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M A L A D I E S DE L A PEAU.
PREMIÈRE PARTIE.
Faits relatifs à l'histoire jmrliculiére des Lèpres.
ESPÈCE PE.EMIÈRE.
LEPRE SQDAMMEusE. LETRA sf/uammosa. Planche XXX.
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Lèpre, se manifcstanl sur une ou plusieurs parties des tdgumons, par des écaillcs plus ou moins larges, le plus souvent orbiculécs, et
entourées d'une aréole rougcâtre, dures, verruqueuses cl rudes au toucher, quelquefois traversées par des sillons profonds, d'uiic
couleur cendrée ou d'un gris noirâtre , comme l'écorce des arbres, souvent semblables aux écailles de certains poissons.
OBS- La Lèpre squnmmense a plusieurs variété» i n'est-il pas convenable de les dislioguer, pour dissiper l'obscurité (pi régne dans les
ouvrages de l'art ?
ud. La Lépheiiiancue. Lepra Jlphos vel Leuce. — C'est le Zaraab des Hébreu*, le Bollior de Rliazes , l'Albaras ou l'AIguada d'Aviccnne, etc.
Les Grecs lui ont principalement dooné la dénomination que je lui conserve, à cause des taches blanches et poudreuses qui ce
trouvent çà et là répaodues sur toute la périphérie de la peau, Eu général, ces taches se joignent rarement pour ibrmer de grandes
plaques , et cette affection, comme l'a dit Galieo, a beaucoup moins d'iotensilé que la Lèpre ordinaire. Chaque tache est circonscrile
par une aréole rougeâtre. Les distinctions qu'on a voulu établir entre VAlpho.i et le Lcuce, sont illusoires; car ces deux états de la
peau ne peuvent différer que par le degré, ce qui ne constitue pas une autre nature ; seulement on observe que dans le Leuce , la
peau a un aspect lanugineus , comme les feuilles du peuplier, d'où lui est venu le nom qu'elle porte.
B- La Lèpre moire. Lepra mêlas. — Il est facile de distinguer cette variété de la précédente. On la nomme ainsi, ii cause de la
couleur des écailles, qui est d'un gris noirâtre : c'est la complication scorbutique qui imprime ordinairement cette nuance aui incrustations
éeailleuses. Les aréoles de la Lèpre noiro sont par conséquent d'une couleur livide et violacée, ou d'un rouge sale; les écailles
sont dures et luisantes. Ou la désigne au*si sous le nom de Lepre rouge, ou de Llpre scorbutique. Celle variété a beaucoup de
rapport avec le mal do rosa de la province des Asturics , etc.
C. La Lèpre ttriehne. Lepra tjria. — Cette Lèpre se distingue des variétés déjà indiquées, parce que la peau a la dureté des écaillcs
des poissons. Souvent ces écailles tombent spontanément et ne lardent pas à se reproduire; souvent aussi, elles forment des incrustations
trés-épaisscs, en «'accumulant les unes sur les autres ; elles forment quelquefois une enveloppe universelle sur tont te corps ;
les parties que recouvrent les écailles, sont quelquefois baignées d'une humidité purulente. Le propre de cette variété est de produire
une desquammatiou d'écaillés analogues ù celles dont se dépouillent les serpens , d'où lui est venu son nom
T a b l e a u de la L è p r e squammeuse.
CCCXCVIU. L'espèce de Lèpre dont nous allons tracer le tableaii, est celle que Ton désigne vulgairement
. sous le nom de Lèpj-e des GJ'CCS. Elle a une variété de formes qui a introduit beaucoup de confu-sion dans
les descriptions diverses qu'on en a données. En eiTet, beaucoup d'auteurs ont désigné comme des maladies
particulières, des degrés ou des modifications différentes de la même maladie. Pour ce qui me concerne, je
me bornerai à cai-actériser cette Lèpre, d'après la nature de son éruption.
Ceux qui sont atteints de la Lèpre squanuneuse, ont la peau âpre, sèche et recouverte d'une pondre farineuse,
ou de quelques écailles analogues. Ces écailles, constamment blanches, se répaiulent d'abord sur le cuir clievelu
et .sur la nuque ; il en est qui ont la tête comme couverte d'une croûte calcaire, au travers de laquelle percotit
quelques cheveux rares, blanchâtres et lanuginciLx. Si l'on gratte les autres parties du corps, principalement
les cuisses et les bras, ces parties prennent aussitôt une couleur cendi-ée, et finissent par blanchir entièrement.
Ce genre d'altération a été fréquemment remorqué dans la province des Asturies.
Les écailles de cette Lèpre se multiplient et se recouvrent successivement au point de former, par ce moyen,
des croûtes épaisses; quelquefois, elles se détachent sponlancment du système dermotde , et ne Lardent pas à
être remplacées par d'autres. Ce renouvellement des écailles, caractérisoit spécialement une Lèpre squammeuse
que M. Valentin a eu occasion d'observer à Marseille : la peau dépouillée étoit rouge et inégalement enllammée.
C'est un spectacle bien singulier que celui que présente l'Alplios, dans l'Éthiopic et dans tous les pays
chauds, dont les habitans ont la peau d'un brun foncé. Par l'état maladif, leur peau noirâtre se couvre de
taches blanches, qui contrastent singitlièrement avec la noirceur naturelle des tégumens : ces deux couleurs qui
se heurtent, rendent le corps difibrme et monstrueux â contempler.
La Lèpro squammeuse excite quelqucibis un prurit si considérable, que les malades se déchirent impitoyablement
la peau avec leurs ongles, dont l'empx'cinte devient le foyer horrible d'autant d'ulcérations.
Irttprohd mordaci serpens prurigme Lepra,
a dit énergiquement un grand poète. Mais ce qu'il y a de plus désolant, c'est que les lépreux ne trouvent
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