J O MA L A D I E S D E L A P E A U .
ESPÈCE DEUXIÈME.
P L I Q U E A QUEUE ou SOLITAIRE. P L I C A loTigicauda. Planche TX.
Plilue dans laquelle les clieveui ou les poUs ne se divisent point, comme dans la précédente , en méclies distinctes et nombreuses
mai. se réimissem pour acquérir un alougemcnt excessif, qni la fait ressembler à une queue de cheval ou de tout autre quadrupède,
OBS. Parmi les vai-iét&i de la Plique ù queue ou solitaii-e, ou peut noter celles qui suivent :
A. Li PLIQUE i QUEUE ou SOLITAIRE LITÉUALE. Plica loiigkaud„ lateralh. — Souvent il eu p.roit une de chaque côté des
tempes; d'autres fois il n'en paroît qu'une d'un seul côté.
B. Li PiiQUE A QUEUE otr SOIITAIRE rusiFoiu.E. longicauda fudformU.-OOt-á est une queue cjliudn'que, qui diminue
progressivement de calibre eu manière de fuseau.
C. LA PL.QUE A QUEUE OU SOEITA.HE FAICIFORME. Pli^a /„ ; „ / „ , - Dans cette variété, la Plique est recourbée
a son exti/inuté mfériem'e, comme l'insti-ument que l'on désigne sous le nom it^faulx.
D. LA PEIQUE A QUEUE OU SOU.TAIEE E» „ASSUE. lor^'^aui. c W / ™ _ Cette Plique est tellement renflée à son extrémité
inférieure, qu'elle présente quelquefois l'aspect d'une m.assue énorme.
TABLEAD DE LA PLIQUE A QUEUE OU SOLITAIRE.
LXXXIV. JE parle de cette Plique, d'après un échantillon que j'ai sous les y eux , et d'après les relations
qui m'ont été transmises par des médecins observateurs. Elle offre des circonstances déplorables • elle attattue
sur-tout les femmes, parce que leurs cheveux sont naturellement plus longs que ceux des hommes. Cependant
on la voit ausst surventr chez les individus du sexe masculin, particulièrement chez les Cosaiiues qui ont la
tete rasee sur les parties latérales, et ne conservent qu'une seule touffe à l'occiput. Alors la matière de la
Phque se concentre dans cette touffe villeuse. L'afflux continuel des forces vitales, imprime une énergie particulière
a sa vegetation, et lui fait acquérir avec les années une longueur extraordinaire M de Formev
medecm ordinaire du roi de Prusse, vit dans les environs de Lovvitz, un individu occupé à garder les pourceaux.
Il avoit la tète chauve ; mais toute la masse de cheveux située au-dessus de la nuque avoit pris un
accroissement SI prodigieux, qu'elle descendoit jusqu'aux jarrets. Dans le Muséum d'Histoire naturelle do
Dresde , on remarque une Plique polonaise qui a près de neuf pieds de longueur , ainsi que le docteur
i l a j a n i a eu occasion de s'en convaincre, en la mesurant lui-même. On voit, dans l'intérieur du même établissement,
la peau du cheval d'Auguste I I , roi de Pologne. La queue de cet animal est d'une étendue démesurée •
les crins de cette queue ne sont point entremêlés, mais sont infiniment plus gros que de coutume
Uineommotlité principale causée par cette espèce de Plique, est le poids énorme dont elle'est pour les
malades. Le plus souvent ils sont condamnés à la laisser traîner par terre; ce qui les fatigue au-delà de toute
expression, par 1 effet du tiraillement douloureux qu'endure le cuir chevelu. Quelquefois il leur est impossible
de naarcher, et ils passent leurs jours dans l'inaction la plus triste. Plusieurs exécutent une progression
p e n i b l e , en portant la tête penchée en arrière, et sont forcés à tous les iostans de prendre du repos
I l est assez commun de voir la Plique à queue ou solitaire, former divers plis autour des épaules ou des
rems des personnes qui en sont affectées; ces circonvolutions ont quelque chose d'effrayant au premier aspect
et rappellent les serpens monstrueux qui embrassoient le corps de Laoeoon. On a rencontré souvent des infortunés
qui soutenoient cette pesante queue avec leurs mains, ou lui donnoient des points d'appui par des liens
fixes à leurs vêtemens, lorsqu'ils alloient mendier leur pain dans les villages de la Pologne
Dans certains cas, la Plique à queue ou solitaire va en diminuant de circonférence, depuis sa partie supé
rieure jusqu a sa partie inférieure. Dans d'autres cas, elle se renfle dans son extrémité, et se termine en dobe
ou eu massue. Elle part tantôt du sommet, tantôt du milieu, tantôt du bas de la tête. Le plus souvenf elle
est unique sur le cuir chevelu ; ce qui la fait désigner, par quelques Pathologistes, sous le nom de .oluair. •
a nous avons cru devoir ui conserver cette dénomination. On cite néanmoins une circonstance où il s'en forma
Ceux qui sont fatigués par la longueur prodigieuse de la Plique à queue ou solitaire, n'osent procéder it sa
section, parce qu ils redoutent l'hémorragie ou la rétropulsion de la matière triehomatique. Il peut arriver
neanmoms qu elle s'use par l'effet du frottement ou par vétusté, et qu'il s'en détache quelque por ion On 1'
vue aussi s,, separer spontanément et en entier de la tête, après avoir pris un aecroi.,semeni extraordinaire e't
s être considérablement ammcie à sa racine. Apinus fait mention d'une malade de Bruiiswiek, do.it la Pli,me
l é T ' " 1 ' "l®"''-"'' 'l ' " ! " « " « . causer aucun symptôme lilcbeux. On ^
aussi p rlé d tine dame polonaise parvenue à un âge trè.,-avancé, qui avoit porté plusietir Pli,,t,es successives
lesquelles se détachoient communément du cuir chevelu après un espace d'enviîon .sept aimées. Il est
d observation, qu il u'en paroissoit jamais deux à la fois. ^
ñ
/ r / z / r