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M A L A D I E S DE LA PEAU, 19 1
ESPÈCE DEUXIÈME.
S Y P H I L I D E VÉGÉTANTE. S T i ^ H i L i s V e g e t a n s . Planclie XLV.
Syplillide se njauifcsinni sur une ou plusieurs panics des légumeos, par des végétations le plus souvent Indolcnies, dont les unes
adlièrenl à la peau par toute leur surface, et les autres n'y tiennent que par un pédicule plus ou moins aminci. Ces végétations se
inaolfestcnt principalement à l'anus, aus grandes lèvres, aux bords du vngin, aux bourses, sur le membre viril, Sic. Les formes
varle'es dont elles sont susceptibles, leur ont fait atlribuer diverses dénominations.
OBS. Les vai-iéti!« qui suivent me paroisscut digues d'Cti-e remarquées :
LA SYPIIILIDE VÉGÉTAKTE FUAMBOISIÎE. SypfiUif ue ^ elans framhoesia, — On nomme ainsi les végétations syphilitiques qui se
composent d'un assemblage de grains divisés par des raituires profondes : elles diÛ'ùrent Irôs-peu des végétations nommées frainea, doul les
sillons sont moins apparens.
B. LA SYPIIILIDE VÉGÉTANTE F-N CHOUX-FLEURS. Syphilis vegetans caulijlora. — On qualifie de ce'nom singulicr les végé-
Uilious dout la surface est très - inégale : leur volume est quelquefois si considérable, qu'il ferme l'entrée du vagin chc/. k's Ibmnjes.
C. LASYi'IIILINE VÉGÉTANTE EN CRÈTE. Syphilis vegetans crisla-galU. — Elle se compose d'excroissances spongieuses; aplaties ù
un tel point, qu'on les preiidroit pour des crOles de coq : la similitude est frappante.
Z). LASYTHILIDE VÉGÉTANTE EN PORRE.vux. Syphilis vegetans porriformis Dans cette Sypiiilide, le gland se U-ouve rccou ver t
de petites élévations dures, rénilentes, grêles et filiformes, comme les racines des porreaux.
Î:. LASYPHILIDE VÉGÉTANTE VERHUQUEIISE. Syphilis vegetans verrucosa. — Pel its tubercules iudoleus, ù surface dure et grenue.
Ils ont tantôt un pédicule, et tantôt ils en sont dépourvus.
I-'. LASYPHILIDE VÉGÉTANTE EN CONDYLOME. Syphilis vegetans condyloma. — Ce sont des protubérances larges, à base étroite.
On les nomme condylomes, parce qu'on a cru U'ouver une ressemblance euti-o ces végétations et un condyle.
iV. JS. Certains Patliologistes rangent dans deux classes très-distinctes les symptômes syphilitiques dont nous venons de parler. Les uns sont
indiqués sous le nom de végétations; les auti'es ne sont que de pin-es excroissances : ces dernières sont foruiues par de simples développe m eus de la
peau, avec engorgement du tissu cellulaire subjacent ; mais les végétations sont en ouU-e péuéti'ées et nourries par dos vaisseaux sanguins. C'est ¡\
M. Cullerier qu'est due celle distinction ingénieuse.
T A B L E A U DE LA SYPI I ILIDE VÉGÉTANTE.
D C X L I . On est frappé (rétonnemcnt quand on songe a celte variété infinie d'excroissances et de végétation.s
q u e produit le virus sjplulitique : c'est sur l e bord des grandes lèvres, sur la surface muqueuse du membre
v i r i l , au pourtour de l'anus, au périnée, qu'elles se développent avec le plus de fréquence. Les n ymphe s , le
c l i t o r i s m ême ne sont point épargnés; on eu voi t sur le v i sage; elles peuvent croître sur la langue et embarrasser
t o u t le palais. Par-tout, on trouve de ces végétations liideuses autant que rebelles, que les moyens de l'arL
p e u v e n t à peine surmonter.
L e s malades commencent par éprouver u n léger p rur i t à la surface des parties qui doivent être aiTectées. Lo
p r u r i t s'accroît à chaque instant, et linit par deveni r presque intolérable. On voit enfin s'élever de ])ctites végét
a t i o n s de forme ronde, de couleur rouge, et d'une extrême dureté. L'érupt ion finie, Ja démangeaison cesse ; il
n e reste que le sent iment d'une tension très-légère à la peau. Souvent môme la plu^JarL de ces végélalions sont
a b s o l u m e n t indolentes.
L e s végélaliotis syphi l itiques sont si variées, qu' i l a fallu nécessairement leur donner une muUitude de jioms
diiTérens. Quelquefoi s leur aspect oITre une extrême analogie avec des fruits qui sont d'un usage très-vulgaire;
t e l l e s sont celles que l'on désigne sous le n o m de framboises. ( T ^ oyez la Planche X L V . ) El les se composent d'un
amas de petits grains rouges, divisés par des rainures profondes. On les nommey/azses, lorsque les sillons de
leiu- surface sont moins maniucs et moins apparens : mont r ent - e l l e s , au contraire, une surface très-inégale,
i b r m e n t - c l l c s plusieurs tumeurs groupées et d'un volume très-considérable, sonl-eiles sur-tout recouvertes
d ' u n e matière ieliorcuse et vcrdàt rc, on les indique par la dénomination absurde de choux-Jîeurs.
P a r leur réunion et leur rapprochement, ces végélalions forment des p laques étendues autour de rouverlurc
i n f é r i e u r e du rectum, et se propagent au loin sur le scrotum ou sur le vagin. Si Ton examine séparément
c h a c u n e d'elles, on voit qu'el les sont implanlees dans les t é gumens par un large pédicule, et qu'elles offrent ù
l e u r s omme t des granulations mi l iaÎrcs, d'une couleur violacée, à leur surface surtout; mais elles sont d'une
t e i n t e rouge dans les endroi t s où elles se louchent, et se Irouvent constamment contigucs. Le rectum est quelq
u e f o i s bouché par ces masses fongueuses; (juelquefois m ême elles forment obstacle à raccouchemcnt.
N o u s avons f réquemment observé des tumeurs qui ressembloient ù des figues ouvertes; les plus considérables
a v o i c n t leurs bords découpés et frangé.s, assez analogues aux appendices auriculaires du coeur. Parmi ces excroiss
a n c e s , les unes avoicnt leur base clii-igée en dehors, tandis que les autres y présenloicnt leur sommet . Plusieurs
e n f i n , de forme conique, ressembloient ù des pyramide s couchées sur le coté. Il y a entre elles un espace assez
c o n s i d é r a b l e pour laisser voir.le système dcrmoïdc, qui dans ces parties conserve souvent sa couleur naturelle.
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