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l o a M A L A D I E S D E L A P E A CT.
noire, tiiHtfìt fauve, inntgt rouge, tantôt roussâtre; je ne parlerai pas non plus de GClles que ron désigne
vulgairement sous le nom de taches de vin. En effet, ces décolorations accidentelles des tégumens n'ont
point de forme détenninéc. J'ai examiné avec soin plusieurs de ces laches, qui souvent ne sont que le résultat
d'un entrelacement particulier des vaisseaux capUlaii-es sanguins , et qu'il ne faut considérer que comme des
jeux ou des écarts accidentels de la nature.
CCCXVI. Nous observons fréquemment à l'hôpital Saint-Louis des taches li^-ides ou d'un rouge noir, assez
semblables à des piqûi-es de puces, qui paroissent et s'évanouissent par degrés, et suivent une marche as-sez
régulière. Nous en avons vu qui fonuoient des plaques étendues sur les tégumens qu'on eût cru provenir
d'une cliûte ou d'une contusion violente exercée sur les tégumens. Mais ces taches formé-es par le passïigo
du sang dans les capillaires cutanés n'ont rien de commim avec les ¿phélidcs.
CCCXYIT. Ce n'est pas non plus ici le lieu de parler d'une sorte de décoloration à laquelle sont sujets
les individus foibles et cachectiques, particulièrement les vieillards. Ce soni de larges tacJieS d'un rouge
obscur qui dépendent du ralentissement de la circulation. Elles surviennent ordinairement aux bras , aux
mains, aux jambes, aTix pieds, en un mot, dans les parties les plus éloignées du corps, parce que la force
impulsive des vaisseaux cutanés languit et manque de ton. Les ^^eillards qui viennent chercher des secours Î\
l'hôpital Saint-Louis, sont sur-tout sujets à cette infîraiité qui est pei-mancntc, parce que la mime cause
existe toujours.
CCCXVIIT. J'ai déjà dit que je ne devais point traiter ici de nombreux accidens qui peuvent flétrir oil
altérer la peau. En efiet, toutes les affections roorbifîques du corps vivant sont, en C|uelque sorte, signalées
par un cluingcment de couleur dans l'appareil tégumeiitaire. Dans la chlorose, par exemple, la peau est d'un
blanc mat, marquée d'une teinte jaunâtre. La couleur safi'anée décèle l'ictère. Les Pathologïstes obsenxnt presque
toujours une nuance verdâtre sur le visage de ceux qui sont toui-mentés par le fliix hémorroïdal ou par
un engorgement de la rate. On seiit que dans les fieurs-blanehes invétérées, et même dans les autres affections
lymphatiques, les paupièfes sont le plus Communément entourées d'un cercle livide; c'est une remarque bierl
commune que la rougeur intense des pommettes, et la pâleur du reste de la face, indiquent la dégénératiôii
organique de la poitrine. Le vice scrophuleux, la lèpre, la syphilis, communiquent à la peau une empreinte,
sui generis. Mais ces sortes de maculations rentrent nécessairement dans la description particulière de ces
maladies.
CCCXIX. J'aurois flussi pu faire mention de certains individus cjui preseiitent un phénoîîiène de physiologie
très-extraordinaiie; je veux parler do ceux cpie l'on désigne par le nom vulgaire à\tlhinos. Les
avis ont été très-partagés sur les causes premières de cette altération de la peau. Certains l'attribuent à la
privation du corps muqueux. Il est un point néanmoins sur lequel on sVecorde généralement, c'est que les
hommes, ainsi décolorés, ne sauroient jamais constituer une espèce séparée, comnie l'ont prétendu beaucoup
d'auteurs. On voit, :i l'hospice de Bicêtre, un jeune idiot nommé Laroche, dont la pCau est fine et trèsblanche.
Ses cheveux touffus, presqu'aussi rudes que la crinière d'un cheval, sont aussi d'un bliinc éclatant;
les sourcils, les cils, les poils des aisselles, des parties génitales et de toutes les parties du corps, sont de
la même couleur. Le blanc des yeux est dans l'état naturel ; mais la partie colorée est d'un très-beau rose.
Il ne peut supporter une lumière vive, et il est constamment forcé de tenir un bandeau sur ses yeux pour
en affoiblir l'impression. Laroche est pourtant issu de parçns très-])ien portans, dont la peau est brune et les
yeux très-noirs. Au surplus, je ne parle qu'accessoirement de cette infirmité du système demioïde , et je
passe à la description particulière des ïiphélides proprement dites. J'ai eu occasion d'en distinguer trois
espèces durant le cours des recherches que j'ai faites à l'hôpital Saint-Louis.
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