5 3 8 LÉZARDS SCINCOIDIENS
§ I I . ORGANISATION, MOEURS, DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE.
Les Sciiîcoïdiens ont généralement le corps arrondi
ou tout d'une venue , comme celui des Chalcidiens.
La partie postérieure de la tête est de même grosseur
que le cou; de sorte que les régions se confondent
avec le reste du tronc dont on ne peut les distinguer
en avant que lorsqu'il existe des pattes, car tous
n'en ont pas , et eu arrière que par l'orifice du cloaque
transversal ; en outre la queue , par sa base , étant de
même forme et grosseur , paraît être la continuité du
ventre. La disposition ou l'arrangement des écailles
cjui sont presque toutes semblables entre elles, souvent
comme arrondies sur leur bord libre et constamment
rangées comme des tuiles en recouvrement les
unes sur les autres , offrent quelque analogie avec
les téguments de la plupart des Poissons , de telle sorte
que Cocteau, comparant ces écailles avec celles des
Carpes , désignait cette famille de Sauriens sous le
nom de Cjprilépicles. Leur surface étant généralement
lisse et polie, beaucoup de ces Reptiles glissent
et s'insinuent facilement par de petites ouvertures ; ils
rampent en imprimant latéralement des sinuosités à
leur tronc , à la manière des Serpents dans la direction
de leur tête. Ils n'ont jamais de crêtes ni de parties
saillantes sur le dos ni sous la gorge; leur queue,
qui varie beaucoup pour la longueur, est le plus souvent
de forme conique très-allongée , et, à une seule
exception près, sans arêtes ni épines. On ne voit plus
l'indice d'un sillon sur leurs flancs ou des plis latéraux
sur la longueur du tronc, comme dans les Ptycliopleures.
Leurs pattes sont le plus souvent courtes
o u SAURIENS LÉPIDOSAURES. ^B q
et mal conformées, leur nombre ainsi que la forme
des doigts varient selon les genres qui, dans quelques
ca^, en ont tiré leurs noms. Leurs mouvements
Généraux et leurs habitudes sont à peu près les mêmes
que cliez les Scincoïdiens. Leurs mâchoires étant
courtes et à branches soudées dans la région moyenne ,
l'ouverture de leur bouche est constamment la même.
Elle ne p e u t s'agrandir en hauteur , ni s'évaser pour
laisser introduire une proie qui ne serait pas cahbree,
et d'un autre côté les dents sont trop grêles et trop
acérées, excepté chez les Cyclodes qui les out tuberculeuses,
pour qu'elles aient d'autre destination que
celle d'accrocher, de retenir les insectes ou les autres
petits animaux dont ces Reptiles font leur nourriture.
Au reste, les détails de moeurs se reproduiront mieux
à leur place, dans l'examen rapide que nous allons faire
des principaux organes des Scincoïdiens en suivant
l'ordre des fonctions.
On observe parmi les Lépidosaures des espèces dont
le corps ou la partie centrale du tronc, toujours cylindrique,
n'est pas très-allongée et se trouve fort
grosse et comme trapue; celles-là ont généralement
les pattes assez bien conformées et terminées par des
doigts bien articulés, garnis d'ongles crochus , ce qui
leur permet de grimper ; mais la plupart ont le corps
excessivement prolongé et serpentiforme , quelquefois
même ils n'ont que des rudiments ou des vestiges de
membres , dont les doigts sont le plus souvent incomplets
et variables pour la présence, le nombre et la
proportion. On conçoit d'après cela combien 1 echine
doit présenter de différence, d'une part dans le Scmque
des boutiques qui a le tronc et la queue fort courts,
et de l'autre chez les Orvets qui , semblables aux Ser-
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