i M A L A D I E s D E I, A P E A U.
an-dcssus du niveau île la iicau. Il ne s'en dcouloit aucune humem-. Le malade exhale,il une odeur de souris
tii'S-énergiiiue. Il éloit exleuué de maigreur, et avoit un appelit dévorant. Cet enfant est sorti de l'hôpital
]ia, raitemcnt guéri. Cette observation et la précédente prouvent que le favns peut attaquer d'autres parties
que le cuir chevelu.
Qualrihne OUcrvalion. — Souvent la Teigne faveuse épargne la téte, et se porte uniquement sur d'autres
parties. Le fait suivant en est une preuve. Joan-Jaeques Ucdoitil, homme âgé do trente ans, robuste et de
moyenne stature, avoit toujours joui d'ime bonne santé. Il lui survint une Tcigue faveuse au côte ilo la cuisse,
qui se iiropagea insensiblement aux jambes et aux bras. La tiHe resta saine et'intaete. Cette Teigne commença
d'abord par des boutons petits, relevés en pointe, et rccmivcrts d'une pellicule blanche. Bici'itòt un cercle
innanimatoire se forma autour de ces boutons, qui s'agrandirent. Les croûtes devinrent jaunes, épaisses,
s'élargirent considérablement, présentèrent une surface lisse, creusée dans son milieu, en sorte qu'elles iiguroicnt
par leur agrégation les cellules d'une ruche i\ miel. Elles étoient profondément enfoncées dans l'épaisseur
de la peau. A mesure que la maladie avauçoit dans ses progrès, les croûtes lomboicnt, et laissoienl après elles
sur la peau une teinte d'un rouge violet ; mais, peu de temps après, il s'en formoit de nouvelles. La maladie
sévissoit sur-tout pendant le printemps. Durant l'hiver, elle s'éclipsoit, du moins en partie. Il n'est pas inutile
de rappeler que le malade éprouvoit des nausées et des vomissemciis complets, priuciiialement pendant les
chaleurs de l'été.
Cinquième Obsuvallon. — Qui croiroit que la Teigne faveuse peut attaquer les vieillards? C'est-là pourtant
ce que nous avons observé à l'Iiòpital Saint-Louis. Angélique Delamalle, âgée de soixante-huit ans, fílense de
lame, nec a Pans de parens sains, n'avoit éprouvé, jusqu'à l'époque de l'invasion do la maladie qui fait le sujet
de cotte observation, aucun accident qui mérite d'être rapporté. La Teigne dont il s'agit lui survint spontanément
et sans cause connue. Elle manifesta tous les caractères du vrai favus; même couleur, mémo excavation
des tubercules, même odeur, &c. La tòte n'étoit pas la seule partie affeetée. Ou observoit des croi'itcs laveuses
aux bras, aux cuisses, principalement dans les endroits qui répondoionl à des aponévroses considérables.
Sixième Obscvation. - Geneviève Fesson , âgée de vingt ans, née à Rouvre, département de la Sarthe
d un temperament lymphatique, n'ayant jamais eu la petite-vérole, éprouva, à l'âge de neuf ans une maladie
qui dura trois mois, et dont elle consci-ve à peine le souvenir. A douze ans, nouvelle maladie, (uii étoitcaraeterisoe
par un état de foiblesse continuejie, de douleurs vagues dans tous les membres, par le gonflement et
la siippuration des glandes lymphatiques situées sous la mâchoire inférieure, et par tous les autres symptômes
qui annoncent l'existence du vic<, serophuleux. On lui prodigua les remèdes; mais il paroit que la maladie a
sur-tout été guerie par l'apparition menstruelle, qui arriva vers l'âge de (|untori,e ans, et marcha ensuite régulièrement.
A dix-neuf ans, Geneviève Fesson se trouvant en voyage, fut obligée de traverser une rivière
dans le moment de ses règles, et cette imprudence donna lieu à leur suiipression. A vingt ans il parut sur
diirérentes parties du corps des pustules rougeâtres, auxquelles succédèrent des croûtes épaisses, d'un jaune
blancliatrc, enfoncees dans le milieu, relovées à la circonférence. Ces croûtes se desséclièrent iieu à peu
devinrent alors blanches, et tombèrent en poussière; il resta an-dessous une tache rougeâtre, avec dépression
de la peau. Il s-urvenoit continuellement de nouveaux boutons ou tubercules, de manière que la malade n'en
etoit jamais entièrement débarrassée. Depuis cette éruption, la menstruation ne s'étoit point rétablie Enfin
la malade entra à l'hôpital Saint-Louis au mois de décembre i8o3, dans un état de foiblesse excessive'
aecablee par la maigrour, conservant néanmoins son appétit ordinaire. Les fonctions de tous les organes'
hormis celles de 1 uterus, s'exécutoient assez bien. On voyoit dans toutes les parties de son corps des croûtes
ayant le earactere décrit ci-dessus. On appercevoit aussi beaucoup de cicatrices et de taches rougeâtres dans les
endroits ou les croûtes avoicnt existé. Les soins curatifs que nous lui administrâmes parvinrent à la guérir.
Vn. Je me borne à l'exposition de ces faits; j'aurais pu sans doute les multiplier bien davantage puismie
la Teigne faveuse est la plus commune de toutes, et <|u'ellc s'olfre perpétuellement à notre observation 11 me
suffira de dire que cette aETeetion singulière et intéressante est une des espèces les plus tranchées du genre dont
nous traitons. On doit être surpris que les auteurs ne l'aient pas décrite jusqu'à ce jour avec plus de détail el
d exactitude. '