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IÓ2 MA L A D I E S DE L A P E A U .
rénitcnt de la partie inférinirc de la juiiibc gauche , qui otïroit une couleur rougeátre; peau épaisse ¡et écailleusci
Im média lenient au-<lessus ot sur l'arLiculation til)io-tarsienne et les nialJéoJcs, il s'clcvoit de Ja surface ciUnnce,
luio production noirâtre, dure, solide, rugueuse, comme cornée, insensible, épaisse de deux ù trois lignes,
]uirseraéc de sillons nombreux, les uns superficiels , les autres profonds , qui se coupoient en divers sens.
Une énonne quantité de poux rxistoit sous les croûtes et entre leurs intervalles ; la sensibilité de la peau
paroissoit un peu exaltée au ioud des scissures. Les fonctions intérieures ne tardèrent pas à se déranger. ]1
survint un calharre pulmonaire accompagné d'une débilité considérable et d'une dépravation dans les digestions ,
auquel se joignit l'écoulcuicnt d'un sang clair, séreux, et en petite quantité, par les narines. Voici les spuptômes
qu'on -observoit alors : leint caclicctique, Ijouclie amere et pâteuse; soif vive; anorexie, langue humide,
Ijianchâtre, sans enduit; douleiu- ii l'épigastre; constipation; peau sèchc; toux fi-équente ; crachats muqueux
et légèrement sanguinolens ; oppression; douleur sous-stci-nale; sentiment de chaleur dans la poitrine; pouls
iiccélcTé, mou et foible ; la respiration s'exécutoit avec aisance, mais il y avoit peu de sommeil la nuit. La malade
ne s'occupoit guère des accidens qu'elle éprouvoit, et s'opposoit même à ce qu'on lui administrât des remèdes.
Troisième ohseri^alloii.—Catlierine Pichón, d'un tempérament l37iiplialique , d'une constitution foiblc et:
irritable, ayant les cheveux et les sourcils noirs, la peau d'un blanc mat, enti'a à l'hôpital Saint-Louis, le
vingt-huit janvier 1806, pour la deuxième fois. Elle avoit été déjà traitée dans cet hôpital, trois ans auparavant
, pour une aH'cctioa lépreuse, qui avoit beaucoup diminué d'intensité ; mais il étoit resté quelques
croûtes et quelques ulcérations sur diverses parties du corps. On imagina alors que son séjour â la campagne
acheveroil sa guérison ; cependant la maladie reparut et exerça de nouveau ses ravages. Son corps se hérissa toutà
coup de croûtes ; les unes grisâtres et tuberculeuses, et semblables â ces cristallisations et ces stalactites que Ton
j-emarque par fois aux parois internes des grottes; les autres croûtes, moins élevées, s'étcndoient en largeur.
Depuis ce Unups, Catherine Piclion a séjourné dans plusieurs hospices. On a employé pour elle tous les moyens
connus. Les croûtes sont tombées : il s'en est formé d'autres, et elle est arrivée à l'iige de dix-neuf ans, sans
obtenir aucune guérison. Cette Lèpre a même entravé la marche de la nature; l'accroissement ne s'est point
opéré, les glandes mammaii-cs ne se sont point développées, et l'on s'étonne, en examinant son corps, de
ne trouver aucun des attributs de la puberté : tout, clicz elle, est resté dans l'état d'enfance. La surface du
système deniioide offre ou des croûtes, ou des ulcérations, ou des cicatrices; siu- les côtés de la face sont des
croûtes épaisses, jaunâti-es, profondément sillonnées, qui s'étendent depuis les deux arcades zigomatiques ,
jusqu'aux deux angles de la mâchoire. On trouve à la partie extérieure de la poitrine, un tubercule arrondi
qui s'élève eu conservant la même fonne; ce tubei-cule est d'une couleur verdâtrc entouré d'un cercle rougeátre.
Ces jours derniers, il y avoit une croûte d'une largeur considérable cpii couvroit le côté gauche et la
partie postérieure du bassin : elle étoit mince à la circonférence, épaisse vers le centre , où elle olïVoit des
sillons plus ou moins profonds ; elle présentoit aussi des excavations dans lesquelles étoient enchâssées des végétations
chai-nues. Sur les jambes , et principalement sur la jambe di-oite, on voyoxt des croûtes d'mi moindre
volume, les unes blanchâtres, les auti-es grisâtres, et existant sur une peau d'un rouge violacé. Sur les épaules,
sur le dos, sur les poignets et sur les pieds, on remarquoît de larges ulcérations superficielles, qui causoient
à la malade des douleurs ati'oces toutes les fois qu'on la pansoit ; le pus qui eu décoidoit, étoit blanc et séreux :
dans les endroits où il n'y avoit point de croûtes, ni de cicatrices, la peau étoit sèche, ridée et flétrie. Elle
n'avoit plus sa souplesse, sa douceur et son coloris naturel. La malade étoit tourmentée d'un dévoiement
continuel ; elle étoit dans un état de maigreur extrême : toutes ses fonctions étoient altérées.
CCCCm. J'ai pensé qu'il seroît utile de rapprocher ainsi toutes les affections qui se rapportent â la Lèpre
crustacée, et de leur avoir assigné la place qui leur convient. Ces maladies d'ailleurs méritoient une description
détaillée. Quelques auteurs avoient singulièrement négligé leurs caractères distinctifs. C'est ainsi que les
affections ordinairement indiquées sous les noms de Mal-mort, Mal de la rosa , avoient été , sans raison ,
séparées du genre des Lèpres. Si la nature fait les espèces, c'est le climat qui fait les variétés : les phénomènes
qui constituent ces variétés, tiennent, pour l'ordmaire, à des causes locales, ou à la constitution particulière
de certains peuples, etc.
M
pini I