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M A L A D I E S DE L A PEAU.
ESPÈCE DEUXIÈME.
ICTHYOSE CORNÉE. JcTiirosis cornea. Planche XXXVIII.
! manifestant sur une ou plusieurs parties des tigumens par de5
ice et la duretë de la corne. Ces dcailles sont quelquefois plates <
:s ; d'autres fols elles sont rares, cylindriques, se recourbent commi
les cornes des béliers.
, et qui
OBS. L'Iclhyose cornée a trois variétés principales qui sont très-distinctes les unes des autres :
u4. L'ICTIITOSB CONSÉE ÉPINEUSB. Iclhyoiù cornea spinosa. — Celte variété est extrêmement rare, puisqu'il n'y en a encore qu'un .seul
exemple dans les annales de l'art. C'est celle que nous avons nu occasion d'observer en France, dans ces dernières années, et qui setoit
dabord montrée en Angleterre (Do^e^ Planche XXXVIII). Nous rapporterons plus bas ce cas unique autant qu'extraordinaire.
B. L'ICTHTOSE CORHÉE ONGULEUSE. Iclhyosis cornea ungulosa. — Dans celle-ci, les prolongemens cornés simulent les ongles do quelques
quadrupèdes ou les ergots des volatiles, etc.
C- L'ICTHTOSE CORHÉE ARIÉTIKE. Icûij'osis cornea arietina. — Cette variété est très-commune, je lui ai donné ce nom, parce que les excroissances
ressemblent par leur forme et par leur volume à des cornes de bélier, Le plus communément, il n'en vient qu'une seule sur la totalité dusy
s téme dermoide.
T A B L E A U DE L'ICTHYOSE CORNÉE.
DLXXV. Rien n'est plus bizarre, mais aussi rien n'est plus intéressant que la dégénération cornée du système
dermoide. Elle sera toujours pour les médecins un grand sujet d'étude et de méditation, tant qu'ils ajouteront
quelque prix aux recherches physiologiques. C'est sur-tout en parlant d'un phénomène qui a tant piqué la curiosité
et tant excité la surprise, qu'il convient de transmetti-e fidèlement à la postérité les faits que l'on observe,
e t que l'on doit se garantir de cet esprit d'exagération que donne le goût irrésistible pour le merveilleux. Lorsqu'on
a vu paroître ces singuliers résultats de l'inadvertence de la nature, on n'a pas manqué de les rapporter aux
terreurs fantastiques d'une imagination agitée par des spectacles qui laissent dans l'ame une impression forte et
permanente. Une vieille femme dont je citerai plus bas l'observation, et qui portoit sur sa poitrine une Ictbyose
cornée de la plus étonnante structure, nous disoit que sa mère, enceinte d'elle, avoit été poursuivie dans la campagne
par un taureau furieux, et que ses cornes n'étoient jamais sorties de sa mémoire. Ce trait rappelle l'exemple
d'une auti-e femme grosse dont a parlé Stalpart-vander-Yiel, laquelle lavant un jour du linge sui- les bords de
la mer, dirigea une attention trop vive sur les grands poissons qui la parcouroient. On assure qu'elle accoixha
d'un enfant dont la peau étoit recouverte d'écaillés hideuses.
L'Icthyose cornée ne se manifeste communément que quelques semaines après la naissance. C'est à cette époque
que la peau prenant une teinte jaune et successivement plus foncée, il se manifeste ça et là des excroissances
cuticulaires, dont la fonne varie selon les parties des tégumens qu'elles occupent. Les unes sont plates comme
des écailles de poisson, d'autres sont concaves ; il en est qui sont coniques comme les piquans du hérisson, et
rangées symétriquement les uues côté des autres, au point de simuler les crins d'une brosse fort rude. Il est
de ces callosités f[ui ressemblent beaucoup ii des verrues. Le vêtement horrible qu'elles paroissent former, lorsqu'elles
sont obsen-ées de loin, donne au corps humain l'aspect d'une bête fauve. Plusieurs naturalistes ont comparé
celte étrange enveloppe, au cuir de l'éléphant ou à la peau des jambes du rhinocéros. Certains l'ont assimilée à
l'ccorce d'un vieux arbre.
Les écailles de l'iclhyose cornée suivent ordinairement la marche de celles qui constituent l'Iclhyose nacrée.
Elles tombent dans la saison de lÎiiver et se régénèrent avec une rapidité surprenante; eu sorte que les individus
se trouvent bientôt munis d'une enveloppe nouvelle. Machin rapporte un cas analogue dans le Recueil des
Transactions philosophiques, et plusieurs auteurs ont copié par suite sa relation. Il ajoute même que le nommé
Édouard Lambert, dont il donne l'iiistoire, ayant éprouvé tous les symptômes d'une petite vérole assez grave,
fut accidentellement dépouillé de toutes ses écailles ; mais qu'elles ne tardèrent pas à renaître dans sa convalescence.
Ce qu'il y a de remarquable dans la disposition de ces écailles dures et élastiques, c'est le bruit qu'elles rendent,-
lorsque la main les parcourt et les frotte avec une certaine violence. Ce bruit à la plus grande analogie avec celui
qui résulte du froissement de la ten-e par le serpent à sonnettes {crotahis horridus) des naturalistes. On sait que
la queue de ce reptile se termine par une série d'écailles coniques et creuses, engrénécs les uues dans les autres,
très-mobiles, et qu'à la faveur de ce mécanisme, on entend un son comparable à celui qui est causé par la détente
d'une pendule.
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