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M A L A D I E S DE LA PEAU.
ESPÈCE DEUXIÈME.
D A R T R E SQÜAMMEUSE. í^ M a / T z m o s ü s . Planches X I I I , XJV e l XV.
D a r t r e s e manifeslani sui- u n e ou plusieurs parlies des le'guraens, par des exfoliailons de l'cpiderme qui conslitucni des ¿cailles plus
l a r g e s que dans l 'espèce précédente. Ces exfolialious o u lames s'enlèvent aisément de la p e a u , quand on les saisit avec les ongles des
d o i g t s ; souvent même elles tombent spontanément , à me s u r e qu'el les se dessèchent.
Oss. Parmi les f a i u divers que j 'ai rassemblés, il e n est ut i g rand nombr e qui autorisent à éLiblii- les Tariétés ci-dessous indiquées :
L A DARTUE SQUAMMEUSE UUMIDE. Herpes equammoaus niadidans. — Dans cette variété, qui n'est malheureusement que Irop
fréqueute, la peau exlialc pi-esque contiinieUement une humeui- ichoreuse, qui ressemble à des gout tes de rosée. Cette l iumcur est (¡uel([ueii}is
si abondante, qu'elle imbibe tous les linges qu'on applique sur le corps. Elle se manifeste îe plus communément aux oreilles {J'^oycz la
P l a n c h o X I l I . ) , a u nez, à la bouche, aux parties génitales des deux sexes; mai s souvent elle)occupe l'universaiité du sysi&me dermoïde;el,
dans ce cas, les malades endurent dessouffrances inexpr imabl e s , comme on peut s'en convaincre d'après les observations que j'ai recueillies.
B. L A DARTRE SQUAHMEUSE OKBICÜLAIRE. Herpes squammosus orbicularis. — Celle-ci est le plus SOUTCDI sèche, et présente quelquefois
l'aspect de plusieurs cercles qui seroienl concentriques. Elle forme des écailles sèches, qui tombent et se renouvel lent successivement.
E l l e se place ordinaii-ement sur le milieu et le tissu graisseux des joues. Elle est beaucoup plus vive et plus enJlammée dans certaines constil
u t i o n s atmosphériques que dans d'autres.
C. L A DARTRE SQUAMMEUSE CENTRIFUGE. Herpes squammosiis centrifugas Celte variété de la Dartre squammeuse est Trainieut
singulière p a r ses phénomènes . O u apperçoit, dans le c r eux des deux mains, des cercles ou points orbiculaircs, lesquels résultent du dessèchement
de l 'épiderme, qui blanchit. Ces cercles, plus ou moins n omb r e u x, vont eu s'agrandissaut du centre à la circonférence, jusqu'à ce que la
main se trouve totalement dépouillée : a lor s l 'épiderme se r eprodui t , et l'aiTectiou disparoil: ent ièrement . {Voyez la Planche X I V , n" i . )
D. LA DARTRE SQUAMMEUSE LICIIENOÏDE. ííerpes sgunwmoszw/ic^wwoicfei. — Celte Darü-e est formée p a r des écailles dures, coriaces,
b l a n c h â t r e s , exactement analogues à des licliens p a r leur couleur el leur consistance. Nous avons observé, à l'hôpital Saint -Loui s , un individu
chez lequel cel l e l 'essemblance étoil si f r a p p a n t e , q u ' o n eût di t qu' i l étoic tout c o u v e r t de ces végétaxix parasi tes. {Voyez l a P l a n c h e X l V, u° :3.)
T A B L E A U DE LA DARTRE SQUAMMEUSE.
CLXXX. La Dartre squammeuse que je vais décrire est infiûimcut plus grave que la Dartre furfuracéc.
Ce n'est pas sans raison que les auteurs lui ont donné le nom de Dartre vive, de Lichen féroce, &c. Nous
avons dit que l'espèce précédente se manifcstoit communément dans les endroits les plus secs des tégumens, el
les plus voisins des articulations ou des aponévroses , &c. Celle-ci, au contraire, paroît occuper, de préférence,
les parlies dans lesquelles la graisse, le mucus , le gluten abondent davantage. De-là vient qu'on la rencontre si
fréquemment autour des oreilles, au nez, aux lèvres, au bout des mamelles chez les femmes, à l'anus,
aux organes sexuels, au periuee, &c. Souvent, elle envahit l'universalité de la peau et j forme des plaques
écailleuses, d'une étendue considérable. Enfin, elle n'épargne point les membranes muqueuses, et rampe
quelquefois jusque dans l'intérieur de la bouche, du rectum, et du vagin, d'où il est très-difficile de la
déraciner.
Lorsque la Dartre squammeuse commence à se développer, le système dermoïde s'enflamme, s'irrite, et
rougit ordinairement dans un ou plusieurs points de sa surface. Il s'y forme alors de très-petites pustules plus
ou moins rapprochées, qui se multiplient en excitant un prurit excessif. Bientôt, il s'en écoule une matière
ichoreuse, acre , dont l'odeur (ainsi que j'ai eu plusieurs fois l'occasion de m'en convaincre) se rapproche beaucoup
de celle de la farine echaulTêe ou du bois vermoulu. Les vaisseaux par lesquels l'épiderme s'unit à la
peau se détruisent, et cette membrane se résout en écailles larges, humides et transparentes, lesquelles
tombent, et sont remplacées par d'autres destinées à subir le même sort.
Dans cette variété de la Dartre squammeuse, qui a reçu le nom de squammeuse humide squammosus
macliclans), la peau se fend, et prend un aspect gercé très-propre à la faire reconnoitre, sur-tout
quand elle est située à la bouche, aux oreilles, &c. Je forai observer en outre que les grandes écailles qu'elle
forme ne s'exfolient que par un de leurs bords, tandis que l'autre bord adhère fortement à la place qu'elles
occupent, d'où on les enlève par lambeaux. Ce caractère physique, vers lequel j'appelle l'attention de mes
lecteurs, peut servir à la faire distinguer de la Dartre furfuracéc, dans laquelle les squammules se séparent
entièrement et par la totalité de leur circonférence.
La Dartre squammeuse ne prend pas toujours la même physionomie. Souvent les malades ressentent simplement
dans une partie de leur corps une sorte de tension et de gène, qui devient insupportable, et provoque
le besoin de la gratter. Bientôt la peau de cette partie acquiert une rougeur aussi intense que celle du
carmin , et suinte pendant l'espace de quelques jours. La matière de ce suintement donne lieu à la formation
d'une écaille légère sous laquelle vient aboutir une humeur nouvelle. L'écaillé tombe : le bouton grossit,
s'enflamme, s'agrandit, suinte, et s'exfolie encore par le même mécanisme. Cette Dartre, qui se place communément
sur le tissu graisseux de la joue, perd beaucoup de son intensité dans certaines influences atmosphériques,
tandis qu'elle devient plus prononcée et plus ardente dans d'autres. Je l'ai vue acquérir une
irès-grande élendue cliez un enfant de seize ans. { 'f-^oyez la Planche XIV. ) Cette variété de Dartre s'aj
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