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M A I i A D I E S DE LA P E A TÍ.
ESPÈCE TROISIÈME.
I C T H Y O S E PELLAGRE. IcTHYOsis Pellagra. Planciie XXXIX.
Iclhyosc se manifcstanl sur uno ou plusieurs parties dos tégiimens, par dvs rldes ot par une disposition écailleusc de IMpldcrmc. Ce
phénomène est communémeiU accompagnédun grand affoiblisscmcnt dans le système des forces, et du trouble des facullés Înlellectuelli-s.
OBS. L'Icthjose pellagre est chargée d'une multitude d'épi phénomènes , qui en font une offcclion Uès-bizarre ; elle se complique d'uno foule
de symptômes qui dépendent d'antres maladies. Ce qui lui appartient proprement se réduit à une plilogoüe locale produite par l'activité des
rayons solaires sur des corps appauvris par le raauque de nourriture ou par des alimens de mauvaise qualité ; à cet accident viennent constamment
sn joindre la débilité des muscles et un délire triste. On a écrit des volumes euliers sur cet exanthème ; on a traité avec une diffusion singulière,
Jes questions les plus minutieuses. C'est certainement servir la science que de rejeter de cet Ouvrage ces inutiles divagations ; l'Ictliyose pellagre
offre deux variétés assez distinctes;
L ICTHÏOSE PELLACHE V VIGA IRE. Ictlijosis pellagra vulgaris. — C'est la plus commuoo et colle que Titius a voit proposé do désigner sous
le nom de dermatagra ; dénomination qni no vaut pas celle qui est communément adoptée. Elle flétrit vt ride les tégumeos-, mais saus
observer aucune forme régulière. On prétend quelle attaque aussi les animaus domestiques; je dois rendre grâces au célèbre M. MoscaiL
q u i a bien voulu me procurer les tableaux les plus variés de celte maladie, et qui m'a misa même de l'étudier sous toutes ses formes; je ne
dois pas moins aux soins officieux de M. Buniva. 11 est du reste peu de maladies qu'on ait étudiées avec auUnt de zèle et de persévérance
depuis quelques années ; que d'auteurs il faudroit désigner, si je voulois donner de justes éloges à tous ceux qui s'en sont occupés avec
succès! Frapponi, Zanetti, Gherardini, Jansen, Albera, Videmar, Strambio, etc., à Milan; Allioni, à Turin; Taiizago, iiFadoue; Paolo
della Bona, Soler et Ghirlanda, à Trcvise ; Odoardi à Belluno; Facheris au grand hôpital de Bergame; Villa aux environs do Lodi , etc., ont
trouvé et recueilli les faits les plus intéressans. Il paroit du reste qne l'Ictliyose pellagre étend plus loiu son domaine, qu'on ne l'avoit cru ;
M. Buniva observe qu'on la voit quelquefois franchir les Alpes. Un élève de ce professeur découvrit un Cretin pellagreux dans la ville de
St.-Jean de Maurienne. M. le Docteur Louis Careni croit l'avoir remarquée trois fois dans la ville de Vienne ; les faits qu'il rapporte ont la
ressemblance la plus manifeste avec ceux qui s'observent journellement dans les campagnes du Milanais ; enfin , mou collègue M. Ilusson ,
observateur très-esact, qui déjà avoit eu occasion de voir l'IclLyose pellagre , dans son voyage en Italie, l'a retrouvée dans i'IIÒtel-Dieu de
Paris, et s'est empressé de placer ce malade sous mes yeux, en le faisant transporter à l'hôpital Saint-Louis. Je donnerai plus bas son
histoire : en général l'Icthyose pellagre n'attaque que l'indigence et la misère. Aussi J. M. Albera a-t-il dédié aux pauvres le Traité théorique
et pratique, qu'il a cotuposé sur cette maladie.
£ . L'ICTUYOSS PELLAGRE ORBICULAIRE. Icthjosh pellagra orbicularis. — Dans cette variété de la pellagre, assez fréquente aux environs de
Milan , la desquammation s'effectue circulairement, comme dans ta dartre furfuracée ( herpes furjuraceus circinalus). On assure que cette,
pellagre se répand sur tout le corps, et non de préférence sur les parties exposées au soleil ; elle est moins dangereuse que la précédente,
et se manifeste dans tous h-s temps de l'année. Les paysans la nomment la Salsedine, à cause de la salive salée, dont il s'opère uno
sécrétion uè s-ahondan te dans la bouche ; elle exhale une odeur qui est ordinairement très-fétide.
T A B L E A U DE L'ICTHYOSE PELLAGRE.
DLXXVIII. Le symptôme le plus frappant de l'Icthyose pellagre est la desquammatîon épidermoïque qui
s'observe sur le dos des mains et des pieds, à la partie anlérieure du cou, au devant du sternum, au visage, etc.
La peau est rugueuse et ridée, particulièrement aux jointures et au voisinage des articulations; elle est parsemée
de ladies fauves et blanchâtres qui ressemblent quelquefois aux échimoses scorbutiques. Dans d'autres cas, Irt
cuticule desséchée et noirâtre, se réduit en une matière furfuracée, ou se soulève en formant des ampoules remplies
d'une sérosité jaimâtre et de nature ichorcuse-, il survient fréquemment des pustules accompagnées d'un prurit
aigu, d'uDc sorte de tiraillement incommode, d'une sensation de bridement, après lequel l'appareil tégumentaire
s'endurcit, se gerce et se fend, au point d'offrir des crevasses et des sillons affreux. Les bras deviennent durs et
écailieux comme dans l'Icthyose nacrée.
Ce qu'il y a sur-tout de remarquable dans celte altération singulière de l'épiderme, c'est qu'elle se déclare
d'ordinaire au printemps, diminue l'été et s'évaiaouit entièrement en automne. C'est précisément à l'épocpae oit
les villageois quittent leurs cabanes luimides et mal-saines, et commencent à se répanda-e dans les campagnes, pour
vaquer aux travaux champêtres, qu'ils sont comme frappés par les premières impressions du soleil, qui darde
ses rayons sur leurs corps nffoiblis; alors, les dilîérentes parties de la peau qui sont habiluellement nues, rougissent,
deviennent insensiblement erysipélateuses, et l'Icthyose pellagre commence ses périodes; aux approche.s
de l'hiver, l'épiderme se régénère ; mais comme cette membrane a été profondément atteinte, elle reste long-temps
ridée, sale, et comme enduite d'un vernis; elle est sur-tout très-attaquée par l'action du froid et de l'atmosphère.
On observe toutefois que l'Icthyose pellagre orbiculaire est moins subordotmée au pouvoir des saisons que la
précédente , et qu'elle n'a point de temps fixe pour se développer.
Qu'on ne croie pas du reste que l'affection pellagi-euse soit uniquement due à l'action des rayons solaires ; il
faut nécessairement qu'il y ait une cause interne qui la favorise : car, pourquoi ce phénomène n'àuroit-il pas lieu
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