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M A L A D I E S DE LA PEAU,
malades guéris ou soulagés par cc procédé extérieur, dont je puis dire avoir donné le premier l'idée et suggéré
le mode d'application.
D C C L X X X V n . Lesyésicatoircs, les cautères, les sétons, les ventouses, le moxa , etc., trouvent leur emploi
dans le traitejncnt des scroplmles culanées. Le feu semble épurer le ferment corrupteur de cette maladie. Il
semble empêcher les déviations funestes de ce vice, qui a tant d'affinité pour les organes de la poitrine. Que ne
dirois-jc pas, si je voulois exposer ici toutes les p récaut ions à prendre pour assurer la cure des ulcérations, pour
consolider la réunion des plaies et diminuer la difTormitc des cicatrices, etc. ? Les physiologistes seuls, qui ont
une idée exacte des lois de la réaction vitale, peuvent saisir les heureux effets de tous ces moyens extérieurs,
tandis que les mcdicastres s'abusent et prodiguent infructueusement une nuiltitude de remèdes absurdes ou
insigni lians.
DCCLXXXVIII. Une discussion sérieuse s'étoit élevée dans nos écoles cliniques, relativement à l'utilité des
opérations cliirtirgicales pour les scrophules articulaires. Un moyen aussi hardi m'avoit paru d'abord trèsredoutable.
Mais le raisonnement doit se taire devant des expériences décisives. Sans doute il seroit imprudent
d'enlever des tumeur s scropbuleuses dans des parties pourvues de nerfs ou de vaisseaux importans. Mais il n'en
est pas de même pour les caries qui attaquent les articulations des membres. J'ai vu pratiquer plusieurs opérations
de ce genre par mon ami M. Kicherand, et toujours le succès a couronné cette tentative. A la vérité les'
sujets étoient vigoureux et robustes. Mais M. Lallement n'a pas été moins heureux dans l'hospice de la Salpét
r i è r c . Nous conservons dans l'hôpital Saint-Louis une jeune lille de vingt ans dont l'exemple doit encourager '
ceux qui voudroient tenter de pareils essais. 11 s'étoit établi à sa cuisse et à sa jambe droites une dégénérescence
éléphantinc qui avoit acquis un volume monstrueux, et qu'on désespéroit de pouvoir guérir par les
movens communément usités. Il est digue d'observation que, depuis que cette jeune personne a eu l'extrémité
inférieure amputée, son embonpoint s'est accru à un point prodigieux; son teint a pris toutes les couleurs
de la santé la plus vive. On diroit qu'il se passe ici un phénomène analogue à celui de l'émondation des aibres.
Les membres qui restent semblent augmenter d'énergie et de vigueur.
DCCLXXXIX. Je ferai r ema rque r , du reste, que les remèdes appliqués à la curation des scrophules n'obtiennent
quelque réussite qu'autant que les malades ne négligent aucun des moyens diététiques, et qu'ils
s'astreignent aux lois du régime. Ils doivent n'user que d'une nourriture saine et facile à digérer; mais on a
t o r t , ce jne semble, d'imaginer qu'il ne faut les alimenter qu'avec une bonne et succculente viande. Ce préjugé
est un de ceux qu'il est le plus important de détruire. En eiTet, si la diète purement animale influoit tant,
comme on le dit en F rance, sur la gucrison de la maladie qui nous occupe, l'Angleterre seroit-elle peuplée de
scrophuleux? Ce régime fortifiant ne convient réellement qu'aux malheureux habitans des campagnes, dès
long-temps affoiblis par tous les genres de privation. Ce qui convient, du reste, aux scrophuleux de toutes les
classes, c'est de respirer un air salubre, de rechercher les lieux secs et bien exposés, de se livrer à un exercice
h a b i t u e l , de monter à clieval, de cultiver la natation, de se fortiCer par des voyages ou par des travaux rustiques,
de se distraire par la chasse, la pòche, ou par des jeux propres à raffermir la fibre et à provoquer une
transpiration abondante. Je l'avouerai toutefois; la thérapeutique des scroplmles forme vér i tablement un grand
vide dans les fastes de notre ari. Tout est, pour ainsi dire, à rechercher contre cette maladie , si profondément
invétérée dans l'économie physique de l'homme. Rien n'est plus inexpugnabl e que ce mal factice de notre vie
sociale. Il faudroit d'autres habitudes et sur tout d'autres moeurs pour s'en délivrer.
MALADIES DE LA PEAU.
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LES PSORIDES.
DCCXC. Je comprends sous le genre des psorides toutes les affections cutanées dont le caractère général est de
provoquer à la surface de la peau un prurit plus ou moins énergique qui porte les malades à se gratter sans cesse
pour éteindre ou apaiser la sensation pénible qui les incommode. Ce caractère, qui les accompagne toujours, en (ait
une famille à part. Le vulgaire même est tellement frappe de la similitude de ces éruptions superiiuielles, qu'il les
confond sous la dénomination commune de gale. Un des grands points d'utilité de cette dissertation sera, je l'espère,
d'avoir soigneusement séparé par des caractères positifs des maladies qu'on avoit confondues.
DCCXCl. Quelques auteurs ont donné à ces maladies fépithète de sordides. Ils ont voulu ainsi les distinguer de
ces efÎlorescences fébriles, plus communément désignées sous le nom d'exanthèmes, et enlin de toutes les maladies
qui peuvent attaquer la peau. Ce sont des éruptions sans fièvre primitive, dont la plupart ne sont point contagieuses,
mais qui, presque toujours, s'offrent à nos regards sous l'aspect le plus hideu.x et le plus dégoûtant.
DCCXCII. Ces sortes d'affections n'attaquent ordinairement que la lie du peuple, et c'est dans les classes les plus
inférieures de la condition humaine qu'elles exercent leurs affreux ravages. Parfois, il arrive néanmoins que malgré
tous les soins de fhygiène la plus éclairée, on les voit s'attacher à tous les rangs et à toutes les classes de la société.
Parmi ces maladies dont nous nous proposons de donner l'histoire, on eu remarque qui dérivent manifestement
d'une cause interne, comme, par exemple, d'un vice particulier qui s'est introduit par degrés dans le système lymphatique;
mais il en est d'autres qui proviennent d'une cause extérieure, et qu'on peut attribuer à la présence de certains
animalcules dont les naturalistes ont particulièrement étudié la forme et la configuration.
DCCXCIII. C'est depuis la découverte du microscope, c'est surtout depuis que fhistoire naturelle sert quelquefois
de guide à la médecine pratique, qu'on a rectifié beaucoup d'idées sur la nature des causes et l'origine de certaines
maladies psoriques ; tant il est vrai que les recberclies les plus ilisparates et les plus éloignées en apparence de notre
art ne laissent pas d'être d'un grand avantage pour féclaircissement de certains problèmes, souvent même pour la
solution des questions les plus difficiles de la scieuce!
DCCXCIV. J'ajouterai que ces sortes de recherches ont introduit une précision extrême dans nos connaissances; car
rien n'égale la confusion qui régnoit auparavant dans fhistoire des aflêctions psoriques chez les anciens. 11 semble
qu'effrayés par les dégoûts que leur inspiroient de pareils maux, ils aient tout mêlé et tout confondu dans leurs
observations.
DCCXCV. C'est donc une grande faute de n'étudier la nature malade que par les yeux de nos préde'cesseurs et
de se persuader qu'ils ont tout vu et tout aperçu avant nous. La vieille érudition embrouille presque-toujours ceux qui
veulent acquérir des notions exactes en pareille circonstance. De quel secours en effet peuvent être les livres pour des
objets journellement exposés à nos regards.' Pour s'instruire en semblable cas, ne suffit-il pas de tracer fidèlement
des histoires particulières dans fintérieur de nos hôpitaux? Quand je vois, par exemple, nos érudits, au sujet de la
gale, si commune de nos jours, compulser Oribase, Paul-^-VEginete, Aëtius, Rhazcs et Avicenne, je ne m'attends pas
à plus de lumières, que si j'allois étudier les plantes dans Matliiole ou dans Dioscoride. A quoi sert donc ce luxe de
citations et d'autorités insignifiantes? un latin élégant, un choix de termes bien appropriés, peuvent-ils remplacer un
vide réel dans la description des faits qu'il est important de recueillir?
DCCXCVI. Les anciens n'avoient pas les mornes moyens que nous pour constater l'existence des insectes qui
s'attachent à la peau. On trouve néanmoins dans leurs écrits des assertions qui prouvent qu'ils en avoient connoissance.
Plusieurs d'entre eux ont dit d'une manière expresse qu'il pouvoit se développer des êtres vivans sous la peau
des mai.ns, des jambes et des pieds. Avenzoar, médecin arabe, prétend qu'au moment où on aperçoit sur les boutons
un suintement léger, il en sort des animaux d'une si petite dimension, que l'oeil peut à peine les distinguer. Ces
animaux se trouvent sous fépiderme, où ils cheminent comme la taupe sous la terre. Ne trouvons-nous pas dans
les livres saints les tableaiLX les plus pittoresques de la maladie pédiculaire ?
DCCXCVII. J'ai déjà dit plus haut que toutes les maladies psoriques n'étoient pas contagieuses, et c'est là un des
caractères qui servira à faire distinguer les espèces qui se rattachent au genre que nous décrivons, ainsi que j'aurai
occasion de le démontrer dans la suite de ce travail ; il est donc des psorides qui ne peuvent se contracter, ni par le
contact du visage et des mains, ni par le voisinage de l'être infecté, ni par l'usage des mêmes vêtemens, etc. Le
caractère contagieux ne convient qu'à la gale proprement dite; je l'assigne comme un des phénomènes essentiels qui
séparent cette maladie de la psoride papuleuse.
DCCXCVriI.Les psorides se manifestent communément par des pustules conoides, contenant une lymphe incolore
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