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 24  LÉZARDS LACERTIENS  
 place  dans  l'eau,  où  les  ondulations  c[ue  Tanimal  produit  
 sont dues  principalement  à la mobilité  de  l'échiné.  
 Dans  les  Lézards,  les  membres  devenant  alors  inutiles,  
 le  Reptile  ne  les  emploie  pas  ;  il  les  applique  dans  le  
 sens  de  la  longueur  du  tronc  ,  afin  de  leur  faire  ollrir  U  ^  '  
 une  moindre  résistance  au  liquide,  à  la  surface  duquel  
 il nage  ayant  le corps  émergé.  Mais  sur  une  plage  
 nue  ,  ou  dans  l'action  de  grimper  sur  des  plans  inclinés, 
   c'est  à  l'aide  des  pattes  que  s'opère  ce  transport.  
 Dans  ce  cas,  la  queue  paraît  être  plutôt  nuisible  par  
 son  poids  ;  cependant  peut-être  maintient-elle  l'équilibre  
 ,  ou  en  s'accrocbant  un  peu  donne-t-elle  à  l'animal  
 la  faculté  de  sautiller.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  
 c'est  qu'on  en  voit  souvent  qui  l'ont  perdu,  sans  que  
 leurs  mouvements  en  paraissent  fortement  dérangés.  
 Nous  avons  dit  précédemment  que  le  retranchement  
 accidentel  de  la  queue  n'avait  pas  de  graves  inconvénients  
 ;  qu'elle  se  détachait  avec  une  extrême  
 facilité,  que  la  partie  séparée  se  trouvait  bientôt  réparée  
 ,  que  souvent  dans  ce  cas  on  avait  vu  deux  
 queues  se  reproduire  à  la  fois  et  même  jusqu' à  trois,  
 lorsque  l'une  des  deux  fourches  venait  à  se  bifurquer. 
   Cependant  cette  régénération  de  la  queue  oiire  
 le  plus  souvent  à  l'extérieur  des  écailles  différentes  ou  
 des  verticilles  d'une  autre  teinte  ,  et  les vertèbres  ellesmêmes  
 sont  remplacées  par  une  suite  de  cartilages  qui  
 ne  s'ossifient  pas  entièrement.  
 Au  reste,  les  considérations  générales  que  nous  
 avons  exposées  relativement  aux  organes  du  mouvement  
 chez  les  Sauriens  (tome  II,  page  601  ) ,  s'appliquent  
 complètement  à  la famille  des  Lacertiens,  de  
 sorte  que  nous  ne  croyons  pas  devoir  donner  d'autres  
 détails  sur  ce  sujet.  
 ou  SAURIENS  ACÏOSACRrs.  
 2"  Des  organes  destines  aux  sensnlions.  
 Nous  ne  parlerons  ici  (¡ue  des  sens.'Lioiis  et  non  des  
 parties  appelées  à  produire  la  sensibiiité  en  elle-même.  
 D'ailleurs  ,  nous  n'aurions  aucune  particularité  à  faire  
 remarquer  chez  les  Lacertiens,  soit  relativement  aux  
 enveloppes  solides  et  membraneuses  de  l'encéphale  et  
 de  la  moelle  épinière  ,  soit  à  la  structure  du  cerveau  
 et  de  ses  annexes  nerveux  simples  ou  ganglionaires.  
 Il  en  est  autrement  de  leurs  organes  des  sens.  Nous  les  
 étudierons  successivement,  car  plusieurs  ont  éprouvé  
 des  modifications,  quoique  la  plupart  n'offrent  pas  un  
 grand  développement,  et  cela  se  conçoit  d'avance,  
 quand  on  a  observé  leur  manière  de  vivre.  Le  toucher  
 est  émoussé  chez  eux  par  des  téguments  cornés  ;  mais  
 ceux-ci  présentent  justement  des  caractères  assez  importants  
 par  leurs  modifications  pour  qu'ils  aient  pu  
 servir  à  faire  distinguer  les  genres  par  l'écaillure  qui  
 varie  beaucoup.  Les  organes  de  l'odorat  et  de  l'ouïe  
 existent  évidemment  ; mais  ils ne  sont  pas  appelés  à  diriger  
 beaucoup  les  mouvements  de  l'animal.  La  proie  
 qu'il recherche manifesterai t inut i lement  de  loin  sa  présence  
 par  ses  émanations  ;  et  les  sons  qu'il  est  appelé  
 à  percevoir  n'avaient  besoin  de  l'instruire  qu' à  de  trèspetites  
 distances  du  lieu  où  ils  se  produisent,  car  il  
 paraît  que  la  plupart  n'ont  pa?  de  chants  d'amour  ;  
 qu'ils  sont  muets  dans  les  deux  sexes  ,  même  à  l'époque  
 qui  exige  leur  rapprochement  réciproque  pour  la  
 perpétuation  de  l'espèce.  Le  goût  paraît  être  plus  développé; 
   la  langue  des  Lacertiens  étant  constamment  
 humide  , toujour s  mobile,  exertile  ,  et  la  proie  étant  le  
 plus  souvent  divisée  et  soumise  à  une  sorte de  mastication  
 avantd'ét re  avalée. A une seule exception  près,tous  
 ont des  yeux  à  paupières mobiles et vivent à la  lumière.