M A L A D I E S D E Ì. A T E A. U . i 3 3
E S P È C E TR.OI S IÈME.
L E P R E T U B E R C U L E U S E . L e p j ì ^ l i t O c f c i i l o s a . P l i i n c l i c s X X X I l , X X X I I I CL X X X I V .
I ,òpr c , se manireslanl sur une ou plusieurs parties des tdgiimons par des tubercules ou des tumeur s , des vcfgótalions, des foiigosilós,
qui rendent le corps des malades plus ou moins diiTorme. L a pf.Ti sVpai s s i l , di vient dure, inógale , rugueuse, et olCre l'aspect d"<iu
¿¡éphanl òpilé. IJOS rhcveux et les poils tombent ou binnchissent. Le s membres perdent lafaculic! duseulir.
Oss- Cette espèce de Lèpre est celle qui a été le mieux décrite par les anciens. Le piiiceau d'Arétée nous l'a transmise avec les couleurs
les plus cnergiqucs et les plus fidèles. J'ai cru devoir établir deux variétés principales de la Lèpre tuberculeuse :
LA LÈPRE TUBEUCULEUSE LÉOKTIAE. Lepra tuberculosa leontiasis. — Les phénomèues les plus sai Hans de celle variété se font observer
principalement sur le visage du malade. L a peau du fi-onl est traversée par des rides hideuses. Lepra exorta est in fronte ipsius.
Les lèvres sont considérablement épaissies, et les narines effroyablement dilatées. Ces sortes de.lépreux ont uue voix rauque et comme
rugissante; les oreilles pieniieut un nceroissement prodigieus; les yeux sout rouges, enflammés, scintillans : ils semblent imprimer la
leireur et pc-iiidre la colère, etc. Tous ces accideus pathologiques donnent aux malades l'air et la pbysiouomie terrible du lion.
B. LA LÌ; PRE TMENCULETISE ÉLTNIAKTIHE. Lepra tuberculosa elephantiasis. — Les pliénomèiies de cette variété se manireslent pri nei paiement
dans les extrémités inférieures. On observe sur une ou sur les deux jambes des lépreux , une peau dure , Iwsselée , de couleur grisâtre
, laquelle a uue ressemblance parfaite avec le cuir de l'èléphaiit. Les pieds , les jambes se gonflent successivement , ainsi qua
les cuisses, au poiut dacijuérii' un volume prodigieux. Souveut cette tuméfaction se propage jusqu'.-iux hanclies , etc. Le lissu cellulaire ne
forme plus qu'une grande masse lardacéc; souvent la peau rompue offre des ulcères fougueux, dont il n'est plus possible d'arrêter
les ravages. Quoique le siège le plus fréquent de celle variété de Lèpre soit daus les extrémités inférieures, les bias ne laissent
point d'eu- être atteinis. J e citerai plusieurs observations de cette singulière maladie , dont Aviceune a fait mciilioii , et qui s'est monlréo
quelquefois à Paris. Elle a des rapports manifestes , avec celle dont M. Alard a traité de la mauiére la plus intéressante. La tumeur
ressemble à un oedème , mais elle a plus de réuitcuce. Il n'est pas rare de voir que son développement soit précédé par uu frisson do •
fièvre, uue douleur et uue tumeur glanduleuse dans l'aîne : on apperçoit sur ces parties, de la rougeur et des stries particulières qui
indiquent tout le trajet des vaisseaux lymphatiques. La fièvre coutinue pendant toute la durée de l'aeeroissemenl des gland(^s-, souveut
elle revient par intervalles e t à chaque paroxysme. Les tumeurs semblent s'accroître-, ensuite elles restent stationnai tes pendant plusieurs
années. La jambe affectée devient alors insensible , cl les malades soul condamnés à la trainer comme un poids inerte pendant toute
leur vie; car , ces sortes d'altérations résistent communémeut à tous les remèdes.
T A B L E A U D E L A L È P R E T U B E R C U L E U S E .
CCCCIV. On a ma l - à - p r o p o s confondu ccttc Lt ' p v e , qui por t e aus s i lo nom d'El c p b anl i a s i s , avec les aut res
espèces q u e j'ai pr é c édemment dé c r i t e s ; c e p endant , je pens e qu' e l l e doit êti'c envi sagée c omme constituant une
espèce toute difTérente. I l suf f it , pom- nous en convaincre, de por t e r nos r e g a rds sur les pus tul e s tuberculeuses qui
se mani fes tent pr incipalement a u x j ambe s et a u x b r a s ; il suiiit de di r iger sur - tout not re allent ion sur l'état pa lho - ,
log ique des tégiunens . S' i l survient des c roût e s , c omme dans Fe spè c e pr e c èdent e , ces c r oût e s , de couleur c endr é e ,
n'ont point la même f o rme q u e dans la L è p r e crus tacée : elles sont peu é l e v é e s , et ne sont absolument q u e
le résul t at d'une hume u r sanieuse et tenace qui s ' é chappe de l ' intér ieur des pus tul e s . On n' obs e r v e , dans les
aut res L è p r e s , ni ces tumeur s noueus e s , ni ces ulcérations lardacées et rouge â t r c s qui ont lieu pr inc ipa lement
a u x or e i l l e s , à la n u q u e , au do s , e t c . ; ni ces engor g emens v a r i q u e u x , ni ce soulèvement épouvant abl e d u
corps mu q u e u x , ni. cette hor r ible déformat ion des traits de la f a c e , qui r end Tèt re huma in méconnoi s s able ,
et lui donne l ' a spec t des S a t yr e s ou des lions ; ni cette altération sitiislre de la voix , qui imite le rug i s s ement
des plus féroces quadr i tpède s , etc. T o u s ces accideus sont spécialement réservés à la L è p r e tuber culeuse.
C'est le sys t ème l ympha t i q u e qui est spécialement a t t e int , dans la L è p r e dont il s 'agi t . L a subs t ance g r a i s -
seuse paroi t s ' a c cumul e r dans les cellules du tissu mu q u e u x ; les membr e s thorachiques et a bdominaux gros s i s sent
d' ime manière aussi r apide q u e mons t ru e u s e ; les ext rémi tés inférieures subi s sent sur - tout une altération t r è s -
r ema r qua bl e . On appe r ç o i t c;à et l à , ù l eur sur f a c e , une foule de petits boutons c h a r n u s , qui s 'ulcèrent et
donnent lieu à la format ion de q u e l q u e s croi'ites r u g u e u s e s , iné g a l e s , v e r dà t r e s , etc. To u t e s les veines se
relâchent et tombent dans un état v a r i q u e u x ; on les voit que lque foi s se tuméf ier au point d' acquér i r le v o l ume
des j ambe s de l 'éléphant : c'est ce qui a r r ive dans la province des As tur i e s . Casai a vu aussi les ma ins de
certains ma l a d e s , tel lement gonl l é e s , qu'el les resseinbloient a u x ma ins des g é ans . Cet te r ema r q u e a é t é . l i i i t e
avant lui. L e s do i g t s , dit Av i c emi e , sont cachés sous des tumeur s volumineus e s . Comme le t issu cellulaire est
d'une t exture t rè s - s e r ré e , soit à la p a ume des tuiiins, soit à la pl ant e des p i e d s , ce tissu n'£St j ama i s tuméfié ;
mai s le dos de ces par l ies est énormément bos selé. .
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