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M A L A D I E S DE LA PEAU.
PREMIÈRE PARTIE.
FAITS relatifs à Ihistoire particulière des Scrophules.
ESPÈCE PREMIÈRE.
SCROPHULE YULGAIHE. ScROPavLA vidgaris.
P L A N C H E S X LVI , X L V I I et XLYI I I .
Scropluilc se manifestanl sur une ou plusieurs parties des t^gumens, surtout aux angles tic la mâchoire ¡nréïîcuro, par l'accroissemeut, l'ioduralioii
el la saillie des glandes lyoepalliiciues, par l a tuméfaction de la l è m supérieui-c, par des gonrtemens et des caries at'liculaires, par des lâches,
des écailles, des croules ou des ulc<!i-;ilious à la p e a u , par des vigtHalions celluieuses, etc. d'où naissent les variétés suivantes:
A. LA SCROPNULE VULGAIRE GLANDULEUSE. Scrophula vulgaris glandulosa. — Ce sont les glandes du col et des aisselles, qui sont
le plus sujettes à s'engorger par l'effet de Tirritatioa sci-opliuleuse. Les ganglions lymphat iques, qui se Irourenl immédiatement situés sous la
peau , se goniknt pai fois dans toutes les parlies du corps, en sorte qu'en parcourant avec les doigts ces petites eminences , on croit sentir les
grains d'un grand chapelet ou des oeufs de perdri.s. La Scrophule vulgaire glanduleuse est tantôt statiouiiaire; tantôt elle ari-ive à suppuration
et forme des abcès plus on moins é tendus ; quelquefoi s elle conli-acte la dégénérescence cancéreuse.
J5. LA SCBOPIIULE VULO.VIKË AUTICULAIHE. Scrophula utûgaria arlicidarU. — Scrophule des ar t iculat ions est la plus commune après
celle que nous venons de signaler. Nos hospices de charité en sont remplis. Elle se mont r e inclifféremmeul aux pieds et aux mains, dont elle
carie et détruit les petits os; aux genoux, où elle détermine des épanche m e n s de synovie; autour de la tête du fémur, dont elle cause la
l u x a t i o n , etc. Cet t e maladie est très-ficheuse, puisqu'elle réduit les indiridus qu'elle attaque à u u étal de nullité absolue. Comme In précédente
v a r i é t é , elle se manifeste principalement dans le j eune âge; mais ses traces persistent jusque' dans l a vieillesse la plus reculée.
C. LA SCUOVIIULE VULGAIRE CCTANEE. Scrophula vulgaris CHTAFIEN. — Lorsque la maladie scrophuleuse s'étale sur la peau, elle y
p r o d u i t des effets qui simulent d'une manière frappante ceux de la dartre ou de la syphilis. Ces ciTels sont si diil'érens, qu'on pourroit établir
une multitude de sous-variétés intéressantes, si l'on avoit égard à toutes les formes qui se présentent . Ainsi, par exemple, je ne pense point
q u ' a u c u n aut eur , avant moi , ait jamai s signalé une sorle de Scrophul e superficielle, dont il est singulièrement dilCcile de concevoir la marche
et les pi-ogrès. Lor.-îquela peau commence :'i s ' a l t é r e r , elle devient très-poreuse; ensuite il se manifeste sur l'endroit attaqué une tache jaunât re,
à laquelle succède une cicatrice légère de même étendue, dont la couleur est d'un blanc de nacre. .Mais il est des phénomènes plus communs,
e t qui caractérisent la variété dont nous parlons. Quelquefois la peau s'amincit, se gerce et devient squammeuse, comme daus certaines
dartres ; d'aut res fois elle exhale une humeur ichoreusc, qui s'épaissit et se condense on croûtes épaisses d'une couleur A-erdàtre ou jaune.
Souvent ce sont des pustules analogues, par leur ibrme, à celles de- la syphilis, mais moins proéminentes sur les tégu m ens. t'es pustules
s ' a r r a n g e n t d'ordinaire circulairemetit, et l'aréole qu'elles tracent va toujours e n s'élargissant, d'où lui est venu le nom de cenin/i/^-e, que
j e lui donne dans mes leçons cliniques. EuGn , qui n'est pas journellement effrayé de voir dans les rues ou dans les h ô p i t a u x , tant d'individus
de l'un el l 'autre sexe, dont les lèvres et le nez sont journel lement atteiniset successivement dévorés par des ulcérations sanieuscs et fétides!
J3. L A SCROPHULE VULGAIRE CELLULEUSE. Scrophula vulgariscellulosa. — Celle variété de Scrophul e est celle qui porte spécialement
son impression sur le tisni cellulaire. Elle détermine souvent sur les extrémités inférieures, ou sur quelqu'autre autre partie du corps, des
végétations humides, qui simulent des fraises, des champignons, comme dans la syphilis ou dans la lèpre tuberculeuse. Il convient a
r a p p o r t e r .i cette variété les accumulations prodigieuses de graisse qui s'eiTecluera dans quelques portions du tissu adipeuj
l'hôpital Sainl-Louis plusieurs exemples de cette al térat ion, aussi singulière qu'intéressante pour l'art.
si de
ti recueilli à
E. LA SCROPHULE VULGAIRE VASCULEUSE. Scrophula vulgaris vasculosa. — Il s'établit quelquefois sur la peau des acrophuleux, particulièrement
au visage , de vrais tubercule.s hématodes scrophuleux. J'en ai brûlé un avec succès au nez d'une jeune demoiselle, et un autre
qui étoit situé à la tempe gauche chez une femme nouvellement mariée. Ces bizarres fongosités sont à peu près indolentes a u toucher. Cepend
a n t , lorsqu'on les irrite imprudemment , on peut les faire tourner à l'état c anc é r eux, et j'ai recueilli u n exemple funeste du fait que J'av
L a dégénérescence variqueuse par l'effet de la diathèse scrophuleuse e.st moin
Dissertation , m' a paru digne d'ilre conservé. {Voyez la Planche XLVII.)
L e cas particulier que j'ai fait graver dans cette
T A B L E A U D E LA S C R O P H U I. E V U L G A 1 U E.
DCCXXXV. La scrophule vulgaire mérite surtout le uom particulier par letiuol ou In désigne^ car elle
e n c o m b r e , pour ainsi di re, nos cités cl nos campagnes; elle infecte dans tous les lieux ies populations les plus
nombreuses. Dans la de.scriplion ([uc je vais en donner, j'insisterai principaleiueut sur les ravages qu'elle
p r o d u i t à la peau. Rien n'est plus facile que de tracer un pareil tableau, dans un hôpital oii tant de malades de
ce genre viennent frapper mes regards. On n'est, pour ainsi dire, embarrassé que sur le choix des traits dont
il convient le mi eux de faire usage.
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