i l
• S i !
if]
I s ï"!»'
1 teliiii^» - f l
Il
233 MA L A D I E S DE LA PEAU.
ongles, la sérosité s'écoule : alors on aperçoit la base du bouton, qui est d'abord d'une couleur rosée, forme ensuite
un point rouge, puis noirâtre; il succède une écaille trcs-mince, qui disparoît à la l o n ^ e et ne laisse point
de cicatrice. Cette courte description est le résultat de ce qu'on peut observer chez le plus grand nombre des
individus atteints de psoride pustuleuse canine.
•Septième observiilion.—En voici encore un exemple, recueilli avec une exactitude particulière. La nommée Brideron,
âgée de vingt-neuf ans, d'un tempérament sanguin, n'a jamais eu qu'une seule fois la gale : elle l'a contractée
en se servant d'une couverture de laine qui avoit été à l'usage d'autres malades. Ce n'est que deux jours après l'infection,
qu'elle s'est aperçue de son existence : il a paru un grand nombre de boutons aux mains, aux bras, sur
la poitrine et sur le ventre; les boutons sont en grand nombre et comme groupés. Ce qu'il y a de surprenant dans
celte observation, c'est qu'il y a manifestement deux sortes de boutons sur la périphéri e de la peau : les uns sont vésiculeux
et renferment constamment de la sérosité, tandis que d'autres ne contiennent aucune matière et sont uniquement
le résultat des frictions que la malade pratique pour calmer les démangeaisons qui la tourmentent. Ces
derniers se montrent sous la forme de petits boutons luisans, souvent répandus par plaques, et ressemblent à ces
rougeurs que produit une irritation prolongée; dans l'endroit où ces plaques existent, la malade n'éprouve point
ce prurit insupportable que ne cessent d'entretenir les véritables boutons de la gale : c'est seulement un léger
picotement qui se développe à des intervalles plus ou moins éloignés. Quant aux premiers boutons signalés, ils
proéminent très-peu au-dessus des tégumens, dans les premiers temps de leur naissance, et on est obligé de les
examiner de très-près pour les apercevoir : ce n'est que lorsque la malade a promené ses ongles sur la peau que
les vésicules se développent; dans cet état, les boutons sont très-petits, offrant une forme arrondie à leur base,
tandis que le sommet s'élève en pointe. Il est bon de noter que chez cette femme, douée d'une santé robuste et
d'un tempérament sanguin très-prononcé, les boutons ont conservé à leur base la raeme couleur que le reste de
la peau, laquelle est rosée sur presque tout e la surface du corps. EnJin, à force de se grat ter, la malade fait écoider la
sérosité, et voici ce que l'on remarque à l'instant même où les boutons se crèvent : ou aperçoit un point rougeâtre,
qui n'est autre chose que le tissu muqueux mis à n u dans une très-petite étendue. Quelques temps après la rupture,
on remarque une croûte formée par le sang coagulé et la sérosité sortie de la vésicule : cette croûte tombe lorsque
la malade se gratte, et se trouve bientôt remplacée par plusieurs autres, qui ne laissent point de cicatrice. Seulement,
après la guérison complète, on voit une simple tache rougeâtre de la peau dans l'endroit même où on remarquoit
des boutons psoriques : cette tache disparoît peu à peu, et la peau reprend sa couleur naturelle. La malade a eu
principalement des démangeaisons très-vives au début de la maladie, et la chaleur du lit les rendoit intolérables:
lorsqu'elle étoit ainsi tourmentée, elle trouvoit un plaisir indicible à se gratter. Le matin, le prurit s'apaisoit, mais
il étoit remplacé par la cuisson. Pendant tout le temps que cette psoride s'est iiiit sentir, il n'y a eu aucune irrégularité
dans la menstruation : l'appétit s'est conservé; le pouls a été constamment dans son état naturel. 11 suffi t ,
ce me semble, de cette observation que j'ai rédigée en présence de la malade, pour avoir une idée complète de la
variété de la gale dont il s'agit.
DCCCXYin. J'ai cru inutile d'accumuler les faits nombreux dont je suis journellement le témoin dans le vaste
hôpital que je dirige depuis plusieurs années. Il faut regarder comme futiles et comme étant de nulle valeur, les
distinctions en gale sèche et humide, en gale spontanée et en gale consécutive. Les dénominations de gale syphilitique,
d e gale dartreuse, etc., ne sont pas moins illusoires.
J. r.
A-i.-
if'
i j S
' ' I
' i ••1
'.i' »