TJSS LÉZARDS SCINCOÏDIENS OU SAURIENS LÉPIDOSAURES.
plus oublier de mentionner que les mâles portent un tubercule
corne, déprimé, de chaque côté de la queue, tout
près de la fente cloacalc.
L'établissement du genre Diploglosse a été proposé par
M. Wiegmann. C'est dans la première partie de son Histoire
des Reptiles du Mexique, publiée en 1834, que ce
savant auteur a signalé à l'attention des naturalistes la conformation
insolite de la langue de ces Scincoïdiens , parmi
les espèces de la famille à laquelle ils appartiennent ; mais
c'était d'après ce seul caractère que M. Wiegmann avait
fondé le genre Diploglosse, tandis que nous venons de faire
voir que ces Sauriens en présentent plusieurs autres qui
avaient échappé à la sagacité de cet erpétologiste distingué.
L'espèce qui a fourni à M. Wiegmann l'occasion de créer
le genre Diploglosse est le Tiliqua fasciata deFitzinger,
la seule parmi celles inscrites alors sur les registres de la
science, qu'il crût pourvue de deux sortes de papilles linguales;
mais les collections de Londres et particulièrement
celle du collège des chirurgiens, renfermaient depuis longtemps
des Scincoïdiens mentionnés dans les ouvrages de
Shaiv qui sont bien évidemment des Diploglosses, ainsi
que nous nous en sommes assuré nous-même, grâce à l'excessive
complaisance qu'ont mise à favoriser nos études ,
M. Owen dans l'établissement confié à ses soins, et
M. Bell dans sa propre collection d'histoire naturelle. Nous
avons en eiFet observé trois espèces de Diploglosses dans le
muséum du collège des chirurgiens de Londres et chez
M. Eell, toutes trois différentes de celle mentionnée par
Wiegmann , d'une seconde que Cocteau a fait connaître par
line bonne description et par une excellente figure, sous le
nom de Diploglosse de la Sagra , dans le grand ouvrage sur
l'Histoire de l'île de Cuba, et d'une troisième encore inédite,
qui fait partie de notre Muséum national d'histoire naturelle;
en sorte quelegenre Diploglosse comprend aujourd'hui
six espèces bien distinctes, ainsi qu'on peut le voir en jetant
les yeux sur le tableau synoptique placé à la suite de cet ar-
SAUROPUTUALAlIiS. G. DIPLOGLOSSE. 58^
tide, et dans lequel nous avons cherché à exprimer les ¡iriucipales
différences que ces six espèces présentent entre elles.
M. Gray, dans sa nouvelle classification des Sauriens à
langue étroite, a formé un genre Celestas avec une espèce
appartenant sans aucun doute au genre Diploglosse ; mais
ce genre Celestas ne repose pas sur les mêmes bases que
celles d'après lesquelles est établi le genre Diploglosse ; autrement
le naturaliste anglais y aurait inévitablement fait
entrer des espèces qui offrent entre elles des rapports on ne
peut pas plus naturels, au lieu qu'il les a disséminées dans
les divers groupes qui composent son genre Tiliqua.
Il y a plus, M. Gray a non-seulement fait un genre particulier
d'une espèce de Diploglosse et placé d'autres Diploglosses
parmi ses Tiliquas ; il a non-seulement fait un double
emploi de son Celestas stria tus, en l'inscrivant aussi dans
son genre Tiliqua sous le nom de Striata; mais il a encore
séparé son Tiliqua fasciata {Diploglossus J'ascialus), de
son Tiliqua occidua [Diploglossus Shawii, Nobis), par
dix-sept espèces qui en diffèrent plus ou moins ; puis de ce
même Tiliqua occidua, il a fait encore une autre espèce
sous le nom de Tiliqua Jainaicensis, entre laquelle et le
Tiliqua occidua il existe deux ou trois groupes comprenant
ensemble douze espèces.
TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPECES DU GENRE DIPLOGLOSSE.
ei^ , «, > /unifiue.'offrant uno carene me- ^ . . 1 . D . DE SHAW.
• • I diane : fronlo - nasale ,,
cerapnmcc:! Vnulle. . . . 2. D. D OWEN.
écailles \js ans carène médiane 3. D . DE CLIFT.
Îcleux 4- D'HOUTTUYN.
nulles .-stries/d'une quinzaine. . 5. D. DELASAGRA
des écailles , |
au nombre Vde liuit G. D. DE PLIÎE.
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