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5B MA L A D I E S D E L A P E A U .
altiialion : elle cloit seulement un peu rouge. On doit noter comme un fait très-remariiuable, que lorsque le
malade cherchiot à répercuter momentanément cette raalièro farineuse, il étoit pris d'un violent mal de
tète, lequel ne cessoit que lorsque la matière farineuse avoit reparu.
Quatrième Olscrvation. — Louise Largière étoit d'un tempérament sanguin ; elle avoit toujours, ainsi
que ses parens, joui d'une parfaite santé. Enceinte de quatre mois, elle fut soudainement affectée de violentes
démangeaisons à la peau, ce qui la contraignit à se gratter fortement. Il se manifesta prcsqu'en inome temps
au coude du bras droit une très-petite plaque ciiculairc, qui détacha l'épiderme, et qni augmenta toujours
progressivement en conservant toujours la mime forme, en sorte qu'elle eut bientôt dépassé la grandeur
d'un écu de trois livres. Bientôt il parut d'autres plaques rondes qui parcoururent les mêmes périodes d'accroissement
; et plusieurs se réunirent par leur circonférence, au point d'embrasser un grand espace dans
différentes parties du corps. Ces éruptions ou couches l'urfuracées avoient une couleur blanche nuancée d'une
kîgère teinte jaune î elles étoient relevées par leurs bords, lesquels étoient un peu dentelés. Quand les petites
écailles des plaques se délaehoient dans le bain, les endroits dartreux de la peau préscntoient une surface luisante
et d'un rouge très-vif. La malade guérit par les procédés mis en pratique à l'hôpital Saint-Louis.
Cinquicmc Obseiva/ioTi. — Qu oujue la Dartre furfuracee se manifeste le plus souvent chez les personnes
qui vivent du travail de leurs mains, sur-tout chez celles qui sont d'une constitution très-robuste, on peut
néanmoins la rencontrer dans tous les états. Une dame d'une très-haute qual i té, âgée d'environ vingt-huit ans,
née dans l'Inde, sur les bords du Gange, mais ayant toujours habité les contrées méridionales de la France depuis
sa première jeunesse , é|>rouva à la suite d'une affection rhumatismale assez v ive, une éruption de ce genre,
qui se porta principalement aux parties internes et externes des cuisses, ainsi qu'au visage. Voici quel étoit le
caractère de cette affection : plaques d'abord légèrement rouges, peu saillantes, avec un léger prm-it à la peau
de ces parties, se développant ensuite davantage, oflrant un interstice de peau saine dans leur centre, et une
ces parties, se développant ensuite davantage, offrant un interstice de peau saine dans leur centre et une
u'te de bourlet t à leur eirconférence, couvertes d'une couche farineuse d'un blanc grisâtre, laquelle résnitoit
de la desquammation de l'épidenne, et d'une humeur peu abondante conerétée. On voit que cette affection
a la plus grande analogie avec les précédcutcs. Elle disparut par l'effet des bains sulfui'cux c]ue l'on administre
dans l'établissement de Tivoli.
Sixième Observation. — Marianne Soblain, moissonneuse, âgée de vingt ans, d'une constitution bilieuse,
jouissant d'ailleurs d'une excellente santc, futalTectée d'une Dartre furfuracee {herpes fiofiiraceiis ci/vinatiis).
Ses parens n'avoient jamais e« aucune maladie de peau ; et la Dartre dont je parle, commença sans cause
connue , d'abord par de petites eminences aplaties dans divers endroits du corps, et principalement aux
articulations des bras et des jambes. Ces eminences étoient recouvertes de squammulcs furfuracécs , qui
tomboient par le frottement ou par le contact prolongé de l'eau, mais qui se reproduisoient sans cesse. Quand
les petites écailles avoient disparu, la peau restoit d'un roiige rosacé. On remarqua que cette aOection cutanée
qui s'ctoit développée aux premières chaleurs de l'été, s'évanouit vers la lin de l 'automne, sans que la malade eût
tenté l'emploi d'aucun remède. Ce phénomène eut lieu pendant trois années consécutives. C'est la quatrième
année, que nous vîmes la ^naïade venir réclamer nos soins à l'hôpital Saint-Louis. Elle prit les amers et une
grande quantité de bains : elle parut ensuite entièrement guérie. Mais l'été suivant, cette Dartre opiniâtre
se déclara de nouveau pour suivre ses périodes ordinaires, &c. C'étoit néanmoins à un de®ré moins considérable,
et la malade observoit mime que tous les ans, cette éruption alloit en diminuant d'intensité et d'étendue.
Elle-a Uni par s'éteindre entièrement à l'aide des secours que nous lui avons administrés. La malade ne
souffroit que des démangeaisons fort légères, qui ne l'empccboient point de vaquer aux occupations les
plus fatigantes.
CLXXIX. La Dartre furfuracee est (ainsi que je l'ai déjà di t), l'espèce que les praticiens sont le plus à
portée d'observer. Elle est si commune en Flandre, dans la Belgique, que beaucoup d'hommes la conservent
pendant une longue suite d'années sans s'inquiéter de la guérir. Cependant, malgré sa fi-equenee, ceux qui en
ont traité avant moi , ont négligé beaucoup do choses importantes dans sa description. J'ai fait tous mes efforts
pour réparer les lacunes qui existoient à eel égard.
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