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DCIX. Quelques auteurs pivli-ndoul nOaninoins que les alimens ne sont pour rien dans la productioù dcriclliyose
pellagre, et qu'il faut en accuser principalement les intempéries atmosphériques. Us assurent en effet avoir observé
la maladie clicz des persomies qui usoient d'une excellente nourriture, ainsi que d'un vin tonique et généreux. On
ne peut pas non plus, d'après l'opinion des mêmes auteurs, accuser le mais, le petit millet, le riz, le seigle, etc. ;
puisque ceux qui s'en abstiennent, ne sont pas préservés de cette affection. On a vu beaucoup de pellagrcux qui
ne vivoient que de froment.
BCX. riusieurs ont avancé que Texposition au soleil éloit l'unique cause de l'Icthyosc pellagre; Albcra a
particulièrement soulcnn celle assertion. 11 observe que les parties du corps garanties par les vêtemens de l'inlluencc
solaire, ne sont point atteintes de la desquammalion pellagrcuse. Aussi conseille-t-il aux pauvres paysans
do ne jamais commencer leurs travaux dans la campagne, sans être parfaitement vêtus. Cependant comme l'altéralion
cutanée n'est point proportionnée à la Jbrce des rayons solaires, il faut en conclure que cette cause ne suffit pas
]:)our la déterminer; puisqu'il est certain d'ailleurs que les attaques de la pellagre s'éteudent, et sur ceux cpii
s'abstieuneul du soleil et sur ceux qui ne s'y exposent point, on peut se contenter de regarder son action comme
contraire à la santé des pellagi'cux, et comme plus propre ù développer les germes de la maladie qu'à les produire.
T)CXI. Eachcris obsci've du reste, qu'indépendamment du soleil, la disette de la noxuTÎture peut produire la
pellagre. Dans une année où les vivres manquoient, ainsi que le travail, il y cul un accroissement considérable
dans le nombre des pau\T.-es. Dans ce même temps, ceux qui s'occupoient à la filature, étoient attaqués de la
pellagre, quoiqu'ils fussent moins exposés aux rayons du soleil, que les paysans et les agriculteurs. Au surplus, la
pellagre s'associant à toutes les maladies qui rognent dans les endroits marécageux, il n'est pas étonnant qu'on
l'ait attribuée à une multilude de causes différentes. Peut-être que cette ailection dépend d'un concours de
causes locales. 11 est certain que la campagne de la Lombardie est un pays humide, coupé de canairx, semé
d'une ^ande quantité de rivières , etc.; l'humidité n'est pas moins entretenue par la grande quantité des lacs, par
le voisinage des Alpes, qui empêche la circulation des vents salubres : en général, les paysans habitent des
terres constamment méphitisées par les exhalaisons atmosphériques.
DCXII. Les Icthyoses ne sont point communicables par contagion ; tous les malades que j'ai vus à l'hôpital
Saint-Louis avoient impunément et longuement communiqué avec des femmes. Il y iivoit à Paris un Italien qui
avoit cohabité avec une jeune pellagrcuse, et qui poui-tant u'avoit contracté aucun germe de cette altection;
combien de fois n'a-t-on pas vu dans les campagnes de l'Italie, des cnfans très-sains coucher impunément i\ côté
de leurs pères pellagrcux ! M. Buniva qui est animé d'un gi-and zèle pour les expériences physiologiques, s'est
inoculé lui-même la matière ichoreuse, ainsi que la salive et le sang des pellagrcux, et pourtant il a été exempt
de toute infection; le même essai a été vainement tenté sur les animaux domcstic[ues, également sujets à la maladie.
A R T I C L E y.
Des résultais fournis par l'autopsie cadavérlipic des individus moiis des suites des Tctliyoses.
DCXIII. Nous avons ouvcit le cada\Te de Tliéodorc Michel, tailleur de pierre, âgé de soixante ans ; il étoit
pour ainsi dire, né avec l'Ictliyose nacrée; il avoit passé une grande partie de sa vie avec une santé chancelante ;
il fut atteint finalement d'une toux sèche, avec une gêne considérable de la respiration, qui l'obligea à suspendre
tout travail. Cette toux fréquente étoit suivie de l'cxpcctoration d'une matière puriforme ; l'émaciation faisoit
tous les jours des progrès ; il y avoit peu d'appétit, et un mouvement fébrile tous les soirs : voici quel étoit l'état
de l'épidcrme. Cette membrane étoit grisâtre et de la couleur de la nacre de perle ; les écailles étoient de diverse
gi-andeur. En exeivaiit le plus léger frottement avec la main, on produisoit un bruit très-sensible. Les écailles
se détachoicnt difficilement ; elles étoient plus épaisses dans les endroits du corps soumis à des pressions fréquentes.
Ccpcndairt le malade tomba dans un tel état de foiblesse qu'il tomboit en défaillance à tous les instans. La mort
survint après neuf mois de dépérissement et de langueur; nous procédâmes à l'autopsie du cadavre : maigi-eur
extrême dans toute rhabitiidc du corps. L'épidcrme qui scmbloit avoir acquis de la rudesse, tomboit par plaques
des parois de la poitrine; le poumon du côté droit raboteux à l'extérieur, étoit rempli à l'intérieur d'une infinité de
tubercules miliaircs, dont la plupart étoient en suppuration. Le coeur étoit ti'ès-volumineux, et très-aminci dans
sçs parois; l'anévi-ismc du coeur avoît-il quelque rapport avec l'aifeclion de l'épidennc? Cet exemple est du
nombre de ceux dont l'éthiologie ne sauroit être délenninée que d'une manière douteuse.
DCXIV. On a fait im gi-and nombre de recherches sur les cadavres des pcllagi-cux. Ces cadavres sont prodigieusement
amaigris ; l'épidcrme s'en détache par écailles; les chairs sont flasques et molles. Toute la peau fist
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recouverte de taches livides; les articulations sont d'une rigidité extraordinaire; les glandes du cou sont souvent
très-engorgées. Les observations de Eanzago, peuvent se réduire à différentes altérations des viscères, particulièrement
du foie et de la rate. On a trouvé des amas de sérosité entre lû cerveau et les méninges, dans les ventricules,
dans la tente du cervelet. Le poumon est quelquefois macéré dans la matière séreuse ; d'autres fois on le trouve
adhérent h la plèvre. 11 y a des épanchemens dans le péricarde, des stétiiomes dans la cavité thorachique, des
ulcérations à la membrane inlerne de l'estomac, etc. On à vu" les "intestins frappés de gangrène, la vessie plilogosée.
Ce qu'il y a de plus û-équent, c'estune tuméfaction des vaisseaux de la dure-mère et du plexus-clioroide. Ces membranes
présentent elles-mêmes des ti-aces d'inflammation, phénomène que M. Stvambio attribue au délire aigu dout
la plupart des malades se trouvent attaqués. Au surplus , M. Villa observe que lorsqu'on compare entr'elles les'
diverses autopsies cadavériques, quelques recherches que l'on fasse sur les nerfs, sur les glandes et dans tout Ic^
système lymphatique, il est impossible de rien découvrir qui puisse éclairer sur le siège de la ])cllagi-c et sur la
nature même de la maladie. Cette observation s'applique malheureusement à un grand nombre de maladies cutanées.
A R T I C L E VI.
Des résultais fournis par l'analyse chimique des écailles des Icthyoses.
DCXY. Je n'ai entrepris aucun travail de ce genre; je sais seiüeracnt que M. Tilesius a procédé à plusieurs
essais, qui n'ont révélé aucim fait intéressant, qu'il a siu-tout examiné avec le microscope les changement subis
par les écailles de l'Icthyose cornée dans une dissolution de potasse caustique, etc. M. Jîuniva a depuis constaté
que la substance écailleuse n'étoit auti-e chose que de la gélatine devenue solide, consistante et dure, par son
union avec une certaine proportion de phospliate calcaire et de carbonate calcaii-c.
A R T I C L E VIL
P^ies générales sur le traitement des Icthyoses.
DCXVI. Les Icthyoses ne sont, comme on a pu le voir, que des affections propres à l'épidcrme; de-là vient
sans doute que les remèdes ont généralement une action très-foible et très-peu énergique pour les combattre. En
effet, cette membrane est dépourvue des facultés vitales, dont jouissent les autres organes de l'économie animale;
elle ne sauroit par conséquent être médicamentée par des procédés analogues.
DCXVII. La structure de l'épiderme diffère essentiellement de celle de la peau elle-même. Il n'a, pour ainsi
dire , qu'une vie d'emprunt, et cette vie est obscure et comme isolée; les phénomènes de son altération ne sont par
conséquent accompagnés d'aucun symptôme fébrile. Il est en quelque sorte passif, jusque dans les maladies qui
l'atTeelent, et ces maladies ne sont pour la plupart que des vices dénutrition; il se dessèche alors et devient aride,
comme un végétal sur une terre qui ne seroit point arrosée. S'il partage quelquefois les affections du chorion;
c'est à cause des changemens opérés dans les prolongemens vasculaires qui l'unissent à cette membrane. Co qu'on
a dit de la dégénération écailleuse, s'applique parfaitement aux transformations ou aux excroissances cornées • car
ces excroissances ne diffèrent de l'épidenne, que par leur apparence extérieure ; mais elles sont absolument de la
même nature, pour peu qu'on les soumette des expériences ou à divers essais physiologiques.
DCX•\^^. La première et la plus pressante indication, est de soustraire les malades à l'influence des causes qu'on
soupçonne avoii* produit les Icthyoses ; les individus qui habitent le bord de la mer, se transporteront dans l'intérieur
des terres et se placeront dans des situations tout-à-fait contraires. Le changement d'aii- et des alimens ne
tardera pas à exercer une hciucuse inlluence. Ce que nous disons ici de l'icthyose nacrée, peut s'appliquer à
l'Icthyose pellagre. Ghcrardini avoit proposé de faire conduire les pellagrcux dans un autre pays, et Titius parle
d'un homme qui trouva le moyen de se soustraire aux plus terribles accidens de cette maladie, en s'expati-iant
pendant vingt ans ; ou pouiïoit même adopter cette mesure pour d'autres affections endémiques.
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