschudi, sous le nom de-2'ooioca
montana, dans sa Monographie des Lézards de Suisse , diffère de
la Lacerta vivipara ; mais ce dont nous doutons , c'est qu'on doive
regarder comme lui ressemblant spécifiquement, la Lacerta montana
de Mikan, qui, nous le répétons , est la même espèce que le
Lézard vivipare. Nous donnons ici en note la description de la
Zootoca montana de M. Tschudi, qui, selon nous, se placerait
R E P T I L E S , V.
il!
:
! 'Il
f il • i
, ;iii "
I h