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2 , 8 MA L A D I E S D E L A PEAU.
ESPÈCE DEUXIÈME.
S C R O P H U L E ENDÉMIQUE. ScROPHirjL^ eîulemica.
P L A N C H E XLIX.
Scrophulc se raaniresUmt, comme l'espèce prëciîdeule, sui- une ou plusieurs parties des idgnmens, par des engorgeraens du tissu glanduleux, par des
squnmmcs, des ci-oûles, des ukdralions, des Vi'gélalioiis cellulaires, etc., mais ipiprimaul à la peau une couleur sale et comme terreuse, pvoduisaat
une aU-opliie uniTerselle et uii aiToiblisseuieut dans les facultés inlellecluelles.
Celle espèce n les yaric-tés qui suivent :
J . LA ScnOPHVLE ENDÉMIQUE RHUMATISMALE. Scrophula eniUmica rhumalica. — C'esi la complication b plus fi-ôqueiile dans des
pays humides et malsains, particulièrement sur les bords de la mer, des lacs, des dtangs , etc. Elle attaque principalement les individus qui
eserceul le métier de batelier, de pécheur, les bergers qui couchent la nuit à la belle éloi\e pour veiller à la garde des troupeaux.
S. LAScROPHUtE ENNÉMIQUR RACUITIQUE. Scroplmla cndemica racJiitica. — Ou observe la plus grande affinité entre le vice scrophuleux
et le vice rachitique. Dans celle variété , les jambes surtout sont minces et grêles. Les dents sont noires et cariées. Leur deuxième
développemeut est toujoure ¡ncomplet. 11 y a déviation de la colonne vertébrale, gonflement de ses apophyses, gibbosité, tuméfaclions articulaires,
etc.
C. LA ScROPaULE ENDÉMIQUE CRÈTINIQUE. Scrophula endemka cretinica. — Les CigoU de la vallée d'Aiire, les Crétins de la
Suisse, etc. présentent quelquefois celte réunion du vice scrophuleux avec toutes les altérations qui constituent ieui- genre d'inlirmilé, et
qu'il n'esl pas de mon sujet de traiter ici. C'est chez ces derniers qu'on observe plus spécialement une augmenUtion considérable de volume
dans la glaude thyroïde. [Voyez la Planche XLiX.)
TABLEAU DE LA SCROPIIULE ENDÉMIQUE.
D X X X V I L LA scropbul e endémique agit comme la scrophule vulgai rej elle se mani fes t e dos la plus tendre
e n f a u c e , et cont ioue ses ravages jusqu'au moment de la p u b e r t é , quand loutefois le sujet résiste à sa mal igne influence.
En général , tous c e u x qui en sont affectés o n t une mi n e triste, pâl e ou d 'une couleur j a u n â t r e et c omme terr
e u s e ; leurs yeux sont mornes et inanimés; toute leur phys ionomi e estchétive et sans a u c u n e sort e d'expression;
l e u r teint n'offre jamai s ni cette b lancheur éblouissante, ni ce rouge fleuri qui est l 'at t r ibut de l a s c rophul e des
v i l l e s ; leurs joues sont tellement flétries et desséchées, que lorsqu'ils arrivent ù l'hôpilal Saint-Louis, on les
p r e n d r o i t pour des cadavres qu'on a fait sortir de leur tombeau. Il n'y a pas long-temps qu'à mes leçons
c l i n i q u e s je v i sparoi t r e un de ces infortunés, qui avoit tout l'aspect d'une momie égyptienne; il lalloit le laire
p a r l e r pour savoir qu'il vivoit encore; sa voix étoit foible et pour ainsi dire sépulcrale; on distinguoit avec
p e i n e les paroles qu'il proféroit.
L a scrophule endémique dirige spécialement son activité funeste sur la fonction de l'accroissement; elle
a r r ê t e p resque toujours ses p rogrès . Les individus qu'elle attaque dans la p r emi è r e enfance arrivent lentement
à la puberté. Nous avons vu quelques paysannes chez lesquelles les m e n s t r u e s n'avoient point encore p a r u avant
l ' â g e de vingt-cinq ans. J'ai déjà fait ment ion, dans mes Considérations générales, d'un frêle individu, qui
m o u r u t , il y a quelques années, à l'hôpital des Incurables, et qui comptoit déjà six luslres depuis qu'il avoit
r e ç u la naissance, au pied des montagnes du Cantal ; il avoit absolument la petitesse d'un nain, et ressembloit
p o u r la d imens ion de la taille aussi -bien que des m emb r e s , au fameux Bébé du roi de Pologne, dont on conserve
e n c o r e le modèl e dans quelques cabinets d'histoire naturel le; mais chez lui les glandes maxillaires et cervicales
s e trouvoicnt singulièrement tuméfiées et endurcies. Il étoi t d'ailleurs imbe rbe , et lorsqu'on le considéroit avec
a t t e n t i o n , on voyoit tous les trai t s d'une précoce vieillesse se heur te r de la manièr e la plus hideuse avec ceux
d e la jeunesse. Cet être manqué contrastoit singulièrement avec le géant scroplmleux dont j'ai aussi parlé en
d é c r i v a n t la scrophul e vulgaire.
C e p e n d a n t , il laut en conveni r , chez ces êtres dégradés, les différentes par t ies du corps se t r o u v e n t rarement
dans une harmoni e réciproque; la nature procède de la manière la plus i r régul ièr e dans la distribution du suc
osseux. La p lupa r t viennent au monde avec u n e fatale disposi t ion à tous les accidens du rachitisme; la colonne
é p i n i è r e se courbe en divers sens : quoiqu'il n'en résulte aucun inconvénient pour les viscères renfermes dans
l ' i n t é r i e u r de la poi t r ine, souvent les vertèbres se luxent progressivement et forment d'horribles saillies. Aussi
v o i t - o n qu'en général, tous leurs mouvemens sont d'une lenteur ext rême; ils ont l'allure cambrée et se bal
a n c e n t beaucoup en marchant ; quelques-uns se voûtent comme des viei l lards décrépits, et t iennent leur télé
c o n s t a m m e n t baissée vers la terre, dans l'attitude de ceux qui cherchent un objet perdu. La plupart ont les
g l a n d e s du col en suppurat ion ; mai s ce sont sur tout les jambes qui se recouvrent d'ulcères liideux.
U n e complication très-fréquente de la scrophule, dans les contrées ot'i elle est endémique, est celle du
r h u m a t i s m e , qui rend une multitude d'individus boiteux ou absolument impotens de leurs bras; ainsi la
p l u p a r t n'ont pus m ême les facul tés phys iques nécessaires à leur conservation. Colle inl irmi l é se fort ifi e à mesure
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