5 4 2 LÉZARDS SCINCOIDIENS
trayant à la vue et à la rapacité des oiseaux de proie
qui ne les distinguent pas du sol sur lequel ils rampent
habituellement.
Le plus souvent les écailles supérieures ou dorsales
ainsi que celles des flancs ou des latérales diffèrent des
inférieures ou ventrales ; c'est ainsi que dans plusieurs
espèces on voit des sortes de plaques ou decussons
plus larges et plus longs dans la région qui précède
l'orifice extérieur du cloaque. Une circonstance qu'il
est important de noter, c'est l'absence absolue dans
toutes les espèces qui ont des pattes, des trous ou pores
fémoraux le long des cuisses, et on ne trouve même que
très-rarement ceux de la marge de l'anus, tel que chez
l'Hystérope.
Toutes les espèces de Scincoïdes n'ont pas les yeux
protégés par deux paupières. Il en est plusieurs, comme
les Gymnophthalmes ou les Abléphares , qui les ont si
courtes que leur oeil reste à découvert comme celui des
serpents. D'autres en apparence sont privés d'yeux,
attendu que ces organes sont tout à fait recouverts par
la peau ; aussi Cocteau a-t-ilproposé deles réunir sous
les noms d'Ophiophthalmes et de Typhlophthalrnes,
pour les distinguer du plus grand nombre qu'il a appelé
Saurophthalmes, ou dont les yeux sont analogues
pour la structure apparente avec ceux des lézards.
Ceux-là, en effet, ont deux paupières qui se meuvent
horizontalement pour se rapprocher très-intimement
afin de clore l'oeil; dans ce cas, il n'y a jamais de troisième
paupière ou de membrane nyctitante, mais quelquefois
chez les espèces qui habitent les sables trèsténus
, la paupière inférieure est comme cornée et
transparente, de sorte que , même quand elle couvre et
protège la surface de l'oeil, les rayons lumineux peuvent
la traverser et que l'animal peut distinguer les
o u SATiraENS LÉl'IDOSADRES. ^4 3
obiets qui l'environnent même quand il a les yeux fermés
et protégés contre le frottement et l'introduction
de la poussière la plus ténue.
Les narines offrent cela de particulier, qu'en dehors
elles se font jour soit au milieu d'une plaque, soit
entre deux, trois et même quatre plaques ; elles ont
peu d'étendue; en dedans elles s'ouvrent presque dir
e c t e m e n t a u devant du palais , e t leur e n t r é e se trouve
pratiquée de manière à ce que les plaques qui la bordent
peuvent se rapprocher un peu pour s'opposer à
l'introduction des petites pierres qui pourraient s'y
i n s i n u e r , lorsque le Reptile court très-vite sur le gra<^
vier ou quand il s'enfonce dans les sables.
Les trous auditifs se trouvent dans le plus grand
nombre des espèces sous la forme d'un simple trou
ovalaire ou arrondi, parfois sous celle d'une petite
fente portée assez souvent fort en arrière près et en
dehors de l'occiput. Peu de genres en sont tout à fait
privés, ce sont seulement ceux des Acontias , des Typhlines,
des Brachymèles, des Prépédites et des Dibames.
La langue des Lépidosaures est généralement petite,
plate, légèrement échancrce à son extrémité libre,
couverte entièrement ou en partie seulement de papilles
squameuses, un peu plus large à sa base,
où se voit la glotte; elle nest pas retractile dans
un fourreau , et c'est un des caractères , par exemple
, qui distinguent les Orvets de l'ordre des Ophidiens;
comme déjà les paupières mobiles et la
soudure des branches de la mâchoire les en faisaient
différer.
Les organes de la nutrition n'offrent pas d'autres
particularités notables que celles qui sont propres à
certains genres. Comme dans les deux familles pré