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M A L A D I E S DE LA PEAD.
A R T I C L E V.
Considérations physiologiques sur les fonctions des cheveux et des poiU dans l'économie
animale; utilité de ces Considérations pour V intelligence des Phénomènes de la Plique.
CXXII. JUSQU'À présciil, on s'est peu occupé des foaclions clos cheveux el des poils dans l'économie du
corps vivant. Aucun sujet néanmoins n'est pins nécessaire à approfondir pour pénétrer le véritable aiége de
la Pliquc. D'aillcui-s, ces organes jouent un rùle dont on ne sent point assez riraportimce. Lii physiologie et la
pathologie le démontrent. Rien n'a donc pluà d'attrait pour notre curiosiié, que l'étude de ces canaux si fins
et SI déhés, répandus avec tant d'abondance sur toute la périphérie du système humain, et qui concourent
à la fois à son ornement et ù sa conservation.
CXXllI. Mon inteulion n'est point de répéter ici tout ce qu'on a écrit da ns les livres, touchant la structure
physique des cheveux et despoils. On est pénétré d'élonnement, quand on songe que ces organes sont formés
d'une matière nuicilagineuse que le travail des forces vitales réduit en filamens, par un mécanisme analogue
à ccluj de la toile de l'araignée ou du tissu du ver-à-soie. L'anatomie nous les montre renfermés i leur
base dans de petits sacs membraneux, ordinairement désignés sous le nom de bulbes, et pénétrés de toutes
parts par des vaisseaux sanguins et par des nerfs. Quand on les considère ainsi enchissés dans ces sacs on
croît voir des plantes qui se développent dans des vases. Aussi leur nutrition s'opère-t-clle par une espèce de
suc qu'ils pompent dans le bulbe, et qui les parcourt jusqu'à leur extrémité.
CXXIV. Les cheveux et les poils ont une analogie frappante de structure avec la peau. Comme elle, ils
sont revêtus d'une enveloppe épidcrmoïque qui est toujours bUinche, quoiqu'ils présentent différentes nuances.
Mais ces nuances proviennent de la matière diversement colorée qui circule dans l'intérieur de leurs cavités'
Cest sans doute cette ressemblance d'organisation qui les a fait regarder par quelques Physiologistes, comme
une prolongation de l'enveloppe tégumcutaire.
CJCXV. Ce qui, du reste, confirme davantage cette analogie que nous venons d'établir, c'est la couleur
des cheveux, ainsi que des poils, qui suit ordinairement celle de la peau : quand celle-ci est très-blanche ils
sont communément blonds ou châtains; lorsqu'elle est brune, ils sont noirs; cnlin, quand elle est roussâire
ils sont rouges. Ajoutons que cette similitude de couleur ne se manifeste pas uniquement dans le corps en santé'
mais encore dans les corps décolorés par quelque altération morbilique du système dcrmoïde. On trouve dani
les UjmscoU Scelti de Mi lan, l'histoire d'un paysan, mort de phthysie pulmonaire dans l'hôpital de cette ville
Le cadavre de cet individu, transporté au lieu commun des inhumations, se distinguoit aisément de tous les
autres par la bhyicheur éclatante de sa pean, de ses cheveux et de sa barbe. On ob.,erve dans ce moment à
I hospice de Bicctre, une espèce d'albinos, né do parens d'ailleurs très-sa inSj et dans la classe des ouvriers Sa
peau est blanche comme la neige, aussi bien que ses cheveux, qui sont en outre fort toulTus et presqn'aussi
rudes que la crinière d'un cheval. La mémo disposition se remarque dans les cils, les poils des aisselles des
parues génitales cl de l'universalité des tégumens. On puiseroit beaucoup d'autres faiu de ce genre dans les
recueils scienlinques.
c x x y i . La couleur des cheveux et des poils est donc un phénomène plus important à méditer qu'on ne le
croît vulgairement. En effet, c'est leur couleur qui marque l'énergie des forces vitales et la nature du tempérament
de I homme . Les cheveux noirs indiquent la force ; les cheveux blonds décèlent un état de foiblesse et
de langueur. Les cheveux rouges paroissent être le résultat d'une organisation imparfaite et maladive et
inspirent generalcment une sorte d'aversion. Les cheveux blancs qui accompagnent la vieillesse, annoncent
1 aloiiie des legumens de la tête et la disette des sues nutritifs. « On les voit (pour me servir des expressions de
» M. Lauoix), semblables à des rameaux non avivés, se détacher pou à peu, après avoir observé dans leur
» deperissement toutes les nuances de la dégradation et de la mort ». Personne n'ignore que dans les endroits
ou II y a des cicaLrices, ces organes offrent moins de vigueur et une teinte moins foncée. Je remarque journellement
qu après la guérison de la teigne par l'application de la calotte ou autres topiques, les cheveux qui
lepoiisscnt sur les parties anciennement malades, sont pâles et décolorés, tandis que ceux qui croissent dans
les parties saines, conservent leur teinte naturelle.
CXXVII J'ai déjà dit que la coiihur particulière dos cheveux et des poils éclairoit iiiliniineut lo piivsiologiste
sur le teinperament physique des individus ; je puis ajouter, par conséquent, qu'elle ,loit fournir des
renseiguemens avantageux au praticien, sur les diverse, maladies cutanées auxquelles sont spécialement enclin,
ce, menie, individus. J'ai eu l'occasion fréquente de faire cette étude ..ou,parée à l'hipital Saint-Louis. Il
conste, par mes remarques continuelles, que le, hommes à cheveux blonds ou roux, sont presque toujour,
M A L A D I E S DE LA PEAU.
sujets à la dartre fiirluracée, aifection qui décèle en eux une foible«.. ,., l' l i - , ''
état maladif des exhalans, qu'il est dilEc le de détermiW De H v^m . ""
prurigo attendent souvent ces mêmes hommes dans lèûr v i e U W '
CXXVIII. Les phénomènes et altératious qu'éprouvent les cheveux et le, un,U ,!=„ l •
n'ont presque pas été considérés. Madame P " » , dans une lièvre r ivn.ni i . e'^
laborieuses, a perdu la plus belle chevelure blonde au mihe "d'unIriTs^eù; '
toutes parts, et cette chevelure a repoussé très-noire après son entiei Î b Z m L t ' ' Z "
avec de, cheveux bruns. Il les perdit dans une maladie, et il lui en vin d'ares dVii , T
consistance et l'état physique des cheveux éprouvent également des changemens r n , 1 „ 3
des soins a une femme dont les cheveux Irisoient beaucoup avant sou mariage • apr onTi i 7 r "T
sont devenus constamment humides, au point qu'il es. absolument impossib e le r W " 'l
poil, des aisselles, &e. sont devenus très-lmileux. boucles. Les
ÊrnÊmmmm dé r . r , , , ^ ; , "" " " ""»i» 1« 'k la mère, ql'on appeZ
de a ties-distinctement des cheveux sur sa tête. Après la naissance, ces cheveux croissent de plus eT plu
a i r i r d r r h : n T r ^ t - cn s u i t e î d i L i ;
d V en incai ab e e T " V-'il approche du terme de sou existence, et qu'i
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phénomènes physiologiques inspirent le désir de rechercher quelles peuveiit être les
fonctions des cheveux dans l'eeouomie animale. Cette matière est encore couverte d'un voile épais. 11 faut bien
u aumoins que ces organes aient quelque destina,ion importante, puisqu'il, existem dans le'foetus, pui n"
!Îs d inT r'""'.'es a opeiei la lonctio n exhalante, de concert avec la ^ ^ poils séroieltt:
peau?En eCfet, quand l'action de l'une diminue
1 action des autres paroît augmenter, et „ c e versé. Les nègres de l'Amérique ont les chevenx courts et crépus!
u a n l i f ™ déperdition très-abondante par le système culané. Dans le Nord, au contraire, on
tianspiie moins; aussi les cheveux sont-ils plus longs, et leur propriété hygrométrique plus considérable'
q i qfe so V" ' ^ de leurs bulbes que s'opère ce phénomène. Ils servent en
v é a l T e r la C'est ainsi que les feuille, des arbre, travaillent à mûrir la sève
ë poui la perlectu)n de la fleur et de la semence. Pour mettre dans son plus grand jour cette vérité
q on examine es maladies qui se jugent par les sueurs. Les chevenx sont tellement humectés d'une matière
sur in^ r i ' • '^•""'S'-i- <!<• honnct. D'une autre part, avant qu'on apperçoive la transpiration
a i s s e l l è f ft ' de poils, tels que la tête, le menton, les
tô re I r ; "P"": ' '"" '''-J» <1"^ •'"•"ides. Les cheveux et les poils exercent donc une fonction excrétoire
dans l'économie vivante.
v i v a n t ' ' ^ ' " D'autres faits prouvent , ce me semble, qne des humeurs excrémentitielles sont chassées du corps
au moyen de, cheveux et des poils. Les gouttes qui coulent tie ces organes sur la face, ont un principe salin
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