fl ,TTo M A L A D I E s D E L A P K A TJ.
lorsque la peau a perdu tout son éclat, et qu'elle tend manifestement à le recouvrer, cet éclat ne se rétablit
tjue dans rcrtaines povLions du système dermoïde, tandis que d'autres portions demeurent conslarnment altérées.
CCCXXXVir. Les Éjihélides n'ont aucun caractère contagieux; et c'est à tort que certaines personnes
manifestent des craintes à ce sujet. Connue presque toutes ces altérations sont liées à un état intérieur des
•viscèi-es, ou résultent d'une disposition particulière des solides et des humeurs, il est évident qu'une semblable
tlispositioji orgciiiique ne sauroit en aucuue manière devenir transmissible par communication.
A R T I C L E IT.
Des rapports d'-<malogie ohseive's entre les EpheUdes et les Dartres.
CCCXXXVIII. On remarque tant d'analogie entre certaines Épliélides et les affections herpétiques, c|u'il est
facile de tomber daus des méprises à ce sujet. Qu'on examine, par exemple, avec attention la marche des
lÉphélides hépalit]ues ! on verra que les malades éprouvent fréquemment des picotemens et des démangeaisons
à la peau; on verra aussi qu'il s'y manifeste dans quelques cas des desquammations furfuracées. Il n'est pas
rare d'ailleurs d'obseiTer que les Éphéhdes hépatiques se changent en véritables dartres. Une dame avoit le
corps couvert do (aches isolées et circonscrites qui ne dépassoicnt point le niveau des tégumens. Elle prit des
bains, les sucs de différentes plantes, et bientôt ces taches se convertii-ent en ime éruption herpétique qui se
dé\'eloppa avec beaucoup d'intensité. Je poiu-rois encore citer l'exemple d'une femme atteinte d'une dai-tre
squammcuse générale avec eugorgement des viscères abdominaux. Elle guérit Irès-bien de cette première maladie
par l'emploi des bains sulfureux. Mais sa peau s'est recouverte de taches hépatiques depuis cette époque. C'est
le gi-and rapport qui existe enti-e ces deux genres d'affection, qui fait que certains médecins ont regardé les
lÉphélides comme des dartres.
A R T I C L E III.
Des causes organiques qui influent sur le dévelojjpement des EpheUdes.
CCCXXXIX. Les causes oi-gnniques qui favorisent la foiination des Éphélides résullent évidemment d'un dtat
reaJadif des propriétés vitales de la peau. Dans un semblable cas, ainsi que l'observe ti cs-bien Darwin, les petits
vaisseaux cutanés perdent la force contractUe qui leur est propre. Ils admettent dans leur intérieur, ou laissent
transuder au travers du tissu cellulaire, une petite quantité de sérum, laquelle est plus ou moins vivement
nuancée par la matière colorante du sang.
CCCXt. "De là vient que les peaux blanches qui sont fines et délicates se maculent plus facilement que les
peaux brunes, qui sont d'une texture plus serrée et plus dense. Ce phénomène est assez constant dans l'lipliélide
lentlfoi-me. Ceux qui en sont affectés ont communément les tégumens flasques, le teint vei-meil et llouri, les
sourcils et les cheveux rouges ; ce signe indique que cliez eux le système lymphatique est radicalement affoibïï.
Les individus doués d'une autre constitution physique sont plus rarement sujets aux Éphélides.
_ CCCXLI, Il est des Éphélides qui doivent leur origine à une influence purement sympathique. Ces
ïphélides sont presque toujours compliquées de quelques affections des viscères abdominaux. C'est ainsi, par
exemple, que le foie est presque toujours le centre ou le foyer de quelque altération morbifique, qui, par
son mode d'action , produit un changement dans la couleur de la peau. L'organe utérin jonc le même rôle
dans 1 economic animale. No voit-on pas les Éphélides paroitrc chez les jeunes filles dont les menstrues sont
arreteos ? Il arrive souvent qu'un simple dérangement dans la circulation cause des Éphélides sur la périphérie
cutanée. Cest ce que j'at fréquemment remarqué chez des hommes qui éprouvoient une suppression dans le Hux
hémorroidal. Chez les femmes enceintes , on voit paroître sur les seins, sur l'abdomen , aux aines , des taches
superficielles, larges, d'un jaune obscur ou pâle, qui souillent la peau jusqu'au moment de l'accouchement et
qui s évanouissent quelques jours après que cet acte a eu Heu ; cl qu'on no croye pas du reste que de semblables
taches, ainsi remarquées chez les femmes grosses, puissent être regardées comme des changemens évenlucis
du tissu cutané, puisqu'elles causent des démangeaisons, des picotemens, et quclqiielbls même de vériliJjlcs
douleurs. Cest donc une cause organiciue qui entretient et fomente de semblables Éphélides.
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M A L A D I E S D B L A P E A U . n,
A R T I C L E IV.
Des causes extérieures qui famrisent le développement des Ephélides.
CCCXLII. Le calorique et la lumière sont les causes externes qui influent le plus manifestement sur la
production des Éphélides. L orsque ces deux agens se dirigent plus ou moins énerglqiiement sur quelc[ue point
de la périphérie cutanée, ils changent sans doute l'afCnllé réciproque des principes constitutifs du tissu réticulaire;
et cette combinaison nouvelle de principes modifie nécessairement la couleur de la peau. Telle est du
moins l'explication la plus raisonnable que puissent donner les Physiologistes d'un semblable phénomène.
CCCXLIII. Et comment une telle cause seroit-clle contestée î Les Éphélides se manifestent de préférence
sur les parties du corps que l'on tient découvertes. Qui peut ignorer d'ailleurs les changemens qui se manifestent
chez ceux qui se transportent dans des climats chauds ? Leur peau contracte mie couleur brunâtre , et paroit
en quelque sorte toute différente. Cette couleur s'affolblit pourtant, lorsqu'ils reviennent en Europe habiter un
pays plus doux. Les peuples qui habitent des régions dont la température est très-élevée, sont très-sujets aux
Éphélides. L'illusti-e M. Mutis en a fréquemment observé daus l'Amérique méridionale.
CCCXLIV. Le même accident a lieu chez les voyageurs qui tiennent leurs mains, leur poitrine et leur visage
exposés quelque temps à la lumière et i la clialeur du soleil. Sous l'action de ces deux puissances, il se forme
une tache étendue qui est précisément limitée au point où les vêtemens commencent 4 couvi-ir la peau. Partout
adleurs, les tégumens ont la couleur qui leur est naturelle. Je vois tous les jours des femmes à Paris qui
ne sont atteintes des Éphélides qu'à l'époque oii elles vont passer la belle saison à la campagne, et qui no se
i-essentent jamais de cette incommodité, lorsqu'elles séjom-nent en viUc et qu'elles sont moins en contact avec
l^mosphère. En général, tout ce qui cause l'aridité et le dessèchement de la peau, peut y faire naître des
Éphélides. Sans doute que dans ce cas les principes constitutifs du tissu muqucux se renouvellent et s'altèrent.
CCCXLV. L'action immédiate du feu produit le même résultat. On rencontre tme espèce d'Éphéllde sur les
cuisses et les jambes des femmes qui ont la mauvaise habitude de tenir sous leurs vêtemens des réchauds remplis
de braise ou de charbons ardens. Dans cette circonstance, le feu devient un principe de désorganisation pour
le tissu réticulaire. Aussi les taches que cette cause produit sont-elles très-lentes à se dissiper.
CCCXLVI. Le calorique et la lumière influent néanmoins très-heureusement sur les propriétés vitales des
tégumens, lorsqu'ils agissent d'ime manière modérée; en sorte que la privation de ces deux élémens décolore la
peau, et constitue alors une Éphélide d'une autie espèce. Les individus pauvres qui couchent dans les lieux
mal-sains, qui habitent les rues humides et peu aérées, qui languissent dans les prisons, dans les souterrains,
ont la peau ridée et noircie. On diroit qu'elle se dessèche, comme les feuilles d'arbres qui manquent d'air.
OCCXLVII. L'emploi des mauvais alimens , particulièrement des substances putréfiées, contribue singulièrement
k décolorer la peau et à produire des Éphélides : tant est gi'ande la sympathie des tégrunens avec les
viscères abdominaux. L'activité des substances -v-énéneuses produit un dérangement ù-peu-près analogue. .T'ai
donné des soins à un homme dont la peau a été constamment marquée par des Éphélides, depuis qu'il avoit
a^'alé par mégarde de l'arsenic.
CCCXLVIII. Tout le monde sait que les chagrins eonfecibuent singulièrement i\ produire par intervalles des
Éphélides. J'ai vu fréquemment les malades qui éprouvoient cette espèce d'indisposition, la devoir ii des peines
qu'Us avoient essuyées. Une trop grande contention de l'esprit, des études trop assidues, peuvent aussi troubler
le système exhalant, et introduii-e un grand désordre dans ses fonctions.
A R T I C L E V.
Considérations générales sur le traitement des Ephélides.
CCCXLIX. Ce seroit sans contredit une idée chimérique que d'aspii-er à guérir toutes les espèces d'Éphélides;
car il en est qui résistent tous les moyens de l'art. Telles sont, par exemple, les lentifonnes, appelées tacites de
rousseur par le vulgaii-e. Il arrive aussi que lorsque les Épliélides sont très-anciennes et très-in^'étérées, les I' '
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