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E S P È C E TROISIÈME.
T E I G N E FURFURACÉE. TIN EA fiLjfuracea. Pianciïe m .
Teigne ne formant point des croises, mais des écailles furfuracées, blanches, plus ou moins épaisses, taniÔL luimides et adhéenies
aux clievem à l'aide d'un suintemeni visqueiii et fétide, tantôt sèches et friables, et se détaclianl de la tête avec la plus gi'aude
facilité.
T A B L E A U DE LA T E I G N E FURFURACÉE.
XL CETTE Teigne désignée encore sous le nom de porrigineuse, et que nous avons observée avec la plus
sévère aLlenlion, commence par une desquammation légère de l'épidej-nie de la têle , qu'accompagnent
souvent des démangeaisons assez vives. Il suinte en même temps de tout le tissu réliculaire enllammé, une
matière ichoreuse qui s'allacbe, et forme , en se desséchant sur les cheveux, une quantité plus ou moins
considérable d'écaillés. A mesure que la maladie prend un nouvel accroissement, elle envahit une étendue
plus grande de cuir chevelu. Les couches dos écailles superposées s'épaississent, ces écailles sont à leur extérieur
d'une couleur blanche, quelquefois roussàtre , en sorte qu'elles ressemblent à un amas de son ou de iarine
grossière. Quand la Teigne furfuracée ou porrigineuse est sèche, les écailles tombent au jnoindre iVolLement
que l'on exerce sur la tète. Toutes les fois que nous avons dépouille le cuir chevclu des écailles (lui le
recouvroienl, nous avons observé qu'il étoit déuué de son épiderme, qu'il avoit une couleur rosée, et oflroit
une surface lisse, polie, luisante, comme vernissée.
La Teigne furfuracée, ou porrigineuse, n'est pus très-commune dans les hôpitaux : dc-l;\ vient sans doute
que plusieurs auteurs se refusent à admettre son existence. Comme on a vu des écailles compliquer plusieurs
fois de leur présence la Teigne granulée et la Teigne favetise, on a pensé que la Teigne furfuracée pourroit
bien n'être qu'un degré moins avancé de ces Teignes. Mais les écailles qui caraclérisenl cet exanthème, ont
une disposition entièrement diRerente pour un homme habile à l'observalion : d'ailleurs, elles collent les cheveux
et forment des couches qu'on ne remarque dans aucune autre espèce. Lorsqu'on appuie un doigt sur ces
couches, elles cèdent mollement à la pression.
Dans quelques circonstances, la Teigne furfuracée n'attaque pas uniquement le cuir chevelu. Je l'ai vue,
chez certains enfans, s'avancer jusque sur le f ront , et y former des plaques qui ressembloient à des monceaux
de son, et souvent même quiégaloicnt la neige, par la blancheur de leurs molécules : elles s'étendoient jusiju'aux
sourcils. Des Médecins, qui ont traité de la Teigne porrigineuse dans leurs ouvrages, prétendent avoir observé
qu'elle attaquoit toutes les parties du corps; mais c'est une erreur, qui vient de ce qu'ils ont confondu cette
affection avec la dartre furfuracée ou avec la dartre squammeuse.
La Teigne furfuracée excite un prurit considérable sur le cuir cJievelu , et entretient communément une
grande quantité de poux. Elle est accompagnée d'une certaine phlogose , qui donne lieu à la formation de
petites vésicules sur la peau , ou à de petites ulcérations; alors elle est humide , et exhale une humeur glutineuse
qui a l'odeur du lait aigri ou corrompu : d'autres fois elle est sèche, et absolument inodore.
Je n'ai jamais observé que la Teigne furfuracée attaquât les adultes ; mais on peut dire qu'elle survient
f w t souvent chez les enfans qui ont franchi leur premier septenaire d'années, quoiqu'on ait avancé une opinion
contraire.
Observations relaùves à la Teigne furfuracée.
X n . Première Observation. — Lucie Colin avoit atteint l'âge de six ans, lorsqu'elle éprouva la Teigne
porrigineuse. Elle est douée d'un tempérament bilieux-sanguin; sa peau est blanche, ses cheveux sont châtains.
La maladie afTecta la partie antérieure et postérieure de la tète : c'étoit un amas d'écaillés iurfuracées
d'un blanc jaunâtre, d'autres ibis grisâtre, et tellement sèches, que le plus simple attouchement suffisoit
pour en faire tomber un certain nombre sur les épaules de l'enfant : cet exanthème ne rendoit d'ailleurs
aucune odeur fétide. Il y avoit uue démangeaison forte, qui étoit à-la-fois occasionnée, et par la présence
des squammes, et par celle des poux, qui abondent aussi dans cette affection. Les endroits de la tète dégarnis
d'écaillés, étoient lisses, rouges et très-irrités.
Deuxième Oèse/vai/o«. — Thérèse Linet, ayant les cheveux blonds, d'une constitution lymphatique, a été
atteinte de la Teigne furfuracée à sept ans. Quand elle s'est présentée à mon observation, on remarquoit, sur
la région de l'occiput, des écailles roussàtres, épaisses, irrégulières, amoiîcelées sur le cuir chevelu, collant
les cheveux, au point qu'il eut été impossible de les démêler. Ces couches d'écaillés un peu humides se déprimoienl,
quand on y appuyoit le doigt : on observoit à la nuque un suintement qui étoit d'une extrême fétidité.