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52 MA L A D I E S D E L A P E A U .
CLXXTV. La Pathologie cutanée n'a été malheureusement que trop cultivée par des observateurs supeificiels,
cl on a confondu des choses essentiellement différentes par leurs attributs. J'ai dû opérer en conséquence
des distinctions qui étoicnt indispensables. Mais les espèces que j'ai établies, sont fondées sur un si grand nombre
d'observations, qu'on doit les considérer comme immuables. Les faits passent et repassent si souvent sous mes
yeux, que j'ai saisi sans peine leurs plus constans caractères.
CLXXV. Toutefois, malgré le soin que j'ai pris de retracer, avec ses couleurs les plus vraies, la physionomie
de chaque Dartre, je sens que beaucoup de choses ne peuvent se faire connoître par la tradition. Il en est de
la Médecine, comme de toutes les sciences physiques : combien de vérités pathologiques qu'on ne sauroit transmettre
par le discours, et qu'il faut pour ainsi dire conquérir par une longue pratique de l'art, et par une
fréquentation assidue des hôpi taux, où l'on se livre à d'utiles et constantes comparaisons! D'ailleurs les Dartres
subissent une multitude d'altérations accidentelles, qui empêchent souvent de les distinguer. Mais ces tableaux
aplaniront la route des praticiens, et faciliteront les études cliniques.
CLXXYI. Au surplus, il n'est pas encore temps d'exposer les phénomènes sans nombre qui caractérisent la
marche des alTections herpétiques. Tous les points de doctrine que j'ai réunis sur leurs causes, leur siège, leurs
transformations, leurs métastases, leur terminaison, &c. seront discutés avec l'étendue nécessaire, dans là seconde
partie de jnon travail. Occupons-nous d'abord de la description des différentes espèces de Dartres : cherchons à
rendre plus familière l'étude de ces dégoûtantes maladies, et tâchons de faire partager, à tous ceux qui se livrent
à la pratique de notre art, nos goûts, notre zèle et notre ardeur. En m'occupant de ces tristes tableaux, j'en ai
sévèrement écarté ce qui n'est point d'une vérité démonstrative : je n'ai pas oublié que la postérité répète les
expériences, et qu'elle condamne à un juste oubli les observateurs qui manquent d'exactitude.
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