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E S P È C E TROISIÈME.
EPHELIDE SCORBUTIQUE. EFJIELIS scorbiUica. Planche XXVII bis.
Épliclidc se manlfcslant sur «ne ou plusieurs parlies des tégumens par des lachos d'une grande ¿tcndae, d'une couleur sale cl briiiiAlre ,
qui a quelques rapports avec l'aspect de la suie. Ün observe communëmenl celle Éphélidc sur le devaiil de la poitrine , sur le dos , ¿1
la partie c-\leruc des bras et des cuisses. Elle sclale quelquelbis sur toulc la surface du corps.
Oss. Parmi les varîélés que l'on peut rapporter à l'Éphclide scorbutique, îes deus suivantes m'ont paru dignes d'ûlre rcmarquccs:
y/. LLTMÉLIDE SCOTIIHITIQUE NOIRE. Ephclis scorbutica nigro-maculata. — Cette variété est la plus commune. On la trouve principaiement
dans l'asile de l'indigenco et de la itiisóre. Ce sont les individus qui languissent dans les prisons, ou dans les lieux rcufennés,
humides ou mal-sains, qui en sont ordinairement atteints. Quelquefois, elle ne forme point de tacLus ; puisqu'elle est répandue sur in
face, sur les membres tboracliiques et abdominaux, euCn sur loul le corps.
J? L'ÉPIIÉLIDE seonnuTiQUE PASAcnÉe. Ephclis scorbutica varicgata. — Je me suis sur-tout atUcbé à faire retracer cette variété par la
peintiirc , parce que c'est celle que l'on rencontre le plus rarement. Le corps de ceux qui s'en trouvent affectés est cliatiiairé comme
la peau du leopard ou comme celle de ccriaines vaches bretonnes.
T A B L E A U DE L'EPIIÉLIDE SCOIIBUTIQUE.
C C C X X V I . On observe sur la peau de certains individus, particidièroment sur la peau des mendians, de
ions ceux qui vivent renfermés dans des prisons, qui respirent un air «lal-saiii, qui ne changent jamais
de linge, etc., des taches d'un brun noirâtre ou d'un iauve obscur. Ces taches impriment aux tégumens mi
aspect hideux, sale et dégoûtant. Il ne faut pas confondre cette ÏÎlphélide avec les extravasations .sanguines,
qui se manifestent le plus souvent aux jamJxs, et qui portent le nom de pétéchios scorbutiques.
L'Ephélide scorbutique affecte des formes très-différentes. Quelquefois , elle constitue des plaques rondos
et circulaii^s. Dans d'autres cas, on voit des taches irrégulières, placées çà et 1;\ , sur la péripliérie des tégumens;
enfin , il peut arriver que toulc la peau soit, pour ainsi dire, altérée et noircie. Chez cerlains individus
la poitrine OÎTL-C un aspect luisant et lisse; chez d'autres, elle est iiifiniment rude au toucher. 11 n'est pas
non plus très-rare d'observer qiie les épaules se recouvrent de furoncles, de clotis, ou de points de suppuration
, etc. Il succède alors un assez grand nombre de petites croiites qui viennent de ce que les malades
se grattent avec une extrême violence, à cause des démangeaisons qui les dévorent. J'ai remarqué aussi
que dans quelques portions du corps, la peaxi offre des granulations qui la font i-essembler à ce qu'on nomme
la chair d'oie bu la chair de poule.
L'Éphélide scorbutique est le plus souvent d'une coxdeur brune et terreuse; quelquefois, celte couleur est
analogue à celle du chocolat ; dans d'autres cas, elle est aussi noire que la suie. Lorsque la peau est continûment
altérée, les individus aÎfectés ressemblent <\ des ramoneurs. Il peut néanmoins arriver que l'organe
cutané conserve dans certaines parties de sa surface su couleur naturelle. Les intervalles sains de la peau,
qui sont quelquefois assez considérables et disséminés surtout le corps, la font paroître comme tigrée, cliamairée
ou mouchetée. La plupart de ces malades ont véritablement un aspect effrayant. Je consignerai ici
l'observation d'un infortuné qui offi'oit im spectacle déplorable, et ressembloit à un zèbre.
Dans l'IÎphélide scorbutique, il y a des démangeaisons vives aussi bien que dans l'Éphélidc hépatique. Ces
démangeaisons sont principalement occasionnées par le défaut de transpii-ation, et par des furoncles qui se
fomient sur tous les points de la surface culanée.
Lorsque l'Éphélide scorbutique est ancienne et invétérée , lorsqu'elle est snr-tout répandue sur l'universalilé
des tégumens, elle répand une odeur infecte, qu'on ne peut comparer à rien, mais que reconnoissent aisc'-
mcnt ceux qui fréquentent les prisons', les, hôpitaux, etc. Celle odeur est sur-tout très-prononcée dans la
maison de détention de Sainî-Denis, où ri^phélide scorbutique est si fréquente. Il n'est pas douteux que
ces sorles d'émanations , long-temps respirées par des individus d'une constitution nerveuse ti-ès-irrilable, ne
puissent être la cause de plusieurs maladies putrides qui régnent dans ces lieux humides et mal-sains à certaines
époques de l'année.
Nous avons dit, en parlant de l'Éphélide hépatique, qu'elle attaquoit ordinairement ceux qui étoient
atleints de quelque embarras de foie,- et c'est mémo de cette complication morbiiîque, qu'elle a emprunlé
sa dénomination. Mais l'Éphélide que je décris est sur-tout familière à ceux qui sont tounncntés d'une allection
scorbutique. Aussi voit-on se manifester cliez ceux qui sont affectés de cette ¿¡jliélide, les divers symptômes
qui accompagnent ortlinairement le scorbut, tels que le gonllcment des gencives, souvent même des hémorragies
(ju'il est difficile de suspendre, l'arrct de la menstruation cliez les femmes, la perle et l'inactivité
des forces musculaires, un état d'umaigrisscmcat et de marasme, un moral triste et habiluellcment
mélancolique.