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M A L A D I E S DE LA PEAU. ,0
E S P È C E SIXIÈME.
D A R T R E PHLYCTÉNoÎDE. SERPES phlyctenoides. Pl. XXl l l et XXIV
Danrs se manifcslam sur une ou plusieurs parlies des ligumens par de» plilyclènos de forme et do gr.andeur „ r ices. Ces pl.lycli.ies
ou vés.eulos produites par le souléveu.em de l'épiderme ol remplie» d'uue sérosilé ieboreuse , laissent après leur dessieeaticu dos
écailles rougeûtres analogues à colles <pii suivent la terminaison de l'Eiyslpèle.
OBS. Cette espèce offre plusieurs variiîtds. J'ai distingué dans le cours de mes rochcrches :
A. L. l Dar tbî ptiiircTÉSOÏni cokfluîntb. Herpe. phfyH.noldt. confimm. Dans cette variété , le. vésicule, sont répandues en si
grand nombre sur tonte la surface du corps , qu'elle, se toucl.cnt et s, confondent. Ce. vésicnlc. sont néamnoia. séparées par des écliaiicrurei
qui permettent trés-l.len de juger leur forme et leur volume. J'ai observé deux cas d . ce genre à l'hiipltal Saint-Loui», dont l'issue a été
funeste. L'autop.ie démonU-a que de. vésicules très-multipliées s'étoisnt pareillement établies dans l'intérienr de la bouclie, de l'estomac cl du
conduit intestinal.
B. L.l Dahthb phlvctÉkoiDis eu ¡iose. iferpe» co r a / o r » . « . C'est celle que les aotenrs ont décrite avec le plu» de soin
et d'exactitude. H. la désignent dans lem-s ouvrage, sous le m,m de Z o™, de Zo.hr, etc. 11. lui donnent quelquefois le titre vulgaire de
Sangle, de Fm ioe™, ou de Feu S„iM-Antoine, etc. Plusieurs d'entr'eux 1, rapportent au genre des ErysipMes , mai. d'antre, la
clasicnt avec plus de fondement parmi les alTcetion. herpétiques. En effet, tous les phénomènes qui coiutituent sa marche justifient ce
rapprochement. La Dartie phlycténo'ide dont il .'agit, se déclare par de. vésicules pi.iformes, très-prurigineuses, qui se ré„iii...„t en
corymbe et .'étendent en manière de ceintnre depui. l'épine du dos jusqu'à la ligne blanche. Il est très-remarquable, que cette éruption
noccupe constamment qu'un seul côté du corp. i du moim les e.xcmples contraire sont-lis rares. Elle rampe tantôt au-dessus, tantèt
au-dessous de l'ombilic.
M
T A B L E A U DE I.A D A R T H E PIILYCTÉSOÏDE.
CXCIL La Dartre dont je vais tracería description, avoit été improprement désignée par tiuelques auteurs
sous le nom de Dartre miYmire; car les phlyctènes ou vésicules qui la forment, no ressemblent guère à des
grains de millet que dans les premiers jours de son développement. J'ai préféré en conséquence la qualifier,
d'après la nature do l'éruption qui domine sur la peau. Je pense aussi qu'on a fort mal-à-propos séparé de cett¡
espèce plusieurs variétés qui s'y rapportent. C'est ainsi, par exemple, que le Zoster des Patliologistes appartient
manifestement à la Dartre phlycténoïde, et ne doit plus être classé dans le genre des Erjsipèles, dont il difiere
essentiellement par ses phénomènes.
Cette affection herpétique offre ce caractère particulier, qu'elle est presque toujours accompagnée d'une lièvre
plus ou moins violente. Mats cette lièvre qui suit l'éruption, ne se manifeste que par intervalles; c'est en quelque
sorte un accident symptomatique : aussi la Dartre plilycténoïde dure-t-el l e quelquefois plusieurs années.
Lorsque cette éruption se déclare, on voit naitre çà et là sur la peau des boutons rouges et douloureux, qui se
convertissent en petites ampoules pleines d'une sérosité limpide et transparente, laquelle a souvent la couleur
d'un jaune paille. Ces vésicules affectent tantôt nue figure sphérique, tantôt une figure parfaitement ronde. Il en
est qui présentent la forme d'une amande divisée dans sa longueur. J'en ai vu à l'htjpital Saint-Louis qui étoient
cn'culaires et ombiliquées coninic des gi'fiins de vaccinc. Quâud elles sont très—considérâbles par leur voliiine
elles ressemblent à des bulles de savon, ou à ces vésicules que produit l'application de l'eau bouillante sur lo¡
tégumens. Les épispastiques produisent des effets analogues.
La disposition des phlyctènes sur la peau est aussi variable que leur situation. Tantôt elles sont séparées et
très-distantes les unes des autres; tantôt elles se touchent par leurs bords. Lorsqu'elles se confondent et occupent
de cette manière l'universalité de la peau, elles constituent une variété que je désigne sous le titre de Dartre
plilycténoïde coBÎhmino (Uerpcsp/tfyctenoïdes confluens). Combien de fois ne voit-on pas cet exanthème se
propager dans l'intérieur de la bouche, de l'oesophage, de l'cstomac et du couduit intestinal !
La Dartre phlycténoïde ne produit pas toujours des ravages aussi étendus : on peut même dire que le plus
souvent elle n'attaque qu'une seule partie du corps. Elle forme ordinairement une sorte de bande ou ceinture
autour de l'tiii des reins, en serpentant depuis la colonne épinière jusqu'à la ligne blanche ; c'est alors que
lo nom de Zona ou de Zoster lui est généralement donné par les praticiens. Je l'ai indiquée dans cet ouvrage
sous celui de Darti e phlyctén()ídezoniforine(ae/yes/)/¡/jcíCT¡oiifessonn/o™í¿s). Des auteurs prétendent qu'elle
fait quelquefois le tour du corps, d'oii résulte alors un cercle complct. Je n'ai jamais été témoin de ce cas,
qui doit être excessivement rare, et qu'on assure être coustamment mortel ; mais j'ai vu des éruptions phlycténoïdes
entourer le col comme une cravatte, s'étaler en larges plaiptes sur le cuir chevelu, sur le front, sur le
visage, sur la poitrine, s'étendre comino un ruban le long des bras et des cuisses, &c.
Si Fou suit la marche des boutons vésienleux, on voit que la sérosité qu'ils contiennent, devient trouble,
opaque, et (|u'elle acquiert plus de consistance : bientôt ils se rompent spontanément, ou s'affaissent en formant
< es plis et des rides sur la peau. J'ai .souvent essayé d'ouvrir avec des ciseaux ces phlyctènes qui n'ont point
d aréole mnammatoirc, comme la plupart îles autres exanthèmes ; la matière ichoreusc s'échappoit, sans que