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M4 MALADIES DE LA PEAU.
ESPÈCE TROISIÈME.
PSORIDE CRUSTACÉE. Planche 53.
Cesi ainsi que nous désignons communément une i-rupiion pustuleuse et croftleuse, qui se manifeste iVonlinaire ù la partie externe des cuiss(
des bras, des avant-bras, souvent même dans les intersiices des doigts, et que le vulgaire prend quelquefois pour la gale. Cette éruptio
qui est prestine toujours le résultat de la malpropreté et du genre de vie, n'a aucun efTet contagieux. On peut en faire deux variétés.
1 psoriasie sordide ou scorbutique-, elle est sans lièvi
es mal-s;iines, qui manquent de linge et de tous
A. La psoride crustaeée chronique. Psorts criislacea chroftica. On la i
c'est celle qui attaque les indigens, les prisonniers, ceux qui vivent dans des i
moyens de salubrité.
D. La psoride erustacée aiguë. Psoris cnutacea acuta. J'ai vu plusieurs personnes sujettes ù cette éruption cutanée qui se déclare chez elles
au renouvellement de ciiaque saison, ou par l'effet de quelques intempéries atmosphériques ; elle attaque principalement les enfans et les
individus doués d'une constituùon lymphatique. Souvent elle est accompagnée de quelques mouvemens fébriles.
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T A B L E A U DE LA PSORIDE CRUSTACKE.
On n'a pas assez étudié les phénomènes particuliers de cette maladie, qui est pourtant l'réquente dans les grandes
villes, dans les liôpitaiLX, dans les ateliers, dans les manufactures, dans les garnisons. Cette affection se maniléste
communément par de larges pustules, un peu aplaties, environnées d'une aréole rougcâtre, lesquelles se convertissent
en croûtes grises, ou d'un jaune foncé. Ces pustules se montrent quelquefois vésiculeuses; j'en ai observé quelquesunes
qui présentoient l'aspect de la fausse vaccine. Le plus souvent, elles sont de la grosseur d'un petit pois et contiennent
une sérosité opaque ou purulente, assez semblable à celle des boutons de la variole.
Les pustules de la psoride crustaeée ont pour siège ordinaire les bras, les avant-bras, les extrémités inférieures,
à la face externe des cuisses, spécialement à la région lombaire, la partie antérieure de la poitrine; elles ont une
marche lente, et en se desséchant elles laissent sur la peau une empreinte durable, mais qui n'est pas suivie de cicatrice.
Les démangeaisons qu'elles déterminent sont brûlantes dans le début de la maUdio. Elles se rapprochent de
celles qui sont déterminées par la présence de l'érysipèle. Elles occasionent une grande tension sur toute la peau.
Mais ces démangeaisons s'affoiblissent et sont à peu près nulles quand la dessiccation des croûtes s'est entièrement
effectuée. Souvent la psoride crustaeée se développe sans occasiouer la moindre sensation pénible.
La psoride crustaeée se manifeste, dans quelques cas, sur le dos des mains et dans les interstices des doigts; et à
mesure qu'elle se développe, elle excite parfois un prurit analogue à celui que provoque la gale. Il est vrai qu'ensuite
ce prurit cesse entièrement quand les boutons sont tout-à-fait parvenus à leur maturité, ce qui peut fournir, jusqu'à
un certain point, un caractère distinctif entre les deux affections.
J'ai observé dans certaines circonstances que les boutons de la psoride crustacée étoicnt assez nombreux et comme
conÛuens sur la peau. A mesure qu'ils se dessèchoient, ils étoient remplacés par d'autres qui suivoient la même marche.
Leur sommet étoit aplati; leur base étoit rouge et enflammée. Quand ils avoient disparu, la peau restoit partout légèrement
endurcie.
Les individus qui sont sujets à la psoride crustaeée se trouvent pour la plupart dans un état de cachexie scorbuticiue.
Leur peau est sale, blafarde et dans une sorte de reliicliementuniversel. Les pustules, eparses sur toute la pcriplierie
(lu corps, après avoir fourni une matière séro-puruîente, se dessèchent, ])Our se convertir en croûtes noires, ou d'un
janne-verdâtre pins ou moins foncé; elles sont inégales, tantôt isolées, tantôt amoncelées; elles se mrdtiplient d'autant
plus, que les causes qui favorisent leur développement sont plus ou moins long-temjis continuées. Elles se brisent par
le frottement et se réduisent en une sorte de poussière grisâtre.
La psoride crustacée n'est quelquefois qu'une maladie passagère; mais, dans d'autres circonstances, c'est une maladie
permanente, ou du moins sujette à reparoitre après des intervalles plus ou moins rapprochés. La peau, dans ces
cas-là, Huit par devenir dure est rugueuse. On y remarque des froncemcns assez, prononcés, qu'il est dilïicilc
de faire disparoître malgré les topiques émolliens qu'on ne cesse d'employer en pareil cas. Les malades jouissent
d'ailleurs d'une santé intérieure qui n'éprouve pas le pins léger trouljlc, à moins que la psoride ne se manifeste avec
une marche aigué. Les observations suivantes finiront par donner à nos lecteurs une idée complète de cette maladie.
O B S E R V A T I O N S RELATIVES A I.A PSORIDE CRUSTACÉE.
Première oioen-aiwn. — Marie-Madeleine Dormán, âgée de ipiarante-deux ans, d'un tempérament sairguin, ayant
les cheveux blonds, née dune mère foible et valétudinaire, fut atteinte d'une maladie de penn, d'abord considérée
et traitée comme la gale. C'étoient des éruptions sur le col, sous les aisselles et le long des c.itrcmitcs inférieui-es. Ces
éruptions pustuleuses, arrivées à leur dessiccation, se ehangcoient en croûtes plus ou moins informes. Hiles se montroient
en automne, se continuoient durant tout l'hiver, pour disparoître au printemps. Sur ces entrcfcites, la
malade éprouva quelques chagrins et prit une mauvaise nourriture. Dès lors l'indisposition dont je parie gagna toute
la surface du corps. Voici quelle étoit la forme et la configuration des boutons : ils étoient petits, rouges, légèrement
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