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5 4 SAURIENS AUTOSAURES.
mais non cai'énés en dessous; deux d'entre eux, aux pattes
postérieures, portent une dentelure en scie le long de leur
bord interne. Les ongles sont médiocrement longs, assez robustes
, comprimés , un peu arqués et creux en dessous. Des
doigts des mains, c'est le premier qui est le plus court ; après
lui vient le cinquième , puis le second , ensuite le troisième
et le quatrième, qui sont à peu près de la même longueur.
Les quatre premiers doigts des pieds vont en s'allongeant
graduellement, ou sont, comme on le dit, étagés;
le cinquième de ces doigts postérieurs est un peu plus court
que le second. De chaque côté de la i-égion préanale , on voit
une rangée d'écaillés cyclo-polygones percées chacune d'un
petit pore au milieu, cette rangée de pores descend à peine
sur la face inférieure de la cuisse.
La queue , compi-imée absolument de la même manière
que dans le genre précédent, est surmontée de deux crêtes
dentelées en scie qui restent divisées jusqu'à la dernière extrémité.
Le dessus du corps présente des écussons squameux assez
semblables pour la forme à ceux des Crocodiles. Ils sont de
même, proportion gardée , assez grands et disposés par séries
longitudinales ; mais celles-ci, au lieu d'être serrées les
unes contre les auti'es, se trouvent séparées par de petites
écailles ovales, un peu allongées, imbriquées et légèrement
carénées.
La poitrine et le ventre sont protégés par des ceintures
de petites plaques quadrilatères , oblongues , offrant dans le
sens de leur longueur une faible carène qui les partage également
par la moitié , et à l'extrémité de laquelle la plaque
est percée d'un très-petit pore.
Le genre qui fait le sujet du présent article, a été établi
par Daudin, dans son Histoire naturelle des Reptiles. Le
nom de Thorictes ^ sous lequel nous le désignons, est une
substitution faite par Wagler à celui de Draccena qu'il portait
dans l'origine, mais contrairement aux principes d'une
bonne nomenclature ; car il avait déjà été donné par Linné
P.ÉODONTES CATIIÉTUKES. G. THORTCTE. 55
à un .enre de plantes. Au reste, le nom de Dragonne, trans-
L i ï é pour type de son i . c e r . . Draccena , qu'on trouve
inscrit L u s la douzième édition du Systerna naturoe^
E f f e c t i v e m e n t cette figure , qui est celle de a planche 10 ,
du tom II, du Trésor de la Nature de Seba, loin d appartenir
à l'espèce dont il est question ici, représente un Sauncn
d'une f ami l l e c omp l è t eme n t différente, c'est-a-du-e, le Varan
du Bengale dans son âge adulte.
Lacepède et Daudin avaient placé leur Dragonne auprès
des Crocodiles, dirigés seulement en cela par la ressembhaice
extérieure que présentent ces Reptiles dans la forme
comprimée de leur queue, et dans le développement des
écussons carénés des téguments de leur dos. Mais, dans la
suite, l'étude plus approfondie qui fut faite de l'organisation
de ces Sauriens fit découvrir entre eux des différences tout à
fait en rapport avec leur manière de vivre, différences qui
ne permettaient plus de les laisser réunis. Aussi, dès-lors,
les Crocodiles et les Dragonnes prirent place dans les classifications
, suivant les vues de leurs auteurs, soit dans des
familles distinctes , soit même dans des ordres séparés.
Nos Thorictes, ou mieux le genre Dragonne de Daudin ,
ont été inscrits parmi la famille des Sauriens , dans la première
et dans la seconde édition du Règne animal de Cuvier,
avec cette différence cependant, que dans la seconde
l'auteur y plaçait aussi le Tupinambis Lézardet de Daudin,
ou notre Crocodilurus Lacertinus qui, dans la première ,
se trouvait rangé avec les Sauvegardes.
M. Gray, qui a accepté le genre Dragonne de Daudin tel
qu'il a été prtjposé en 1829, par Cuvier, a cru devoir aussi,
et sans doute par les mêmes motifs que Wagler, remplacer
le nom de Dracoena par une nouvelle dénomination , dont
le choix ne nous semble pas aussi heureux que celui fait par