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M A L A D I E S D E L A PEAU.
ESPÈCE DEUXIÈME.
LÈPRE CRUSTACÉE. LEPRA crustacea. Pianelle XXXÍ.
L è p r e , se manifcslaiU sur une ou plusieurs parlies (les idgumens par des croûtes tuberciilouses, indgalcs, sillonnics, 01 qui offrcnl bciiuc
o u p d'aspdritds et de profondes gerçures. L e s croiilcs, qui forment de larges plaques sur les légumens, ont beaucoup plus d'diendue
c l d'épaisseur que celles des darlres. Elles laissent apròs leur chùl c des cicatrices indélébiles.
Ons. Celte Lèpre offre plusieurs varictén ; je ne citerai que les 5 ni van tes :
A. LA LÈPRE CRUSTACÉE VOLGAIRE. Lepra crustacea vulgaris. — Celte vni icté est celle qui mérite proprement le nom de Lèpre. Ceux qui
e n sont atteints, après avoir passé plusieurs jours dans un état de débilité et de mélancolie sombre, voient successivement se manifester
s u r la périphérie du système dermoide , des tubercules pustuleux, qui se convertissent en croûtes rugueuses, iipres cl dures. Ces ccoùtos ,
qui sont d'uLord d'un jaune verdùtre, noircisscnl en se dessécbaiit; elles servent, en quelque sorle, de couvercle À de petits abcès ,
qui contiennent une liqueur icboreuse ou purulente, d'uue odeur très-fétide.
LA LÈI'HE CRUSTACÉE SCOUBCTIQUE. Lepra crustacea scorbutica. — Cette variété de la Lèpre s'observe particulièrement dnus la province
des Asturics, en Espagne. Les babitans lui donnent le nom vulg.iire de Mal de la rosa, h cause de la rongeur excessive qui se
manifeste sur les tégumens avant la formation des croûtes. Ces croûtes, de couleur cendrée et rudes au loucbor, sont d'nn aspect
l i i d e i ix ; elles sont marquées et Iraversées par des siilons profonds, ou par des fissures qui pénètieul la peau jusqu'au vif, et sont
nccompagnees d'une grande douleur. Elles occupent ordinairement les métacarpes et les métatirses i quelquefois elles s'étendent eu
f o r m e de collier à la partie antériciire et inférieure du col, de l'une à l'autre clavicule. D'autres croùlcs dcscc-iidcnt en avant eu forme
d ' a p p e n d i c e jusques vers le milieu du sternum. Le célèbre Casal a décrit et fait dessiner cette maladie. Les syraplùmes les plus conslans
d e cette varièlé de Lèpre , sont : i". une vacillation continuelle de la tète, an point que les malades ne peuveiit jamais resier dans
n n repos parfait. Gisal parle d'une femme qui se balançoit comme un roseau battu par le vent, et qui étoit obligée de rétablir h
c h a q u e instant l'équilibre, en portant ses pieds en avant ; une ardeur douloureuse do la buucbe, des vésicules aux lévfes , la
langue chargée-, la débilité de l'estomac, une lassitude gcDcrale, principalement au:< cuisses; 4°- des croûtes sur les métacarpes
e t les métatarses , en sorte que ces parties puroissent quelquefois comme brûlées. Cette ardeur dévorante qui les consume, augmente
par la chaleur du lit-, ils ue peuvent supporter aucune température extrême-, ils pleurent pour la inoindre chose, et même sans causo
C. LA LÎ:PRE CRDSTACÎB, vulgairement appelée le .v^z-nonr. Lepra cr-ustacea, Maluni-Morluum. — Cette variété est la Lèpre commune
d e nos climats. Mes prédécesseurs me paroissent ne l'avoir pas décrite convenablement, et avec tous les délaits propres à la faire bien
connoitre. Les Arnbes en fout néanmoins mention. Celte hideuse maladie se manifeste par des pustules, qui se recouvrent de croûtes
l a r g e s , profondément sillonnées, tuberculeuses, de la couleur d'un jaune verdAlre , laissant, après leur cbûte, la peau cicairisèc.
C e t t e éruption attaque principalement les bras , les cuisses et les jambes ; mais je l'ai observée également au visage et a la partie
a n t é r i e u r e de la poitrine. Cette maladie porte une atleintc profonde à toutes les fonctions. Cens qui l'éprouvent, sont dans un l'Ut Je
marasme et do langueur; lorsqu'elle attaque dans le bas âge, elle interrompt la marche de l'accroisse ment . J'en citerai uu exemplo
b i e n digne d'attention; c'est celui d'une fille qui, à l'Age de vingt ans, paroissoit n'en avoir que dix. Chez elle, toutes les fonctions
é t o i e n t dans un état de stagnation et comme dans une espèce de mort.
D. L.i LÈPRE CRUSTACÉE sTpnii.IXIQOE. Lepra crustacea sypiiilitica. — Cette variété de Lèpre, dont je parlerai plus amplement, lorsque
j e traiterai des maladies vénériennes, est caractérisée par des boutons pustuleux, croûteux et tuberculeux, arrondis, inégaux, Irèsélevés
an-dessus de la pean; certains de ces boutons sont rapprochés et comme confondus; d'aulre.i sont entièrement isolés. Les croûtes
s u r - t o u t , dont la couleur est d'un jaune verdàtre, affectent différentes ligures ; tantôt elles sont épaisses, offrent des aspérités affreuses
qui sont quelquefois déprimées dans leur centre, et qui, d'autres fois, sont fendillées et sillonnées dans tonte leur étendue; tantôt
elles sont proéminentes et mammelonnées comme des stalactites. On voit des malades dont le front est comme hérissé de tubercules
h o r r i b l e s : sous les croûtes, se trouve souvent une matière puriforme qui est d'une grande fétidité.
TABLEAU DE LA LÈPRE CRUSTACÉE.
CCCCI. On a souvent confondu cette maladie, soit avec la Lèpre squammeuse, soit avec lelépliantiase ou
Lèpve tubei-culeusc. Sa descripUon exacte fixct-a sans doute la ligne de démarcation qu'il faut établir entre les difl'érentes
espèces. Nous avons cru devoir la désigner par le caractère de son éruption dominante : en général, cette
maladie se maiiifesLe par des croiiles iiigucuses, âpres et sillonnées, lesquelles sont le résultat de l'épaississement
d'une matière iclioreuse et purulente.
Cette apparition de croûtes lépreuses, est précédée pnr d'autres symptômes. Avant que le mal éclate sur le
système dermoide, les malados sont atteints d'une morosité sombre et d'uue accablante mélancolie ; ils ne peuvent
triompher de l'état de tristesse qui les gagne. Il survient dans les forces un état extraordinaiie de lassitude et de
foiblesse, qu'aucun repos ni aliment ne sauroient réparer. Souvent aussi, les malades n'éprouvent rien qui fasse
soupçonner l'invasion profonde de cettc éruption affreuse; e t , la Lèpre a déjà poussé des racines profondes, qu'on '
s'apperçoit à peine du danger qu'elle cnlrainc.
Cependant, on voit paroitt-e sur les tégumens ^cs pustules ou furoncles d'une teinte bleuâtre et comme livide.
Ces pustules se rassemblent par grouppes à la surface cutanée , et présentent, comme je l'ai déjà dit, des aspérités
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